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Yasmin Hoffmann (Traducteur)Maryvonne Litaize (Traducteur)Michel Vanoosthuyse (Préfacier, etc.)
EAN : 9782748900798
746 pages
Agone (11/10/2008)
4/5   4 notes
Résumé :

Voici l'heure du discours de Rosa, son chant du cygne. Mais qu'a-t-elle donc ? Tous regardent ce petit bout de femme. Ils la regardent avec amour et émotion, même ceux qui ne sont pas d'accord avec elle. Ils savent qu'elle est la flamme qui brûle pour eux depuis des décennies. Elle est à présent épuisée, fragile. La prison l'a affaiblie. Elle parle, elle est dans son élément. Elle dit toute la vérit... >Voir plus
Que lire après Novembre 1918, une révolution allemande 04 : Karl et RosaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Karl & Rosa », c'est la chronique d'une révolution avortée. Ce quatrième et dernier tome de la série « Novembre 1918 » est un peu plus éclaté, son auteur Alfred Döblin offre un défi respectable. La chronologie n'est pas toujours linéaire (les événements relatés s'étalent sur une plus longue période) et l'action se déplace un peu plus, moins confiné à l'Allemagne et lorgnant du côté de la Russie à quelques reprises. On commence en 1915. Rosa Luxembourg est en prison pour ses activités subversives. Ce temps est mis à profit pour le lecteur, elle réfléchit et ressasse le passé, pense à Karl Liebknecht, l'autre grande figure de cette révolution en mouvement, un des fondateurs de la social-démocratie allemande et également emprisonné. On pourrait croire que le mouvement est affaibli mais non. Une fois libérés, ils reprennent le combat.

Ensuite on passe aux événements de la révolution russe et de la prise du pouvoir par les communistes. Puis on revient en Allemagne et à sa situation politique très complexe. Au tournant des années 1918-1919, le parlement est impopulaire, les militaires essaient de le soutenir mais le peuple réclame des changements. C'est alors que beaucoup se tournent vers les communistes et autres sociaux-démocrates. Évidemment, l'auteur décrit avec énormément de détails et de précision divers événements qui se déroulent à Berlin et ailleurs. Tellement que ça en donne le tournis. Je suggère à quiconque se lance dans cette lecture de s'y consacrer exclusivement et rapidement. Si on traine en longueur, on risque d'en oublier des bouts…

Pour raconter autant avec exactitude et rigueur historique, il faut une galerie de personnages impressionnante (Ebert et Noske en tête). En ce sens, le glossaire des personnages et organisation ainsi que la chronologie générale sont aidant.

« Karl & Rosa » ne raconte pas que de grands événements, le destin des petites gens n'est pas ignoré. le lecteur peut retrouver certains qui lui sont familiers, comme Maus, Johannes Tauler, Erwin Stauffer, Klara, Hilde et Friedrich Becker. Ces hommes et ces femmes, une fois l'effort de guerre terminé, essaient de retrouver une vie normale. Très peu y arrivent avec succès, tous gardent des traces, des séquelles. J'ai beaucoup aimé les passages avec Becker, redevenu instituteur, qui échange avec ses élèves entre autres sur la pièce Antigone de Sophocle. Quels sont les droits de l'individu face à l'État ? Existe-t-il une liberté politique ? Des questions importantes en cette période troublée et pas tous en arrivent aux mêmes conclusions. Les jeunes conservateurs patriotiques rejettent leur nouveau mentor, annonçant les débordements de la montée du nazisme.

« Karl & Rosa », même s'il déborde un peu de l'espace temporel prévu au départ, raconte la fin de la guerre et de la révolution allemande de divers points de vue. Tout un exploit de la part d'Alfred Döblin. Une lecture pas toujours facile mais très intelligente.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Rosa nota, furieuse : "Si l'on étouffe la vie politique dans tout le pays, la paralysie gagnera obligatoirement la vie dans les soviets. Sans élections générales, sans une liberté de presse et de réunion illimitée, sans lutte d'opinion libre, la vie dépérira dans toutes les institutions publiques. Elle n'aura plus qu'une apparence de vie, et la bureaucratie demeurera le seul élément actif. Au fond, donc, un gouvernement de coterie. Une dictature - certes - mais la dictature d'un poignée de politiciens ; bref, une dictature dans le sens bourgeois."
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Becker, observant la mine glaciale des autres : "Antigone représente donc, si je vous comprends bien, le droit de la personne, de l'individu face à l'État?"
Schramm : "Le droit politique de l'opprimé contre le tyran. Et Sophocle prend son parti. Si la pièce est tellement célèbre, c'est parce que c'est, comme le Guillaume Tell de Schiller, une oeuvre qui traite de la liberté politique."
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En quoi [la guerre de Lénine] est-elle différente de celle des Allemands contre les Français et les Anglais? La sienne se déroule entre des civils, l'autre entre des soldats en uniformes. La bagarre s'est déplacée vers l'intérieur. La maladie a gagné l'intérieur. Quel progrès magnifique!
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"[...] Il y a des choses, Maus, que l'on apprend à grand-peine. Moi, par exemple, j'apprends difficilement à être chrétien. Je retombe toujours dans l'erreur de croire que je possède le christianisme et que je peux pour ainsi dire me promener avec comme avec un livre coincé sous le bras. Mais il n'en est rien. Mon christianisme est semblable à une pluie tropicale : le sol sèche peu de temps après."
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L'histoire naturelle et l'histoire des peuples s'occupent de vastes systèmes faits d'êtres et de formations tels que les étoiles, les pays, les États. De lois, et un sens secret qu'on ne peut s'empêcher de chercher, les ordonnent.
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Video de Alfred Döblin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alfred Döblin
Paru en 1929, grand succès de librairie, aussitôt traduit en plusieurs langues et adapté à la radio et au cinéma, Berlin Alexanderplatz d'Alfred Döblin est un monument de la littérature allemande au temps de la République de Weimar. Visiblement inscrit dans le sillage d'Ulysse de Joyce (1922) ou de Manhattan Transfer de Dos Passos (1925), même si l'auteur a contesté s' être inspiré d'eux, il participe du renouvellement moderniste du genre romanesque et le procédé du « montage », à l'époque tour à tour exalté et décrié, semble y servir une exploration nouvelle du monde urbain. Pourtant, écrivain prolixe et passionné de questions philosophiques, Döblin n'en était pas en 1929 à son coup d'essai et l'intérêt de Berlin Alexanderplatz dépasse peut-être aujourd'hui celui d'un grand « roman de la ville ».
Retrouvez sur notre webmagazine Balises, le dossier "Berlin Alexanderplatz, portraits d'une ville" en lien avec la rencontre : https://balises.bpi.fr/dossier/berlin-alexanderplatz/
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