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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Se cacher derrière le rideau pour ne pas être vu, c'est un peu faire la politique de l'autruche. Même si le rideau est vert foncé et épais, il est loin d'être infranchissable. le rideau peut toujours s'ouvrir pour laisser apparaître une autre réalité.

L'histoire de Yaël et de sa famille se situe dans le sud de la France de 1937 à 1942. Yaël a une mère juive mais son père est un « goy ». Cette petite fille fête ses huit ans en début d'album dans la joie d'être entourée par sa famille et leurs amis dans une maison bourgeoise. Quand sa mère décède par la suite d'un cancer, elle est élevée par son père, la gouvernante et la nouvelle épouse du père, tous non juifs.

L'histoire de Yaël est celle de tous ceux qui n'ont pas imaginé, n'ont pas pensé que l'impensable pouvait arriver. La spécificité est de le raconter à travers des yeux d'enfant. La spécificité est de montrer que la vie semblait encore assez normale, notamment pour les non-juifs, même juste avant les rafles les plus mémorables. La spécificité, c'est d'utiliser les ellipses pour donner encore plus de poids au récit. La spécificité, c'est de revisiter le journal d'Anne Franck différemment.

J'ai aimé les dessins avec la douceur des visages, les couleurs jamais dans l'agressivité, les enfants toujours un peu espiègles. Cette bande dessinée, parue le 8 avril 2022, est la première de Sara del Giudice. Elle est née d'un projet de fin d'étude à l'Institut européen de design de Milan. Une autrice à suivre !
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J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman graphique qui nous raconte la vie de Yaël et de sa famille à l'aube de la 2de guerre mondiale.
Le cadre familial de Yaël est introduit avec intelligence et annonce une subtilité non négligeable avec les histoires sur le même thème : seule la famille de la maman de Yaël est juive et non celle du papa.
Outre le questionnement de l'identification 'civile' par les nazis de cette enfant et de sa soeur comme étant, ou non, juif, se développe également une réflexion enfantine sur le sentiment d'appartenance à cette religion.
J'ai trouvé ça intéressant et très bien amené, tant pour le public jeunesse cible que pour un lectorat plus mur.
Les rapports humains sont également exposés avec beaucoup de finesse et même des choses très dures sont exposées avec beaucoup de délicatesse et même une très touchante naïveté.
Le dessin est très beau, enfantin et délicat qui, tout en servant admirablement le récit, permet de rappeler sans cesse l'âge de la narratrice.
Une très belle BD.
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Une BD qui évoque à hauteur d'enfant la seconde guerre mondiale. Yaël et sa petite soeur Emilie perde leur maman de confession juive dans leur enfance. le père se remarie et la vie de famille reprend malgré le deuil.
Arrive la seconde Guerre mondiale et les filles vont vite être en danger entre le père appelé dans l'armée, les bombardements et les lois anti-juives.
Tout est sobre, le texte et les dessins font très bien comprendre les situations que les filles rencontrent.
La fin est marquante.
Cette BD est à destination d'enfants et d'adulte. J'ai aimé le graphisme et la construction en crescendo de l'histoire.
#Derrièrelerideau #NetGalleyFrance !
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Sous ses airs enfantins, cette BD traite d'une période difficile de l'Histoire : la 2nde guerre mondiale à travers le regards des enfants. Elle le fait avec brio car l'ambiance pesante et l'environnement sombre se font ressentir petit à petit pour ne pas s'arrêter de croitre jusqu'à l'image finale. Un crescendo d'effroi, d'horreur et de malheur. le final est un vrai coup de poing.
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1937, Un été dans le Sud de la France. La nature est gorgée de soleil. Yaël est ravie : on fête ses huit ans, elle joue à cache-cache avec ses cousins. Innocente et insouciante, elle ne saisit pas parfaitement ce que son père fait, caché lui aussi, avec une jeune femme derrière un rideau.

1939, Yaël a dix ans. Sa maman décède d'un cancer ; fin de l'insouciance. La fillette ne comprend pas le refus de ses grands-parents paternels de les rencontrer pour une histoire de religion et commence à s'interroger sur sa judéité.

1940, Yaël a onze ans, son père est parti au front. le monde autour d'elle devient (vert de) gris et oppressant.

1941, Yaël a douze ans. Elle grandit. Elle éprouve les bouleversements de l'adolescence mais surtout du monde qui l'entoure : les lois sur les statuts des juifs sont promulguées. Ses questionnements se multiplient…

La jeune autrice Sara del Guidice, si elle s'inspire d'anecdotes qui lui ont été racontées par ses grands-parents, choisit de le faire à hauteur d'enfant en prenant comme narratrice un personnage fictif crée pour l'occasion : la petite Yaël. Son récit est finement construit car elle nous relate à la fois les bouleversements ordinaires dans la vie d'un enfant durant ces années charnières que sont le passage de l'enfance à l'adolescence mais également son regard de plus en plus aiguisé sur le monde qui l'entoure. Sa candeur initiale quand elle découvre son père en charmante compagnie peut prêter à sourire mais son regard innocent sur les événements dramatiques des années 1940 confère à ceux -ci une portée encore plus grande et une dimension tragique. Yaël est « derrière le rideau », c'est-à-dire un peu cachée et avec un angle de vue qui n'est pas tout à fait le même que celui des autres spectateurs. L'on peut comprendre cela comme une métaphore de la démarche de l'autrice. Les bandes dessinées sur la Seconde Guerre Mondiale abondent, c'est presque un genre à part entière, et il faut désormais trouver un nouvel angle pour aborder ces épisodes dont l'aspect terrible est quelque peu émoussé par les clichés. Sara del Giudice ne fait pas de grands effets de manche et ne se complaît pas dans le pathos. Au contraire. Elle adopte parfois une écriture blanche et sait aussi très bien mettre à profit l'ellipse si emblématique dans le 9 e art dans une fin qui devrait vous marquer longtemps.

Son dessin est tout aussi pudique que son écriture. La douceur et la rondeur des traits contrastent d'autant plus avec la menace qui se précise. Elle joue avec virtuosité des couleurs, des ombres, des lumières et même des textures (intégrées par Photoshop sur une base au crayon) pour suggérer un intérieur chaleureux ou au contraire le dénuement qui s'installe. Grâce à la lisibilité du trait, à la sobriété des dialogues et surtout au glossaire final (initialement envisagé pour la version italienne de l'album et donc à destination d'un public qui ne connaissait pas forcément l'histoire de France), cette oeuvre participe pleinement au devoir de mémoire. Elle pourra sans nul doute être très utile en cette période du triste anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv pour faire découvrir à tous, enfants et adultes, des épisodes de notre histoire qu'il ne faut pas oublier.

Merci à Dargaud et à Netgalley France pour m'avoir fait découvrir cette première oeuvre très prometteuse.
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Dans le sud de la France, Yaël 8 ans et sa petite soeur Emilie mènent une enfance heureuse à la fin des années 1930.

La vie de ces deux fillettes, juives par leur mère, bascule quand cette dernière décède et que leur père se remarie. Yaël doit dorénavant apprendre à cohabiter avec sa belle-mère alors que la France entre en guerre et que le nazisme commence à faire des ravages.

Première BD de Sara del Giudice, l'autrice nous propose un roman graphique de qualité qui marque la fin de l'insouciance pour notre jeune héroïne.

Au fil des années, Yaël prend peu à peu conscience du monde qui l'entoure. Elle découvre la montée de l'antisémitisme et la guerre qui chamboule tout.

Racontés à hauteur d'yeux d'enfant, les souvenirs d'enfance heureux s'entremêlent aux heures sombres de la guerre jusqu'au dénouement abrupt, où l'on peut tout imaginer.

Malgré la dureté du sujet abordé, le ton reste léger. Des pages empreintes de la naïveté de la fillette que l'on retrouve également dans le coup de crayon de l'autrice et dans les couleurs douces des illustrations.

Un très bel album et une lecture touchante.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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C'est la fin des années 1930.
Yaël et sa soeur cadette Emilie vivent une enfance joyeuse, dans le sud de la France, avec un papa Français et une maman Juive.
La maman des gamines est malade et décède assez rapidement, le père se remarie tout aussi vite, avec Ophélie, une blonde « aux yeux toujours rieurs » qu'elle trouveront tout d'abord un peu « bécasse »…
"Émilie et moi en avions conclu qu'elle ne devait pas briller par son intelligence !"
Impossible de remplacer une maman… !
Puis la seconde Guerre Mondiale arrive et avec elle, la traque aux juifs… L'ambiance s'assombrie et la peur s'installe.
D'autant plus que leur père doit partir à la guerre…

Une belle bd qui reflète bien les heures sombres et angoissantes que la France a connue à travers les yeux de deux petites filles juives que nous allons voir murir très (trop) vite, au fil du récit. Evidemment, l'histoire est touchante, surtout quand ce sont des enfants qui campent le 1er rôle.
Deuil, religion, conflits familiaux, politique, économie… sont autant de sujets traités par l'auteure.

J'ai aimé les illustrations, et la colorisation des planches ; sobres mais douces, un peu vintages même, très bien adaptées au récit.

C'est un très bon album que je vais faire lire à mes deux fils de 14 et 8 ans, car je pense qu'il est tout à fait adapté aux plus jeunes, il est pédagogique.

La fin de ce roman graphique est ouverte… à nous d'imaginer la suite ! Ou peut être qu'il y en aura une ?! J'aimerai beaucoup.

Merci à Netgalley de m'avoir permis de découvrir la toute première bd de Sara del Giudice, publiée aux éditions Dargaud début avril.
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Je remercie Netgalley et Dargaud pour la découverte de cette bande dessinée.
J'ai aimé cette lecture, même si je n'ai pas particulièrement apprécié les illustrations.

"Derrière le rideau" raconte la vie d'une petite fille ordinaire avant la seconde guerre mondiale. Yaël a une petite soeur, Emilie. Elle vit avec ses parents et sa gouvernante dans un appartement d'une ville française qui n'est pas mentionnée.
Le début du récit nous présente la famille de Yaël. Sa mère est juive alors que son père ne l'est pas. Ce mariage mixte a causé des tensions au sein de la famille de son père, mais du côté de sa mère la situation semble acceptée. Yaël découvre tout de même qu'il y a une différence entre ses parents quand un jour elle entend ses grands-parents maternels appeler son père "le goy".
Ce passage de la bd illustre les aprioris et préjugés qui peuvent exister au sein de familles mixtes de culture ou de religion. Il n'y a pas véritablement de haine mais une volonté de dire que l'autre n'est pas comme nous.
Au fil que la bd se poursuit, les années avancent également et avec elles l'approche du déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale. Insouciance de l'enfance est habilement montrée alors que les adultes commencent à se montrer inquiets.

De nombreux sujets qui concernent l'enfance et l'adolescence sont abordés dans ce livre. Il n'est pas uniquement question de la guerre et du traitement réservés aux juifs, mais il y est aussi question du deuil, de la différence, des premières règles et des questions plus philosophiques que peuvent se poser des jeunes filles à cet âge là.

L'autrice a volontairement choisi de créer une histoire inventée à l'aide d'éléments réels. Yaël n'existe pas, et pourtant elle a sans doute existé. Elle est toutes les adolescentes d'hier et aujourd'hui, mais aussi une petite fille juive réelle et imaginaire à la fois. Ce parti pris de l'autrice permet au plus grand nombre de s'identifier aux personnages de cette bd.

Pour conclure, il s'agit d'une bd sur l'enfance et l'adolescence à l'aube de la seconde guerre mondiale. C'est une histoire sur la tolérance, mais aussi la bêtise des adultes qui n'ont pas hésité à s'en prendre à des enfants dont le seul crime était de naître juifs.
Je regrette simplement que l'autrice nous laisse imaginer la fin de cette bd.
Lien : https://www.caroligraphie.co..
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Début des années 30, Yaël est une petite fille et passe son temps à jouer innocemment avec sa soeur Emilie. Mais l'innocence va vite disparaitre car sa maman est en mauvaise santé et les quitte soudainement...Yaël et sa soeur doivent vivre avec ce chagrin, mais aussi avec Ophélie, la nouvelle femme de leur père. Puis arrive la guerre, leur père est appelé, les bombes tombent, les Allemands raflent les juifs.

C'est une lecture très touchante, une histoire racontée par une petite fille naïve qui voit bien que les choses changent autour d'elle. On est témoins de l'évolution de la situation, on écoute ses interrogations, on vit ses peurs et ses angoisses.

Les graphismes sont doux, ronds et enfantins, d'une nuance de vert très sombre, à l'image de ce rideau qui ouvre et clôt l'ouvrage et cache bien des secrets.

Je vous conseille vivement cette lecture, belle et sensible, qui décrit l'indicible sans réellement en prononcer les mots, qui raconte tout en pudeur l'histoire d'une petite fille juive. Un très bel ouvrage!

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ce récit, c'est la sortie de l'enfance en période troublée. La BD nous permet d'embrasser le point de vue d'une enfant, devenue adolescente, pendant la guerre. le récit est adapté à la fois aux enfants et aux adultes, et permet d'expliquer le quotidien d'une famille, entre blessures intimes et contexte extérieur de plus en plus dangereux. Pour sa première bande dessinée, j'ai énormément aimé le style de Sara del Giudice, doux, singulier et harmonieux. En résumé, un joli titre, intergénérationnel, qui permet de mesurer l'ampleur des bouleversements de la guerre sur le quotidien des Français.
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