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Citations sur Dans ma maison sous terre (26)

Lettre de Chloé Delaume
Paris, le 27 décembre 2007
Chère Madame La Mort
(…)Vous m'avez forcée à survivre, et cela depuis le début. J'ai tant porté le deuil que mes iris sont noirs et mes paupières de crêpe, vous m'êtes si familière que je pourrais vous dire tu. J'ignore votre dessein concernant les remugles de ma famille maternelle. Il reste la tante et son époux, leur fille et surtout la grand-mère. A chaque Noël, j'espère que me vienne ce cadeau, ils seraient en voiture et ce serait terminé. Car je me languis, voyez-vous. Je n'en peux plus d'attendre qu'une bonne pelletée de terre referme la crevasse, je me suis reconstruite mais sur des courants d'air. Ce n'est pas ma faute, j'ignorais le mensonge, la faute originelle. Je croyais que maman était juste malheureuse et papa très méchant, jusqu'à trente et un an, j'avais foi, j'avais vu, je ne savais que ça et ramassais les pierres ".
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Je n'ai que l'écriture comme moyen de résistance. (p.125)
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Liste des raisons pour lesquelles je dois tuer ma grand-mère en écrivant un livre (extraits)

(...)-Ma grand-mère ne me considère pas comme une écrivaine, mais comme une paumée publiée. Je dois lui démontrer qu'elle a tort,en faisant un roman qui lui charcute le coeur. (p.117)
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J’écris pour que tu meures. Puisque tu es vivante, encore tellement vivante que c’en est indécent. Ce qu’il faut à présent c’est que tu lises ces lignes et qu’enfin tu en crèves, que ton cœur se fissure, que le granit implose ; tes artères un brasier, le sang bout le sais-tu à combien de degrés, tes valves ravagées incendie poitrinaire. C’est à ça que j’aspire. A ton exposition. Carbonisée la chair abroge toute minauderie, la reine sera si nue qu’on scrutera en son sein. Alors sera révélée la nature de l’organe qui t’a maintenue en vie. Tu ne pourras plus feindre, tes entrailles en haillons se feront seul apparat
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"Plus je réfléchis au-dedans plus je me sens graine de fatum, pourriture creux de ventre, le témoin licencieux d'une ironie tragique qui ferait de moi l'innocent coupable. Fruit de la guigne et du travail d'un homme. Je suis la plaie de ma famille. Je refuse de cicatriser."
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Je me suis faite de mots, personnage de fiction, pour pouvoir échapper à votre réalité. Cette fiction familiale, où chacun tient son rôle et ménage ses secrets au rythme d’une syntaxe que je ne maîtrise pas. Un catalogue épais de psychoses camouflées, retorses et pernicieuses, une narration sordide. Comme ça ne peut qu’être le cas, je ne vous jette pas la pierre. Un creuset de souffrances, d’humiliations perverses, une guerre psychologique, des camps et des tranchées. Même quand on a rayé le foyer de la carte, le terrain reste miné, des explosions surprises. Ce n’est que ça, la famille. Telle que je l’ai connue, telle que je l’ai vécue, telle que vous l’écrivez.
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« Le réel, c’est quand on se cogne. »
Jacques Lacan
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Atropos a refusé de sortir les ciseaux, les lames restèrent suspens, laissant l’effilochage perpétuer l’agonie. Je suis restée toute seule sur le lit d’hôpital. Dans ma tête aucun son, juste la goualante du vide, un vide qui palpitait à m’en flanquer la trouille.
Je pense que quand on meurt on se change en musique, une musique juste à soi qui s’en va discrètement gonfler le chœur des morts. Je connais désormais celle qui viendra de moi. Elle est douce et légère et un peu nostalgique. Dans mon crâne, elle se même au chaos passéiste que je ne peux maîtriser, car toujours le vieux moi est contre-mélodique. J’aime l’idée que les Moires libéreront cette musique lorsque viendra ma mort.
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La littérature est devenue le territoire du commerce et du divertissement. Rappeler qu'elle est, et avant tout, une arme semble nécessaire en ce moment
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Parfois je pense aux gens normaux et je les envie tellement fort que mon cœur n'est plus qu'une bouillie. (p.82)
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