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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
N'avez-vous jamais rêvé de jouer une partie d'échecs à l'ancienne mais avec de vraies pièces d'artillerie et des conséquences bien réelles ? C'est à cet exercice que se plie Lionel Davoust dans La Volonté du Dragon !

La Volonté du Dragon, c'est ici la volonté de l'Empire d'Asreth, l'Empire du Dragon, d'asservir un territoire de plus, en l'occurrence le Qhmarr, petite principauté dominée par un enfant-roi de pacotille et un ministre plus que sûr de lui. Face à eux se dresse le Volonté-du-Dragon (on s'y retrouve très bien dans le livre, si si !), fière navire de la flotte asrienne qui déverse une flopée de commandants et sous-fifres asriens qui composent les personnages principaux de cette histoire, car nous la voyons avant tout de leur oeil de conquérant, entre convictions et doutes. Trois lieux principaux s'imposent à nous : la partie d'échecs du point de vue de D'eolus Vasteth dit le « généralissime », la passerelle de commandement du Volonté-du-Dragon, et enfin les salles des machines du même bâtiment. Ces trois points de stratégies sont autant d'échelons de la hiérarchie de l'Empire d'Asreth, mais également trois rapports différents à la réalité. Une réalité qui passe par l'affrontement inéluctable entre les deux parties : c'est tout l'enjeu de ce roman.
Pour le dire vite, je regrette surtout que cette édition recèle de quelques erreurs de rédaction et d'édition (quelques oublis de mot, petites fautes d'orthographe, etc.) ; j'en rajoute sûrement un peu en en parlant ainsi, mais sur environ cent cinquante pages, c'est franchement dommage. Ces petites erreurs, après lecture des annexes à la fin du livre, sont sûrement le fruit du fait que ce soit une des premières publications des éditions Critic, qui ont depuis acquis une forte expérience (après, ce sont des détails, peut-être bien que cela n'a « choqué » que moi). Après, les rares déceptions à relever sont relatives au développement des personnages : difficile de pousser leur personnalité très loin dans un tel format court ; malgré tout, ma préférence va, je pense, au capitaine Eod'an Anthear (avis personnel, encore une fois).
Passons au style si particulier de Lionel Davoust ! Son style est particulièrement bien alambiqué et c'est plaisant comme tout, car rien ne vaut une littérature légèrement complexe qui instruit tout en distrayant (même si j'avoue avoir eu du mal sur certains mots dont je n'ai même pas trouvé la définition depuis ! mais bon ça se comprend très bien au fond). L'ambiance de fantasy n'est pas forcément très présente ici, ce qui n'est pas désagréable, bien au contraire, mais par contre on rencontre une magie locale, une religion particulièrement prégnante, le « Lâh », qui donne sa spécificité à ce petit roman et qui semble être une marque de fabrique pour le monde d'Evanégyre, créé par l'auteur. En tout cas, j'aime beaucoup cette capacité dans certains récits de fantasy à se focaliser sur un petit événement et à en faire un récit conséquent et passionnant, cela permet, et Lionel Davoust le fait très bien, de ne pas se presser dans l'enchaînement des faits narrés, qui sont ici du même coup très resserrés dans leur localisation.

La Volonté du Dragon me confirme dans ma première impression : Lionel Davoust est franchement atypique, unique en son genre et ce deuxième texte que je lis de lui me convainc de poursuivre dans la lecture de ses oeuvres.

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B2-C2-D2-E2 : ROYAUME COULÉ !

Et c'est ainsi que (presque) tout débuta !
Bien qu'ayant déjà donné un peu à découvrir de ce qu'était l'Empire dans une nouvelle alors précédemment publiée au sein d'une anthologie (la très belle «Bataille pour un souvenir» que l'on retrouvera quelques années plus tard dans le recueil "La Route de la Conquête: Et autres récits"), La Volonté du Dragon peut-être considéré comme le premier bloc véritablement consistant consacré à l'Evanégyre et à ces temps très anciens de l'Empire d'Asreth. Pour la petite histoire éditoriale, ce volume fut aussi l'un des tout premiers d'une courageuse et jeune maison d'édition rennaise, le second pour être précis : Les Editions Critic (par ailleurs excellente librairie du même nom).

Entrons cependant dans le vif du sujet : L'Empire, dont nous découvrons alors presque tout, s'est construit sur une supériorité technologique démesurée. Sous l'influence bienveillante de Dame Mordranth, l'Oracle-Dragon qui guide plus qu'elle ne dirige pratiquement cet Etat en constante expansion, les asriens ont conquis, par la diplomatie autant que par le fer, une large partie nord de l'Evanégyre. Cependant, s'ils veulent poursuivre leur marche triomphale vers le sud - dont le but premier est d'apporter paix universelle et progrès matériel à tous les peuples -, il va leur falloir assujettir le petit mais néanmoins redoutable royaume de Qhmarr, baignant dans une sorte d'ère post-médiévale figée, emprunte de magie, mais qui, cependant, semble être demeuré mystérieusement imprenable depuis des siècles.

L'affrontement entre l'ogre et le petit Poucet, entre David et Goliath semble inéluctable. D'un côté, cet Empire sûr de sa force tout autant que de son bon droit, de sa philosophie - on ne peut que songer à cette Amérique triomphante des années Bush vendant à qui voulait l'entendre ses guerres préventives et sa théorie du domino démocratique -. de l'autre, une vieille nation totalement inféodée à son jeune roi - un enfant visiblement fou à moins qu'il ne soit simplement attardé - et à sa philosophie du lâh, sorte d'émanation fantasy du Tao, mi animiste, mi religieuse qui est, pour aller vite, et selon une définition donnée assez involontairement par le Généralissime de l'Empire, une sorte de pressentiment des «grands mouvements de l'histoire. Ses lignes de force, ses courants...»

On va alors suivre une espèce de partie double et terrifiante, tout à la fois grandeur réelle sur la largeur d'un delta commandant l'accès à la capitale et par ailleurs confiné sous un dôme étrange, revêtant la forme d'une sorte de jeu d'échec magique. D'un côté, la flotte impériale, dotée de croiseurs hiératiques et surpuissants, de l'autre une flotte en sous-nombre composée de bons vieux navires à voile, souples mais sans protection. Pourtant, malgré le déséquilibre évident, malgré l'asymétrie patente entre les deux armées, les ressortissants du Royaume de Qhmarr ne paraissent rien éprouver de la crainte légitime vécue par tant d'autres peuples avant eux. Bien au contraire, les malheureux promis à une mort pourtant certaine semblent attendre leur destinée fatale de pied ferme et sans aucune peur.

De son côté, le gouverneur du pays, un homme roué et intelligent mais entièrement dévoué au jeune "Qasul", Ehal Hamfaa, ne semble guère plus inquiet lorsque, après plusieurs mois de négociation, la diplomatie semblant avoir échoué, le Généralissime D'eolus Vasteth décide d'engager ses troupes navales dans une guerre qu'il promet courte et meurtrière à son adversaire.

Le Généralissime va très vite comprendre qu'il ne faut jamais sous estimer son adversaire, que l'orgueil et la suffisance sont les meilleurs moyens de perdre, surtout lorsqu'on a rien voulu savoir de ce qui avait pu protéger l'autre durant tant de siècles, tant d'ennemis avant lui. Alors, bien entendu, les premiers affrontements semblent parfaitement donner raison à la suprématie technologique absolue des navires impériaux, tout particulièrement de son vaisseau amiral, le Volonté du Dragon, dont Lionel Davoust se sert avec grande finesse pour nous faire comprendre toute la symbolique, les sens multiples et interpénétrés que revêt ce navire aux intentions, au fonctionnement tellement représentatif de ce qu'est La Volonté du Dragon elle-même. Car ce navire est bien plus qu'un navire amiral, même si l'on suivra l'essentiel des combats navals à son bord, que l'on y sympathisera avec ce jeune aspirant artechnicien, doué mais mort de trouille, qu'un assujetti de longue date de race Dokri, un vaillant et rugueux canonnier, prendra sous sa coupe et défendra même jusqu'à la mort. Il n'est jusqu'à la tête bicéphale de ce fier emblème de l'Empire qui représente ce qu'il peut s'avérer de plus ambigu, de plus libre à travers deux personnalités que tout oppose - pour mieux se rejoindre lorsque surgissent les décisions fatidiques, irréversibles -, le sage capitaine du Volonté du Dragon, ravalé le temps d'un conflit au rang de second du vieillissant mais encore fougueux amiral Xarkos àn Urvayd. Car si l'Empire assujettit nations et peuples, il n'en demeure pas moins un fervent défenseur du libre- arbitre et un promoteur de l'individualisme face à l'homogénéité servile et fanatisée du peuple Qhmarr.

Jouant avec brio des deux combats se déroulant sur deux terrains n'ayant aucune commune mesure - le plateau holistique et le delta -, passant de l'un à l'autre sans rupture franche afin d'en prouver l'imbroglio, d'en montrer les imbrications, s'amusant à perdre les repères de genres entre hyper technologie et pure magie, Lionel Davoust ne se laisse pas perturber par les liens inextricables qui en découlent au gré des avancés des tactiques et des pertes, effroyables, des uns et des autres. Bien qu'en aussi peu de pages et autant d'action - n'oublions pas les ressorts quasi philosophiques ou relevant du domaine de la science politique que l'auteur égrène, sans lourdeur ni emphase, au fil des dialogues entre chacun des adversaires - il était inconcevable de pouvoir dresser des portraits psychologiques complets, ce que l'on perçoit de chacun des hommes (peu de femmes dans cette lutte pour la conquête, à trois exceptions près, mais elles y ont des rôles d'arrière-plan ou subalternes. On y croisera ainsi la future héroïne de la première nouvelle de la Route de la Conquête, mais avec trente années de moins et bien des choses à apprendre encore).

Cependant, et c'est tout à l'honneur de l'auteur, ces profils psychologiques, ces parcours individuels, ces entames de biographies sont suffisamment complets et denses pour rendre crédibles et attachant la plupart des personnages principaux. On regrettera peut-être que l'angle d'attaque de la narration se place quasi exclusivement du point de vue des impériaux et qu'un seul des Qhmarr, le gouverneur, s'exprime en quelque sorte au nom de tous les siens, de leur vision du monde, donnant encore un peu plus cette impression de déséquilibre en faveur de l'Empire, mais la contradiction est suffisamment forte, les doutes plombent assez le camp de l'Oracle-Dragon pour que le lecteur puisse à son tour être plongé dans les siens propres quant aux justifications philosophiques, intellectuelles, politiques, collectives et individuelles de ce que l'Empire a décidé de réaliser, quel qu'en puisse être le coup humain, moral, éthique.

On se retrouve ainsi face à ces dilemmes posés à nos sociétés contemporaines hautement technologiques, qui se veulent, souvent sincèrement, bienveillantes à l'égard des peuples et des nations ne bénéficiant ni de notre niveau de vie, ni de nos libertés individuelles, ni de notre confort matériel mais qui s'enlisent depuis plusieurs décennies dans des guerres qui, souvent, finissent par nous dépasser voire par se retourner contre nous. (On pourrait même remonter aux guerres coloniales pour "désauvagiser" les "sauvages" et même à Bonaparte amenant la révolution chez les peuples asservis par leurs puissants mais asservissant à son tour). Car ces interventions, dont on n'affirmera pas naïvement qu'elles ont ce seul but d'imposer "le bien" (encore faudrait-il n’avoir qu'une seule définition universelle de ce qu'est le bien) quels qu'en soient les moyens, ne cessent de s'enferrer dans des paradoxes insolubles, des oxymores éternels et dignes d'Orwell - la guerre, c'est paix, etc -. Pendant ce temps-là, des hommes se battent, souffrent, meurent au nom de principes dont on ne sait trop s'ils sont justes, injustes ou se situent sur un autre terrain, celui de la foi en l'autre, cet autre proche, le compagnon, loin, très loin des pensées et des intentions d'ordre quasi messianique ou magiques que leurs dirigeants se sont données de réaliser... Si les victoires successives de l'Empire suivies de la paix promise semblent avaliser le bien fondé de ces conquêtes, n'oublions pas qu'elles s'achèvent (voir La Route des Conquêtes) dans ce que le jeune "Qasul" prophétisera : [...] vous précipiterez le monde dans une ère de ténèbres telle qu'il n'en a jamais connue !» Le ver était-il dans le fruit ?

Pour un premier coup lancé en direction de ce monde imaginaire complexe, l'Evanégyre, cette fantasy très inspirée où l'on retrouve une certaine antiquité impériale, un moyen-âge fantastique, des questionnements intemporels et de la technologie SF c'est un joli coup au but que Lionel Davoust donne-là. Et si nous savons aujourd'hui que l'essai est très largement transformé avec les suites qu'il a dores et déjà données au monde de l'Evanégyre, rien ne le présageait il y a encore six ans, mais c'était un peu prévisible, ne serait-ce qu'avec un tel style - qu'il serait injuste de ne pas signaler ici - efficace mais capable de développements syntaxiques riches, puissants, imagé afin que le régal sa fasse autant sur l'intrigue que par la narration !
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A ma droite, une bataille navale, à ma gauche, une partie d'échecs, miroirs l'une de l'autre. Elles mettent aux prises l'empire d'Asreth et Qhmarrr, petit pays arriéré. C'est du point de vue des impérialistes que nous approchons cette histoire. Nous l'appréhendons à différents niveaux de la hiérarchie : généralissime, amiral et capitaine, salle des machines, canonnier ; évoqués plutôt brièvement vu la taille du livre, les personnages sont tout de même individualisés. Mais nous n'avons pas l'équivalent du côté des Qhmarrs dont la mentalité et la magie resteront mystérieuses jusqu'au bout.
Avec ce texte court sont pourtant évoquées des questions importantes : celle de l'impérialisme et de sa justification versus l'indépendance et la stagnation, la technologie contre la magie, le libre-arbitre ou la soumission au destin. El le livre montre que les réponses à ces questions/dualités ne peuvent pas être simples, blanches ou noires.
C'est prenant et mystérieux et ça donne envie d'en savoir plus sur ce monde.
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Pour celui ou celle qui a envie de prolonger le séjour à Evanégyre, le choix de lire La Volonté du Dragon s'impose. Avant de se lancer dans l'écriture de sa grande saga, Lionel Davoust avait déjà tâté le terrain en proposant des textes plus courts. Des récits postérieurs qui donnent une chronologie historique à son univers, tout en lui conférant une légitimité.

La Volonté du Dragon est donc un court récit qui s'inscrit en amont des Dieux Sauvages, dans l'Ancien Temps.

Conduite par le généralissime D'éolus Vastech, l'armada impériale arrive aux portes de Qhmarr. Ils s'imaginent une reddition immédiate des Qhmarri qui semblent sans défense face à leur puissance de feu. Pour l'empire d'Asreth, c'est la première étape pour conquérir le Sud. Imbu de lui-même, Vastech pense avoir déjà gagné face à ce très jeune souverain. Car comment un roi qui n'a même pas dix ans, pourrait lui voler la victoire, à lui, l'homme d'expérience. Or, le Qasul lui propose un étrange défi, celui de jouer la bataille aux échecs. En effet, la puissance du lâh a ensorcelé les pièces représentant les deux camps. Chaque pièce jouée aura donc une conséquence sur le terrain. Sensible au challenge, le généralissime accepte de jouer la partie mais aurait-il pu réellement faire un autre choix ?

Dans ce roman, l'auteur a misé sur un élément fort en littérature fantasy, la conquête. Seulement, il a pris des libertés dans la narration des combats inhérents à cette thématique. Bien entendu, on retrouve des descriptions de batailles avec les deux armées qui s'affrontent sur l'eau. Entre la flotte de voiliers Qhmarri, d'un côté, et l'armada impériale, de l'autre, on imagine l'affrontement vite réglé. Mais avec Lionel Davoust aux commandes, n'en soyez pas si sûr ! Il a ajouté une donnée qui pourrait faire la différence. N'oubliez pas qu'il nous relate les événements par le prisme d'une partie d'échecs. Or, si la victoire dépend du meilleur stratège, qui peut savoir qui va l'emporter.

L'auteur donne ainsi une autre dimension à son récit qui n'a plus rien de conventionnel. Voilà une manière bien originale de nous conter les minutes d'une bataille. le récit n'en est que plus dynamique et trépident.

Quant aux personnages qui habitent les pages de ce livre, Lionel Davoust nous brosse toutes sortes de portraits. Les plus singuliers reviennent surtout à ce généralissime, sûr de lui qui vient se frotter à au très jeune souverain Qhmarri, semblant être continuellement dans la lune.Taiseux, les yeux fixes, le Qasul est le héro le plus énigmatique de ce roman. Ainsi, avec tous ses protagonistes, l'auteur donne la matière aux lecteurs pour s'interroger et/ou s'attacher.

Finalement peu importe dans quel sens on lit ses livres, ils méritent tous notre attention pour assouvir la soif de curiosité que l'auteur a semé chez tous ses lecteurs... plus d'infos sur Fantasy à la Carte
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Lionel Davoust est un auteur que j'ai d'abord découvert grâce à son blog passionnant où il parle de techniques et d'outils d'écriture. Je l'ai donc connu d'abord pour ses conseils très utiles sur l'écriture avant de le découvrir comme auteur. La Volonté du dragon est le premier roman que je lis de lui, et cela tombe bien puisque sauf erreur de ma part il s'agit de son premier roman publié, en 2010.

Ce roman se déroule dans l'univers imaginaire d'Evagényre, un monde dominé par un empire à vocation hégémonique qui dispose d'une arme dont la puissance surpasse celle de tous ses adversaires. C'est en quelque sorte un Empire romain avec la bombe atomique, comme Lionel Davoust l'a décrit lui-même dans une conférence aux Utopiales 2017.

Dans ce premier roman se déroulant dans ce monde fictif, nous assistons à la tentative de conquête d'un petit royaume isolationniste par l'Empire dominant. La victoire aux promise aux conquérants mais tout ne va évidemment pas se passer comme prévu, sinon il n'y aurait pas forcément besoin d'un roman pour nous raconter cette conquête. le récit est passionnant, oscillant entre narration de batailles navales impressionnantes et réflexions philosophiques sur la société, le mode d'exercice du pouvoir, et en général la liberté individuelle et collective. L'auteur nous permet de suivre plusieurs personnages participants à cette conquête et leur regard est chaque fois intéressant. L'univers imaginé par Lionel Davoust m'a bien plu, avec ce régime impérialiste doté d'une technologie très steampunk face à un royaume mystique et mystérieux.

Je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette première découverte de l'univers d'Evanégyre et que que j'ai hâte de suivre les aventures dans ce monde dans les autres oeuvres de Lionel Davoust, à commencer par La route de la conquête, et autres récits, un recueil de nouvelles se déroulant dans le même univers imaginaire.
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En Résumé : Je conseille vivement ce roman qui m'a fait passé un très bon moment et qui m'a surpris sur fond d'opposition entre la magie et la technologie. Un roman mené parfaitement où il est difficile de choisir qui mérite de gagner ou de perdre.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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La Volonté du Dragon se situe lors de l'apogée de l'Empire d'Asrethia et se déroule quelques décennies avant la novella de la Route de la Conquête. Nous retrouvons donc Stannir Korsova alors qu'elle secondait le Généralissime de l'époque. Elle est plus jeune, moins réfléchie, plus formatée par l'armée... tout comme l'est sa propre aide de camp dans La Route de la Conquête. On ne la voit finalement que très peu, c'est un personnage secondaire.

Dans ce court récit, nous suivons le Généralissime qui débarque avec toute sa force et son sentiment du supériorité. Pour connaître mon ressenti sur cet Empire et ses méthodes, je vous invite à lire mon avis sur La Route de la Conquête. L'homme se confronte donc à un dirigeant étrange, un enfant qui semble perdu dans son monde, épaulé par un gouverneur. L'invasion va se jouer autour d'une table, un peu à l'image d'un jeu d'échec. Une façon bien cruelle d'envisager les choses puisque sur le terrain, la bataille navale implique de véritables êtres humains qui meurent.

Justement, sur les bateaux, nous découvrons un aspirant artech attendrissant, dont on partage aisément la peur de se retrouver au combat et de devoir être responsable de tant de vie. Nous faisons connaissance avec l'amiral, un personnage qui inspire peu de sympathie, à l'inverse du capitaine, mais dont il faut reconnaître les compétences de stratège.

On pourrait croire qu'il ne se passe pas grand-chose et que l'histoire va être vite réglée, mais des rebondissements et les différents points de vue nous maintiennent en alerte. le vent tourne vite et il s'avère très difficile de deviner qui des asriens (envahisseurs) ou des Qhmarri vont l'emporter. Certaines scènes sont difficiles à supporter, c'est la guerre et c'est bien moche.

Grâce à ce petit roman, j'ai eu des réponses à certaines interrogations soulevées pendant ma lecture de la Route de la Conquête, en particulier sur l'état d'esprit des peuples confrontés à l'Empire. Les Qhmarri posent les mêmes questions que moi au sujet de la démarche abusive et violente de l'Empire sous couvert de pacifisme.

La fin est amère à bien des égards. Définitivement, je n'aime pas du tout cet Empire, même si je dois bien avouer qu'il est redoutable. Par contre, ne vous méprenez pas, j'ai aimé ma lecture !
Lien : http://dryade-intersiderale...
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Je me souviens de cette sensation au moment où j'ai compris la puissance du livre, ce qu'il renfermait et l'ingéniosité, l'imagination derrière tout ça. J'ai été quelque part hypnotisée par cette histoire, comprenant ses enjeux, redoutant la fin. On voit s'orchestrer l'histoire, la bataille. On ne sait pas grand chose des 2 peuples, si ce n'est qu'ils sont très différents, qu'ils ne partagent ni le même mode de vie, ni les mêmes coutumes, ni la même façon de voir les choses... encore que... Et puis ici, point de manichéisme. On suit plus un camp qu'un autre, mais chacun des deux a ses torts et ses qualités, alors même en s'attachant à certains des protagonistes, on ne peut pas s'empêcher de ne pas envier le camp d'en face pour les dégâts qu'ils subissent, voire d'avoir de l'affection pour eux également.

[...]
Lien : http://listesratures.over-bl..
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Le pays Qhmarr ne veut pas passer sous le pavillon de l'empire d'Asreth. Que chacun reste à sa place selon la volonté du lâh, et de son représentant, le Quasul. de son côté, le généralissime D'eolus Vasteth, essaie de mener à bien sa mission diplomatique, alors que l'armada est aux portes de la capitale.
C'est alors que le gouverneur et le Quasul lui proposent de jouer la bataille via un jeu de plateau. Celui qui le remportera, gagnera la bataille.


Récit d'une centaine de pages, La volonté du dragon raconte l'affrontement d'un David contre Goliath. Mais Lionel Davoust s'amuse avec les personnages et les situations. Ainsi, la résolution du combat est toujours incertaine, le suspense est haletant, et l'histoire, captivante.
Ce court roman se place dans une oeuvre plus grande, celle d'Evanégyre. Tous les récits faisant allusion à ce monde sont indépendants. Chaque histoire est éclairée d'une façon précise. Son auteur, Lionel Davoust, développe cet univers. Il l'a déjà mis en scène dans l'anthologie Identités (Editions Glyphes).

Ici, la narration oscille entre le navire amiral, La Volonté du Dragon et le jeu de plateau, dans la capitale Qhmarr. Deux lieux, deux récits, une bataille.

L'auteur réussit très bien à nous faire sentir l'absurdité de la guerre, la soif de puissance des dirigeants, mais aussi la peur de chaque soldat, ainsi que la fidélité aux royaumes, qu'il soit Qhmarr ou Asreth. Différents personnages vont émerger du récit, et à travers eux, nous sauront ce qui se passe dans les différentes parties du navire. Là aussi, la connaissance du monde marin de Lionel Davoust est un atout pour le lecteur. Chaque pièce, chaque machine est à sa place, ce monde est palpable, réaliste.
Si les scènes de navires sont une partie du récit, il faut souligner l'ambiance qu'insuffle l'auteur à l'autre lieu de narration. L'affrontement psychologique entre deux empires, via des pions, des idéologies. Une tension qui se ressentira jusqu'à la dernière ligne.

Après Thomas Geha, Lionel Davoust est le second auteur édité par les éditions Critic. Un choix éclairé,vu le travail de narration, de l'univers et des personnages. Vivement septembre pour le troisième auteur : David S Khara.
Lien : http://temps-de-livres.over-..
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Le temps d'un court roman ou d'une longue novella, La Volonté du Dragon nous plonge au coeur d'une invasion dont l'issue semble écrite d'avance.

Oscillant entre le point de vue d'un général de guerre et celui d'hommes présents sur le bateau : le Volonté du dragon, Lionel Davoust nous place aux deux niveaux de l'échiquier et ce, pour notre plus grand plaisir car ce cas de figure est plutôt rare en fantasy ! Les personnages sont très humains, l'auteur évite par exemple le manichéisme du méchant envahisseur belliqueux et sans scrupules, et vice versa, et réussit le pari de donner de la consistance à ses personnages et à nous les faire apprécier malgré l'obstacle qu'aurait pu représenter la brièveté du roman.

On pourra tout de même regretter le fait que l'action ne soit relatée que du côté de l'envahisseur même si cela ne m'avait alors pas gêné durant la lecture.

Parsemé de réflexions sur la valeur de la vie ou les idées civilisatrices quasi "humanitaires" des envahisseurs, La Volonté du Dragon est avant tout un roman qui met l'action au premier plan. Cependant, l'écriture ciselée et fine de l'auteur, qui arrive à en dire beaucoup avec peu de mots, et la chute disons... surprenante place indubitablement ce roman dans le haut du panier de la production actuelle. A découvrir absolument !
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