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Grâce aux éditions Dargaud, via net galley, j'ai eu la chance de lire en avant première la bande dessinée : Derrière le rideau de Sara de Giudice.
À la fin des années 1930, dans un village provençal, Yaël et sa petite soeur Émilie, croquent la vie à pleines dents.
Malheureusement, leur vie va basculer lorsque leur mère meurt et que leur père se remarie quelques mois plus tard avec Ophélie.
Pour les deux petites filles, jamais cette bêtasse ne pourrait remplacer leur maman adorée !
Pourtant, à mesure que Yaël grandit, la dure réalité de la guerre et des lois raciales antisémites vont la rattraper.
La jeune fille prend douloureusement conscience de son identité et de sa religion.
Derrière le rideau est une bande dessinée se déroulant avant et pendant la seconde guerre mondiale.
Yaël et Emilie sont deux petites filles qui vivent de façon plutôt agréable avec une maman juive et un papa qui ne l'est pas. Nous sommes en 1937, Yaël surprend un drôle de mouvement derrière le lourd rideau, lors d'une réception. Peu après sa maman, qui toussait beaucoup, meurt. En 1938, le papa des fillettes se remarie mais il n'est pas question d'appeler la nouvelle venue Maman.
Les mois filent doucement.
Yaël, la plus âgée des deux, écoute et se rend compte que tout se modifie autour d'eux. L'ambiance est différente, le mot juif souvent présent sur les lèvres des uns et des autres, pas toujours dit de façon sympathique.
Les parents de leur papa les ignorent, apparemment ils ont de drôles d'idées. Tout ça semble un peu compliqué pour Yaël qui observe donc.
Il est intéressant de voir cette période de ses yeux.
L'adulte que je suis a compris rapidement certaines choses, que l'enfant découvre peu à peu.
Enfant qui n'en ai plus tout à fait une au fur et à mesure que les pages se tournent.
Avec Derrière le rideau, l'autrice questionne sur la difficulté de conserver sa part d'enfance face aux discriminations constantes envers les juifs et également face aux atrocités de la guerre.
Nous avons là un très bon album. le ton est juste, l'autrice n'en fait pas trop.
J'ai tout de suite aimé les illustrations, que je trouve très réussies avec une colorisation qui colle parfaitement avec l'époque.
Derrière le rideau est une excellente bande dessinée, un vrai coup de coeur qui mérite cinq étoiles :)

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Se cacher derrière le rideau pour ne pas être vu, c'est un peu faire la politique de l'autruche. Même si le rideau est vert foncé et épais, il est loin d'être infranchissable. le rideau peut toujours s'ouvrir pour laisser apparaître une autre réalité.

L'histoire de Yaël et de sa famille se situe dans le sud de la France de 1937 à 1942. Yaël a une mère juive mais son père est un « goy ». Cette petite fille fête ses huit ans en début d'album dans la joie d'être entourée par sa famille et leurs amis dans une maison bourgeoise. Quand sa mère décède par la suite d'un cancer, elle est élevée par son père, la gouvernante et la nouvelle épouse du père, tous non juifs.

L'histoire de Yaël est celle de tous ceux qui n'ont pas imaginé, n'ont pas pensé que l'impensable pouvait arriver. La spécificité est de le raconter à travers des yeux d'enfant. La spécificité est de montrer que la vie semblait encore assez normale, notamment pour les non-juifs, même juste avant les rafles les plus mémorables. La spécificité, c'est d'utiliser les ellipses pour donner encore plus de poids au récit. La spécificité, c'est de revisiter le journal d'Anne Franck différemment.

J'ai aimé les dessins avec la douceur des visages, les couleurs jamais dans l'agressivité, les enfants toujours un peu espiègles. Cette bande dessinée, parue le 8 avril 2022, est la première de Sara del Giudice. Elle est née d'un projet de fin d'étude à l'Institut européen de design de Milan. Une autrice à suivre !
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J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman graphique qui nous raconte la vie de Yaël et de sa famille à l'aube de la 2de guerre mondiale.
Le cadre familial de Yaël est introduit avec intelligence et annonce une subtilité non négligeable avec les histoires sur le même thème : seule la famille de la maman de Yaël est juive et non celle du papa.
Outre le questionnement de l'identification 'civile' par les nazis de cette enfant et de sa soeur comme étant, ou non, juif, se développe également une réflexion enfantine sur le sentiment d'appartenance à cette religion.
J'ai trouvé ça intéressant et très bien amené, tant pour le public jeunesse cible que pour un lectorat plus mur.
Les rapports humains sont également exposés avec beaucoup de finesse et même des choses très dures sont exposées avec beaucoup de délicatesse et même une très touchante naïveté.
Le dessin est très beau, enfantin et délicat qui, tout en servant admirablement le récit, permet de rappeler sans cesse l'âge de la narratrice.
Une très belle BD.
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Une BD qui évoque à hauteur d'enfant la seconde guerre mondiale. Yaël et sa petite soeur Emilie perde leur maman de confession juive dans leur enfance. le père se remarie et la vie de famille reprend malgré le deuil.
Arrive la seconde Guerre mondiale et les filles vont vite être en danger entre le père appelé dans l'armée, les bombardements et les lois anti-juives.
Tout est sobre, le texte et les dessins font très bien comprendre les situations que les filles rencontrent.
La fin est marquante.
Cette BD est à destination d'enfants et d'adulte. J'ai aimé le graphisme et la construction en crescendo de l'histoire.
#Derrièrelerideau #NetGalleyFrance !
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L'histoire commence en 1937. Yaël et Emilie sont soeurs, elles vivent des jours paisibles en famille mais l'insouciance de l'enfance va vite disparaitre à la mort de leur mère et au regard des évènements qui se profilent, à plus forte raison quand on sait que la famille maternelle des 2 jeunes filles est de confession juive...

C'est une histoire que j'ai trouvée très touchante et qui m'a rappelé "Le journal d'Anne Frank" dans l'approche qu'en fait l'auteure (nous présenter les évènements à travers le quotidien d'une enfant).
Les dessins assez naïfs et les couleurs douces offrent une certaine sobriété à l'ensemble qui, à mon sens, sert l'histoire, d'autant plus que celle-ci nous est livrée à travers le regard de Yaël qui n'est qu'une enfant de huit ans quand tout commence. On pourra donc observer son évolution et sa compréhension des évènements qui secouent le monde.
J'ai été très surprise de lire que c'était la 1ère BD de Sara del Guidice et qu'elle l'avait réalisée dans le cadre de son projet de fin d'étude car j'ai trouvé celle-ci très aboutie tant par le scenario que par les graphismes : j'étais persuadée que c'était l'oeuvre de quelqu'un de très expérimenté.

Un très beau roman graphique à découvrir en famille et une auteure à suivre!
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Yaël et sa petite soeur Émilie vivent une enfance heureuse en Provence. Quand leur mère meurt, leur père se remarie avec Ophélie, une jeune femme qu'elles estiment un peu idiote. Mais la guerre va petit à petit s'infiltrer dans leur vie.
Je commence par parler des dessins, dont le trait rond et naïf et les couleurs douces tranchent avec les contexte de l'histoire qu'on nous raconte. Ce style colle pourtant parfaitement en se plaçant du point de vue un peu naïf de la jeune Yaël qui regarde le monde avec ses yeux d'enfant.
L'histoire en elle-même décrit le quotidien des deux fillettes et dessine en filigrane un monde qui change avec la montée du nazisme en Allemagne puis la guerre. Les fillettes comme leur famille ne se rendent pas vraiment compte de ce qui va se passer et la fin donne tout son sens au livre.
La BD se termine par un cahier explicatif tant sur les personnalités de l'époque que sur les traditions juives qui ponctuent le récit.
Cet album est une vraie réussite en offrant une histoire simple avec des personnages pris dans les tumultes de l'Histoire.
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Sara del Giudice nous raconte l'histoire de Yaël et de sa petite soeur Émilie, enfants choyées qui, progressivement, prennent conscience de leur judaïté à travers les comportements des adultes des années 1930 au début des années 1940.

C'est un roman graphique jeunesse d'une grande finesse. La perte de l'innocence, la découverte du monde des adultes, les choses qui ne sont pas dites aux enfants malgré leurs questions, leur capacité à comprendre sans que rien ne leur soit dit, l'inquiétude montante : toutes ses notions sont amenées avec brio. La fin est bouleversante. Elle m'a scotchée d'émotions.

C'est un beau travail historique. A lire à partir de 9 ans.
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Coup de coeur !
La couverture donne le ton : le graphisme joue sur les textures, les tissus sont mis en avant, le dessin est simple, la colorisation est délicate, sensible, tactile, les couleurs sont volontairement ternes, les teins blafards, l'ambiance est funèbre… et l'enfance est insouciante. L'histoire se déroule entre 1937 et 1942. C'est l'histoire de deux petites filles, juives par leur mère, qui vont vivre cette période trouble de l'Histoire, racontée avec l'innocence de leur âge, et la naïveté, pas seulement celle des enfants, l'ignorance de l'horreur, pourtant bien visible, à l'image des chanson de Ray Ventura et ses collégiens “Nous irons pendre notre linge sur la ligne Siegfried”, oui, le linge est beau, il est propre, il flotte dans le vent qui pourtant apporte les pires horreurs, “Tout va très bien madame la marquise”, non, pas si bien que ça… Les chansons sont comme un clin d'oeil, un leitmotiv de l'aveuglement. L'innocence est belle, mais elle ne sauvera personne, c'est juste une façon moins violente d'attendre l'inéluctable. Ce récit est bouleversant, tout en finesse, un lent crescendo, une poésie de la violence rendant la monstruosité de la haine encore plus abjecte. Une lecture choc.
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Sous ses airs enfantins, cette BD traite d'une période difficile de l'Histoire : la 2nde guerre mondiale à travers le regards des enfants. Elle le fait avec brio car l'ambiance pesante et l'environnement sombre se font ressentir petit à petit pour ne pas s'arrêter de croitre jusqu'à l'image finale. Un crescendo d'effroi, d'horreur et de malheur. le final est un vrai coup de poing.
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« Derrière le rideau », de Sara del Giudice, est une bande dessinée très poignante qui m'a beaucoup marquée : on y découvre l'histoire de Yaël et de sa petite soeur, qui vivent en Provence avec leurs parents, à cette période bien particulière de l'avant guerre. Leur enfance est gaie et délurée, marquée par divers événements qui paraissent à leurs yeux anodins : leurs grands-parents paternels qu'ils n'ont jamais vu, leur mère qui s'affaiblit, leur père qui se cache derrière un rideau…
C'est là toute la puissance de cet album : les petites anecdotes sans importance vues par ces filles sont en fait autant d'indices pour nous, adultes du XXIème siècle, qui connaissons la triste histoire de la guerre et les faiblesses de l'Homme. Cela donne à cette BD différents degrés de lecture, mais surtout une tension qui ne fait que grandir, pour arriver à son summum à la dernière page (poignante). Même si je ne suis pas top fan du graphisme (nez triangle ?), je recommande chaudement.
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