La colombe de Rudsay-Manor

La vie est courte, voyez-vous, et, après elle, c’est l’éternité qui nous attend… L’éternité avec Dieu si saint, si saint… et qui veut bien accueillir cependant un pécheur comme moi ! acheva-t-il dans un soupir, avec un regard de reconnaissance et de foi ardente sur le crucifix que Jocelyne avait mis entre ses mains.

Eh bien ! la voilà, la colombe expiatoire ! Maintenant, les crimes de l’aïeul ne pèseront plus sur sa descendance, d’autant moins que cette descendance sera maintenant catholique.

L’avarice fait faire bien des choses !

Il faut vous raisonner, Amy, et surtout vous dire que rien ne vous arrivera sans la permission de Dieu. Rien n’est plus efficace que cette pensée pour nous rendre courageux, même dans un péril réel.

On dit qu’un tout jeune moine, en mourant sous les coups des soldats de lord George, se serait écrié : « Je vois de grands malheurs fondre sur cette race ! Mais une colombe naîtra d’elle qui libérera les générations suivantes du lourd fardeau de l’expiation…

Il ne peut pas me faire de mal sans que Dieu le permette. Et si Dieu, le permet, c’est que c’est bon pour moi.