Pirates d'eau douce

« Pirates d'eau douce » n'est sûrement pas l'album le plus connu du grand Bob de Moor (j'ai dû d'ailleurs le rajouter ici) mais il m'avait marqué, enfant, à sa lecture inachevée dans un recueil du journal de Tintin de 1959.

Cette histoire très originale est marquée du charme désuet de ses décors et personnages de l'après-guerre belge. Tout ici baigne dans une sorte d'onirisme naïf qui me rappelle je ne sais pas pourquoi les aventures de Tom Sawyer et d'Hucklberry Finn ou le meilleur du club des cinq.
Le traitement des couleurs à dominantes sépia rajoute encore à l'ambiance toute particulière de ces bords de canal et font de cet album une précieuse petite madeleine pour moi.

Une bande de gangsters écume la région d'un petit village belge en bord de canal. Attiré par la police sur les lieux dubdernier vol, Ric, Vic et Mic effacent par mégarde les traces des malfaiteurs. Soucieux de se faire pardonner et d'aider à la capture des voleurs, ils se lancent dans l'enquête et... se jettent à l'eau.
Bob de Moor (1925-1992) est un monstre sacré de la BD, maître de la ligne claire. Auteur des séries Barelli, Cori le Moussaillon, Monsieur Tric, Oncle Zigomar et la Trilogie des Flandres, il a été le bras droit de Hergé pendant 35 ans et a collaboré à de nombreux albums de Tintin. Paru dans le journal de Tintin en 1959, ce récit se situe dans la Belgique d'après-guerre, à mi-chemin de Barelli et son monde d'espions et de Quick et Flupke. Cette édition en bichromie rend justice au trait de l'auteur, aussi rond, plein et vif que ses personnages et leur histoire. Un petit régal.