Citations sur La Bicyclette bleue, tome 6 : La dernière colline, 1950.. (8)
Tout ce qui est humain m'est étranger.
« Les livres sont comme les rivières qui arrosent la terre entière, ce sont les sources de la sagesse » .
- Mes cadeaux sont bien modestes à côté du vôtre.
- Comment pouvez-vous dire cela ? Des livres ne sont jamais de modestes cadeaux. Des cadeaux indiscrets, tout au plus.
- Indiscrets ? Comment cela ?
- Ils dénotent les goûts de celui qui les offre et l'idée qu'il se fait de celui à qui il les destine.
- Je n'y avais pas réfléchi. J'ai pensé qu"ils pouvaient vous plaire, tout simplement.
- Je vous le dirai quand je les aurai lus. Merci de tout coeur.
La chambre dans laquelle reposait Léa était dans la pénombre ; un grand ventilateur y entretenait une relative fraîcheur. Peu à peu, ses yeux s'habituèrent au demi-jour. Assis près du lit, dans un fauteuil, Kien sommeillait. François fut frappé par sa jeunesse et sa beauté. De son côté, Léa endormie lui parut encore plus belle que dans son souvenir. À travers le tulle de la moustiquaire, perdue dans la grande couche blanche, elle avait l'air d'une enfant. Ses bras rejetés de part et d'autre de son visage, les cheveux épars sur l'oreiller, comme elle semblait vulnérable !... Par moments, un froncement de sourcil, le tremblement des lèvres, la crispation d'une main trahissaient ses angoisses. Bouleversé, il se pencha au-dessus de cette femme qu'il aimait, qu'il avait juré de choyer, de protéger, et qui s'était jetée sur les routes à sa recherche, abandonnant leur enfant. Il fut envahi par un sentiment de honte, de colère et de chagrin.
Jean Laurant, directeur général de la Banque d'Indochine, vin lui-même présenter ses condoléances à Lien et l'assurer que tout serait mis en oeuvre pour etrouver la trace de Bernard,. Il profita de sa visite pour s'entretenir longuement avec François. Au cours de cette entrevue, il lui confia que tout était arrangé avec le haut commandement et qu'il recevrait bientôt l'autorisation de quitter l'Indochine à Paris où ils pourraient s'entretenir librement de son avenir.
Le même jour, les grands-parents maternels de Trac et Nhi vinrent chercher les fillettes. Lien les vit partir avec déchiremnet. Il lui semblait que la famille se désagrégeait peu à peu. François insista pour qu'elle viint avec eux en France. Léa se joignit à lui - sans succès
Kien, qui n'avait pas quitté son chevet, lui prit la main.
- La dernière colline s'est rendue ce matin à une heure.
Le visage enfoui dans les cheveux du bébé, Léa laissa couler ses larmes.
- Le 8 mai ? Le jour de la fin de l'Allemagne nazie ?... Ce n'est pas juste ! Comment s'appelait cette colline ?
- Isabelle.
- Isabelle... C'était le prénom de Maman ; c'est celui de la fille de ma soeur... J'aurais aimé le donner à la mienne... Maman s'appelait aussi Claire...
Tout à sa joie d'être père, Kien s'exclama :
- Claire Rivière ! C'est très beau. Chez nous, c'est le nom d'une rivière...
- La gloire!... Je sais trop ce que c'est: de la boue et du sang, de la souffrance, du dégoût de soi, l'ennuie de l'attente, la peur au ventre et la haine au coeur. J'ai été témoin de trop de combats, de morts et d'atrocités pour rechercher cette chose-là.
- La gloire!... Je sais trop ce que c'est: de la boue et du sang, de la souffrance, du dégoût de soi, l'ennuie de l'attente, la peur au ventre et la haine au coeur. J'ai été témoin de trop de combats, de morts et d'atrocités pour rechercher cette chose-là.