Citations sur Novembre 1918, une révolution allemande 04 : Karl et Rosa (5)
Becker, observant la mine glaciale des autres : "Antigone représente donc, si je vous comprends bien, le droit de la personne, de l'individu face à l'État?"
Schramm : "Le droit politique de l'opprimé contre le tyran. Et Sophocle prend son parti. Si la pièce est tellement célèbre, c'est parce que c'est, comme le Guillaume Tell de Schiller, une oeuvre qui traite de la liberté politique."
Rosa nota, furieuse : "Si l'on étouffe la vie politique dans tout le pays, la paralysie gagnera obligatoirement la vie dans les soviets. Sans élections générales, sans une liberté de presse et de réunion illimitée, sans lutte d'opinion libre, la vie dépérira dans toutes les institutions publiques. Elle n'aura plus qu'une apparence de vie, et la bureaucratie demeurera le seul élément actif. Au fond, donc, un gouvernement de coterie. Une dictature - certes - mais la dictature d'un poignée de politiciens ; bref, une dictature dans le sens bourgeois."
En quoi [la guerre de Lénine] est-elle différente de celle des Allemands contre les Français et les Anglais? La sienne se déroule entre des civils, l'autre entre des soldats en uniformes. La bagarre s'est déplacée vers l'intérieur. La maladie a gagné l'intérieur. Quel progrès magnifique!
"[...] Il y a des choses, Maus, que l'on apprend à grand-peine. Moi, par exemple, j'apprends difficilement à être chrétien. Je retombe toujours dans l'erreur de croire que je possède le christianisme et que je peux pour ainsi dire me promener avec comme avec un livre coincé sous le bras. Mais il n'en est rien. Mon christianisme est semblable à une pluie tropicale : le sol sèche peu de temps après."
L'histoire naturelle et l'histoire des peuples s'occupent de vastes systèmes faits d'êtres et de formations tels que les étoiles, les pays, les États. De lois, et un sens secret qu'on ne peut s'empêcher de chercher, les ordonnent.