Derrière le rideau

Inspirée par l'histoire d'Anne Franck ainsi que celle de ses propres grands-parents, Sara del GIUDICE, autrice d'origine italienne, propose un album sombre où deux enfants juives découvrent le nouvel ordre du monde dans lequel elles ne sont pas les bienvenues.
Le lecteur vit et comprend en même temps que l'héroïne, Yaël, les évènements de la seconde guerre mondiale pendant une période située entre 1932 et 1942. Ces dix années de son enfance vont être décisives pour elle et sa soeur Emilie. Elles vont passer de l'innocence à la dureté de la vie. La découverte de l'adultère du père, le décès de la mère puis le remariage du père sont les prémices de ce qui va suivre.
Le rideau du salon, fil rouge du récit, montre l'évolution de la jeune fille. D'abord terrain de jeu, puis vecteur de la compréhension du monde, il devient lieu refuge pour tenter de sauver sa vie.
Les personnages sont touchants et les fillettes d'une fascinante maturité tandis que les figures amies de la belle-mère et de la gouvernante s'efforcent de les protéger et les choyer au mieux.
Le dessin naïf dans des couleurs ocre, gris et marron, au crayonné doux et aux silhouettes découpées présente également de beaux effets de texture. Il permet d'évoquer de manière délicate et pudique une page sombre de l'histoire sans édulcorer le propos. J'en veux pour preuve la montée de la tension qui va crescendo jusqu'aux vignettes finales, en pleine page, terribles et poignantes.
Un dossier complémentaire d'une dizaine de pages permet de préciser le lexique et donner des repères sur le contexte historique de l'époque.
Dans cet album sensible, l'autrice aborde un thème lourd avec beaucoup de justesse et de sensibilité. Efficace et émouvant.
Ce titre a été découvert dans le cadre du Prix "la Bulle des lecteurs" proposé par le Service départemental de la lecture de la Charente en partenariat avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image d'Angoulême.

J'ai lu cette BD sur conseil. Je n'ai pas regardé le résumé avant d'entamer ma lecture et ce n'est pas plus mal... car je ne l'aurais pas lu! (Je n'aime pas les intrigues qui se déroulent sur les périodes de la 1ière et 2ième guerre mondiale).
Etant donné que je n'aime pas le sujet principal (la seconde guerre mondiale -petite overdose liée à l'école où pendant des années j'ai appris, réappris les horreurs de ces deux guerres, par les cours, les livres, les films. Ces deux guerres, je peux pas, elles me retournent le moral et l'estomac- ), ça été un peu difficile de rentrer vraiment dans l'histoire.
La narration est faite par le biais des enfants et c'est à mes yeux un gros plus. On part de l'innocence pour petit à petit prendre conscience du monde des adultes et de sa dureté.
La Bd montre à quel point les choses ont basculé rapidement, et à quel point on peut parfois -souvent- être dans le déni face à l'horreur.
C'est l'histoire de personnes lambdas, à l'entrée de la seconde guerre mondiale qui n'auraient jamais pensé qu'on en arriverait là. Parce que c'était inimaginable. Et c'est l'histoire de tous ces enfants, qui étaient seulement des enfants, pris dans l'engrenage de l'innommable.

Lorsque j'ai sollicité cet ouvrage auprès des éditions Dargaud via NetGalley, je ne savais pas trop dans quoi je me lançais. Ce fut plutôt une bonne surprise !

Derrière le rideau prend place avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il est intéressant de découvrir cette période avec les yeux d'une enfant, Yaël (qui est le prénom de mon neveu... ça m'a perturbée au début...). Étant adulte, j'ai compris beaucoup plus rapidement certains évènements que l'héroïne. On verra d'ailleurs cette dernière grandir et quitter peu à peu l'innocence de l'enfance.
Le récit se fait tout en subtilité et délicatesse. L'autrice aborde avec justesse et pédagogie plusieurs sujets : le deuil, la religion, la politique, les discriminations, ...
La fin ouverte a eu son petit effet sur moi. J'y ai repensé pendant un petit moment.

En bref, Derrière le rideau est une oeuvre poignante à mettre entre toutes les mains.
Lien : https://psycheedelik-unehist..

Une histoire que l'on connait, mais que l'on redécouvre avec un regard d'enfant.
Et cela secoue quelque peu, c'est rien de le dire.
Quand on mêle l'enfance, son innocence, avec la guerre et sa dure réalité, ça donne un document assez fort, intense.
La vie de ces deux soeurs n'est déjà pas simple, avec une maman qui disparait à leur jeune âge, alors si en plus on mêle la guerre et la religion à cela, ça en devient extrêmement compliqué. Notamment, le passage fort de cette BD étant le père qui doit aller ou non déclarer ses deux filles juives. Quelles peuvent être les conséquences s'il le fait ou s'il le fait pas, sachant qu'ils peuvent se faire dénoncer aisément ? Il ne doit pas y avoir de bonne réponse à cette question.
Une belle BD, bien menée, douce et dure à la fois. C'est un savant mélange de différentes émotions traversées au fil de ces bulles.

BD historique, qui raconte la vie d'une famille en partie juive avant et pendant la deuxième guerre mondiale. On va suivre cette histoire à hauteur d'enfant, à travers les yeux de Yaël et cela permet de désamorcer en partie le poids du récit.
C'est très touchant, subtil et fort.
C'est la première BD de cette autrice italienne et c'est très réussi.
À partir de 10 ans.
Bonne surprise.

Simple, efficace, poignant. Tout jeune devrait lire cet ouvrage pour construire l'avenir du monde.
Le fait d'être dans la peau d'une petite juive nous permet de voir un autre aspect de l'histoire de la seconde guerre mondiale. On ne rentre pas dans les détails mais ce n'est pas le but.

Derrière le rideau, c'est une histoire sur ces moments clés où notre enfance s'échappe.
Et pour Yaël, cela se passera derrière ce fameux rideau.
Ce récit graphique est touchant, tout en pudeur, on voit évoluer la vie de cette petite fille qui subit et qui n'a pas le choix que de faire avec, tout d'abord la mort de sa mère, sa nouvelle belle-mère, l'entrée en guerre, les lois raciales, la réaction de ses propres grands-parents...
Elle compose avec, et c'était émouvant de voir son innocence s'envolait petit à petit, et triste aussi.
Et puis graphiquement j'ai trouvé les traits et les tons choisis très doux, même quand il s'agit de la guerre tout est suggéré, ce qui permet au livre d'être accessible assez jeune.