le monde extérieur parvenait de temps en temps à toucher votre quotidien d'une façon qui n'était pas imaginaire.Ces points de contact avaient du bon et du mauvais car ils servaient à la fois à vous relier au dynamisme plus vaste dont vous rêviez, mais également à vous rappeler combien vous en étiez coupés.
Le problème, ce n'est pas que l'amour t'aurait détruite. Le problème, c'est que tu ne te vois pas comme quelqu'un qui mérite d'être aimé. Du coup tu gaspilles tes dons.
"Le chant d'amour. 1914. A propos, Magritte disait de ce tableau, qu'il avait vu jeune homme en visitant un musée en 1922, qu'il constituait un des événements les plus importants de sa vie. En effet, disait-il, dans un monde de cubistes et autres manipulateurs timorés de la surface plane de la toile, il avait enfin découvert quelqu'un qui rêvait, non pas d'une manière de peindre, de ce qu'il fallait peindre."
Notre culture ne propage aucune valeur hormis cet étrange autodénigrement suggéré par ce perpétuel sourire d'ironie : nous nous abstrayons de nous-mêmes pour mieux nous protéger du terrible vide de l'existence que nous menons aujourd'hui.
Bien sûr il est possible que ce soit la définition même d'un grand amour. Un amour si grand que tu ne réussis pas à le vivre, que les ressources dont tu disposes se révèlent dérisoires à côté de lui. Rester à la hauteur de cet amour, de manière soutenue, s'avère être un casse-tête qui dépasse tes capacités.
La population étudiante a en permanence entre dix-huit et vingt-deux ans ; seuls ceux qui pourvoient aux besoins de cette multitude – les commerçants, les logeurs, les professeurs titulaires – sont autorisés à se regarder vieillir mutuellement
Durant ces mois qui s'écoulèrent fort tranquillement il fêta son trentième anniversaire. Il était moins inquiet de vieillir qu'il n'était consterné à la pensée que trente années s'étaient amassées derrière lui - un temps absolument énorme -, sans qu'il éprouve une sensation au moins aussi énorme d'avoir vécu.
D'après ce que tout le monde prétendait, le jeu consistait pour le garçon à élucider l'énigme de la fille, à percer le secret, à trouver le stratagème qui la rendrait assez sensible à ses arguments pour qu'elle accepte de coucher avec lui. Là-dessus, souvent, le chapitre était clos. Une fois le mystère résolu, l'intérêt du garçon s'évaporait.
Qui donc a décrété que changer le monde devait être un boulot mal payé ?
Je me suis dit [...] que notre monde, apparemment, n'est plus régi que par l'ironie. Notre culture ne propage aucune valeur hormis cet étrange autodénigrement suggéré par ce perpétuel sourire d'ironie : nous nous abstrayons de nous-mêmes pour mieux nous protéger du terrible vide de l'existence que nous menons aujourd'hui. Ce sourire ironique tourne en dérision la connaissance de soi, il tourne en dérision la notion de bien et de mal, et l'idée que la recherche artistique puisse être d'une quelconque utilité.
Je veux effacer ce rictus du visage de notre époque.