Il n'y a pas trois arts, trois modelés imitateurs de Nature, mais il y a trois métiers qui vivent sur un seul art, un seul modelé façonné par trois mains d'œuvres, tellement différentes qu'on pourrait croire qu'entre-elles il n'y a aucun rapport. Néanmoins, vis-à-vis de la Nature, l'action de la Gravure est à peu près la même que celle de la Sculpture. Malgré la différence matérielle qui les sépare, il existe entre ces deux arts, ces deux métiers, une ressemblance d'imitation qui lie l'un à l'autre. Pour chacun d'eux, il s'agit de faire contraster de la lumière et de l'ombre, abstraction faite de la couleur, qu'en apparence ils semblent abandonner à la Peinture.
Pour la Gravure, la lumière est le blanc du papier, l'ombre est la valeur sombre ou noire que fournit l'encre de l'imprimeur.
Pour la Sculpture, ses valeurs claires et obscures lui sont toujours directement apportées par la Nature, autrement dit : la Nature répand sur les reliefs statuaires la lumière, et celle-ci provoque l'ombre sur la contre-face des reliefs.
Parmi les maîtres-graveurs du XIXe siècle, la figure de Meryon se dresse grandiose et étrange à la fois : grandiose par la valeur exceptionnelle de l'oeuvre du maître qui ne doit rien à personne, étrange, par les événements de sa vie et les douloureux souvenirs qu'elle évoque, de sa naissance à sa mort.