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4,09

sur 161 notes
Livre choc, grand bouleversement pour moi. Réussir à nous enchanter par une écriture d'une pureté rare dans un lieu sordide, la poésie nous poursuit à chaque page, très étrange puisqu'il s'agit du couloir de la mort et pourtant.... quelle humanité !
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Ce lieu enchanté, c'est le couloir de la mort d'une prison sordide au fin fond des Etats Unis. le lieu importe peu, d'ailleurs il n'est pas précisé. Il a un côté irréel, tout comme l'impression générale qui se dégage de ce roman : on plonge dans la magie et le sordide en même temps, c'est terriblement étrange et par moment inconfortable.
Et pourtant, il y a aussi une beauté dans ce texte. En ce lieu enchanté, Arden, le narrateur qui ne parle jamais est dans le couloir de la mort depuis quelques années. Il attend comme tant d'autres le jour de son exécution. Il est isolé dans sa cellule, et cependant il connait les moindres recoins de cette prison crasseuse, les mouvements anormaux, les règles implicites, les échanges, les coups, les trafics de drogue avec les matons, les viols des nouveaux arrivés, toute une vie glauque et inavouable, celle de gardiens corrompus, des détenus qui trafiquent jusque dans leur geôle, celle de la loi des plus forts contre les plus faibles.
« La dame » vient régulièrement rencontrer des condamnés. le bureau d'avocats pour lequel elle travaille décide parfois de sauver un de ces hommes. Pour cela elle devra enquêter, chercher ce qu'il y a de moins noir en eux, comprendre d'où ils viennent, pour tenter d'atténuer leur responsabilité dans les atrocités qu'ils ont commis, et commuer leur sanction en perpétuité. Oui, mais tous ne sont pas d'accord ; certains ne souhaitent qu'une chose, que leur tour arrive pour qu'ils puissent enfin quitter définitivement le couloir de la mort.
Le roman pose la question dérangeante de la peine de mort. Faut-il sauver ceux qui ne le souhaitent pas pour leur donner une peine sans doute aussi barbare, celle d'un enfermement définitif. Faut-il sauver ces hommes dont on comprend qu'ils ont commis le pire, l'impardonnable, et que la société a déjà jugés. Je découvre une profession qui interpelle. C'est apparemment celle de l'auteur, René Denfeld, qui alterne poésie et violence pour évoquer un univers qu'elle connait. Un livre bien étrange, embarrassant, mais passionnant. Il m'a été impossible de le lâcher et ma nuit est passée à lire ce texte dans lequel les oiseaux et les chevaux d'or côtoient les détenus les plus noirs de la prison, avec tellement de poésie que c'en est magique.
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Ce lieu enchanté n'est pas vraiment enchanté… Vous le verrez très vite. Dans cette prison, passent et vivent un muet, un prêtre, la dame, le jeune garçon et tant d'autres prisonniers. Ici, les personnes n'ont pas de nom, ils sont juste des ombres qui essaient de survivre. le muet observe le monde de sa cellule, il attend impatiemment chaque nouveau livre qui lui fera découvrir un nouvel univers. La dame, elle, essaye de sauver les condamnés du couloir de la mort. le jeune garçon, lui, semble comme perdu dans cette prison… Tout ce petit monde tente de survivre dans cet endroit où tout n'est que calcul, froideur et haine.
C'est sombre, très sombre. Rene Denfeld décrit l'univers carcéral de façon très réaliste. La drogue et la violence sont les lots quotidiens des détenus. Mais la vision qu'en a le muet en est sensiblement plus douce. Il voit un lieu enchanté, comme un éden où les animaux remplacent les humains plein de haine. Cet être a une part d'ombre en lui mais il aime observer la dame, le prêtre et les autres, il aime lire les livres apportés. Les histoires de ces personnes sont toutes tristes mais elles ouvrent sur l'espoir.
J'ai aimé l'écriture douce, sensible, pleine de poésie de Rene Denfeld malgré le sujet noir et la violence d'un tel lieu. Après avoir lu ce livre, on ne peut que déplorer les conditions de détention des prisonniers mais aussi s'apitoyer sur les destins de ces hommes plein de souffrance.
J'aime beaucoup la couverture qui met parfaitement en scène la réalité et l'imagination qui composent ce roman.
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Quelle claque ! le livre une fois ouvert, je n'étais plus capable de le refermer. J'étais complètement happée par cet univers "enchanté" du monde carcéral. Ben "enchanté" si cela signifie qui donne la nausée, envie de vomir, de pleurer et de se retrouver bien au chaud à l'abri dans son cocon ! Car cette prison est vraiment impitoyable, glauque, perverse, malsaine et tous les adjectifs terribles que vous voulez. Et l'écriture nous immerge dans ce monde, ne nous épargne pas, ne nous préserve pas de l'horreur.
Cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas pris autant aux tripes !
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Contrairement à ce que l'on pourrait croire, "Ce lieu enchanté " est une prison, et plus particulièrement son couloir de la mort. Qu'ils soient coupables ou innocents, la défense de ses détenus a échoué aux procès. le narrateur est l'un d'entre eux, privés de tout contact et de toute fenêtre. Il a dû faire quelque chose de grave mais on ne saura pas quoi exactement. Pas totalement sain d'esprit (mais un criminel peut-il l'être vraiment… ?), il a sa perception bien à lui de ce lieu qu'il trouve enchanté. Ayant du mal à maîtriser ses propres accès de violence, il ne trouve d'abri que dans les livres, décrypte pour nous les bruits, habitudes et codes de la prison, écoute les murs qui lui susurrent à l'oreille, puis nous délivre leurs secrets... C'est donc un point de vue inattendu que nous offre ici Rene DENFELD, journaliste et enquêtrice spécialisée dans les peines de mort. Et cela fait toute la différence de ce roman.


"En ce lieu enchanté", la vie des détenus est rythmée par les visites de « la Dame ». Enquêtrice pour un grand Cabinet d'avocats, elle est la dernière chance des condamnés à mort qu'on lui confie. Son rôle : Trouver les failles dans le dossier de l'accusation qui permettraient la révision de la sentence. Bien souvent, il s'agit moins de les innocenter que de leur éviter la mort, afin de leur permettre de rejoindre le bâtiment des "perpètes" avec ses cellules communes et ses bouts de ciel visibles à travers les barreaux. le luxe. Pour autant, dans ce couloir de la mort, isolé et mythique, chacun réagit à sa façon : Certains souhaitent vivre… Mais d'autres veulent mourir. le temps de ce roman enchanté, la Dame est saisie du cas de York. Son nouveau protégé renonce à se battre, et préfère mourir que de rester enfermé à perpétuité dans cet endroit triste et lugubre… Comment et pourquoi peut-on nier à ce point l'instinct de survie ? Parviendra-t-elle à le faire changer d'avis, ou à le sauver malgré lui ? Mais surtout, doit-elle le sauver contre son gré, si ça implique une peine plus difficile à supporter pour lui ?


« Il passe ses doigts à travers la cage. C'est l'éternel geste d'espoir qui signifie "touche-moi".
Elle connaît le règlement. Les condamnés à mort n'ont pas droit au contact humain. Cela fait partie du châtiment. Ce seul geste pourrait lui couter son laisser-passer. Alors elle lui offre autre chose. Elle s'approche assez près pour qu'il puisse sentir la chaleur de son corps.
le gardien la déteste. Mais comme nous l'aimons, la dame. »


*****

Trou à rat insupportable ou lieu enchanté ? Cela dépend de la vision de chaque prisonnier, de ses attentes, de ses relations avec les gardiens ou les autres détenus. L'auteur alterne la vision d'un condamné à mort (dont la santé mentale nous fait parfois douter de sa place en ce lieu) avec des bribes d'enquêtes à l'extérieur aux côtés de la Dame. Cette alternance permet d'obtenir deux points de vue différents : celui du détenu et celui d'une personne libre. Elle permet également de respirer l'air extérieur de temps en temps, de manière à ne pas rendre le roman trop sombre.


« Les horloges indiquent l'heure mais pas le temps. La mesure du temps, c'est le sens. "Je dois me lever pour aller travailler", ou "C'est l'heure du biberon". (…) C'est le sens qui pousse les gens à se projeter vers l'avenir, c'est aussi lui qui les rattache au passé, et c'est ainsi qu'ils savent se placer dans l'univers. (...) [Dans le couloir de la mort], le temps passe mais ne compte pas. Je pourrais avoir une pendule, mais que m'indiquerait son cadran ? Rien. »


Mais cette lecture est prenante aussi pour les multiples histoires développées à l'intérieur et autour de ce lieu : Nous découvrons le fonctionnement et le personnel de la prison, les vies des personnages secondaires, celles des détenus et de ce qui les a amenés là : Tout cela nous donne un aperçu du système judiciaire dans son ensemble, tout en nous intéressant de très près à l'humain et à son rôle. L'auteur nous offre également une idylle (je ne vous dirai pas entre qui et qui bien sûr^^) qui couronne le tout d'un peu d'espoir : Bref, loin d'être sombre, ce roman lui aussi est enchanté. On pénètre dans l'âme des personnages, en oubliant presque que leurs vies additionnées forment cette histoire, magnifique et dure à la fois, que je vous conseille.

Mention spéciale à la couverture qui illustre extrêmement bien l'histoire, tant pour le symbole entre liberté et prison que pour les chevaux de l'histoire et leur couleur…

Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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L'attente d'un condamné à mort dans les profondeurs d'une prison américaine. Il ne parle pas mais semble tout savoir de ce qui se passe dans cette prison. La dame au douloureux passé qui s'occupe de réunir des témoignages et des documents pour éviter la peine de mort aux condamnés, le directeur dont la femme se meurt d'un cancer, le garçon au cheveux blancs brisé par les caïds de la cour avec le soutien du chefs des gardiens, le prêtre déchu qui recueille les dernières paroles du condamné. La folie flotte dans la tête du narrateur mais une folie empreinte de poésie où les chevaux d'or galopent faisant trembler le sol et les murs de cette prison physique et mentale.
Un roman sombre avec des traits de lumière, désincarné mais aussi lyrique, inexorable mais non sans espoir.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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J'avais quelques réticences à commencer ce roman, et pour cause, le narrateur de ce roman est depuis des années dans le couloir de la mort en attendant son exécution. Ça jette un froid.

Pourtant, l'auteure arrive par un tour de force à créer un roman très juste. Un des narrateurs est condamné à mort, mais on ne sait pas ce qu'il a fait pour en arriver là. Il ne parle jamais, mais a appris à lire en prison et passe son temps à dévorer des livres. de derrière ses barreaux il observe et décrit la prison, et l'endroit où il se trouve. Sous ses yeux, on voit aussi passer un prêtre déchu et « la dame ». Celle-ci est engagée pour essayer de transformer la peine de mort et l'exécution imminente d'un prisonnier en condamnation à perpétuité. Cette fois, elle tente de sauver un homme qui ne souhaite plus que mourir et tente de retrouver ce qui l'a fait devenir un tel meurtrier.

Le texte ne se complet pas dans les atermoiements. Ce n'est pas forcément plus facile, mais les prisonniers sont résignés, ils ne se démènent pas dans le vide contre l'inéluctable. D'un autre côté les conditions en prison sont décrites telles des fatalités, les viols, les agressions, les morts, l'indifférence des gardiens et du monde en entier. Les personnages sont touchants, avec leurs histoires sombres, tragiques et terriblement réalistes, comme le directeur dont la femme meurt d'un cancer, la dame au passé aussi brisé que les détenu, le prêtre qui a quelque peu perdu foi en la prêtrise.


Ce roman est donc vraiment prenant, il reste en mémoire, il est dur, mais d'une certaine manière nécessaire. Décrire la violence n'est pas nécessaire, on voit que le but est atteint, et rajouter des descriptions atroces n'auraient que fait fuir les potentiels lecteurs.
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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En ce lieu enchanté règne toute sorte de princes : ceux des voleurs, ceux venu du royaume des assassins, des violeurs, nous avons aussi le roi des caïds, les rois de la pègre, les barons de la drogue… Que du beau linge !

Les seules oies blanches que vous croiserez sera les pauvres gars qui servent, contre leur gré, de femme objet aux caïds. Si d'aventure il y a de la blancheur, ce sera celle de l'héroïne.

L'histoire de ce roman se déroule dans une prison d'état, pas une prison moderne, non, une vieille prison sale, vétuste, où certains caïds font régner leur loi.

Notre narrateur est dans le couloir de la mort. Vous qui entrez ici… Oui, oubliez toute espérance.

Pourtant, j'ai décelé des soupçons d'humanité dans cette prison gangrénée par la corruption à tous les étages. Dans toute cette haine des autres et de sois-même, j'ai décelé des traces d'amour. Non, tout n'est pas perdu.

De notre narrateur, nous ne saurons que son nom ainsi qu'une partie de son enfance, mais rien des crimes qui l'ont conduit en prison. On se doute que ce fut terrible, horrible, mais on arrive pas à haïr cet homme qui n'a plus proféré une parole depuis des lustres. Cet homme qui s'évade au travers de ses livres qu'il chérit plus que tout.

Stephen King nous avait offert un récit rempli d'humanité dans La Ligne Verte et l'auteur de ce roman réussi l'exploit de nous parler du milieu carcéral avec sensibilité et beaucoup de douceur, sans tomber dans le pathos mais ça appuie là où ça fait bât blesse.

Le récit est court : 200 pages qui se lisent en quelques heures. Quelques heures dans ce monde enchanté, dans cette prison où les conditions de vie sont inhumaines et où la bouffe est tellement avariée que les soupes populaires ne l'ont pas voulue. Alors, des margoulins la revendent aux prisons…

Nous sommes en Amérique, dans un pays démocratique et civilisée (sois-disant) mais quand on entre dans cette prison, on a l'impression d'être reparti en arrière, vers le Moyen-Âge.

L'écriture est magnifique, sans chichis, sans fioritures, mais sa richesse fait mouche et vous transperce le coeur.

Les personnages sont travaillés, sans avoir besoin d'en dire trop sur eux, ils sont profonds, qu'ils soient humains ou salauds.

Il y a de la pudeur dans ce roman qui ne porte aucun jugement mais vous laisse seul juge.

Même la Dame qui travaille pour un cabinet judiciaire et qui enquête sur certains prisonniers du couloir de la mort ne porte pas de jugement. Son rôle est de fouiller les dossiers afin de retrouver un détail négligé, dans l'hypothétique but de faire renverser un jugement.

Elle fait son boulot, sans leur chercher d'excuses, elle veut juste "comprendre" pourquoi, un jour, ces hommes sont devenus des bêtes féroces. Véritable enquêtrice, c'est dans l'enfance des criminels qu'elle va mettre le nez et ce qu'elle renifle ne sent pas bon du tout.

Si vous avez l'impression que ce roman est sombre et que le soleil n'est accessible uniquement par la petite fenêtre du parloir, vous avez tort. La lumière se cache dans les pages, aux détours des phrases, des personnages, et de toute la grandeur du récit.

Vous qui ouvrirez ce livre, n'abandonnez pas toute espérance. Dans la couloir de la Mort, il y a de la Vie. Et des larmes, aussi.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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L'infographie est simple, pure, mais tellement bien représentative de l'histoire. Au-delà du choix graphique, la sensation de douceur de la matière papier contraste avec la dureté des traits.

L'intérêt de ce roman réside dans la qualité et l'authenticité des faits et impressions écrites par l'auteure. Travailleuse sociale à la ville, c'est en toute connaissance de cause qu'elle nous permet une immersion dans le milieu carcéral mais sans jugement, et orienté détenus.
C'est avec simplicité qu'elle nous relate le quotidien, la vie et les pensées qui habitent ces personnes dont la vie a un jour dérapé …

C'est un récit choc de par son contenu, de par le regard qu'elle pose sur un milieu ou l'accusation est si facile et la critique encore plus … mais abordé de manière humaine et dépourvue de toute haine.
Lien : http://serialreadeuz.wordpre..
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Un roman coup de poing à la fois poétique et magnifique mais aussi sombre et horrible. Un livre qui changera définitivement votre point de vue sur le milieu carcéral et plus particulièrement sur ces « monstres » condamnés à la peine de mort.

Une prison américaine, un donjon sans fenêtre et souterrain, le couloir de la mort, c'est en ce lieu qu'Arden, un condamné à mort pour avoir fait des choses qui ne se disent pas, raconte sa vie de prisonnier dans ce lieu enchanté où les chevaux d'or galopent dans les entrailles profondes du lieu, où les grisgoules dévorent les restes cendreux des condamnés, où des êtres étranges, grattent, creusent et rient dans les murs épais du Donjon mais aussi où les sévices les plus inhumains sont pratiqués, où le règne du plus fort n'est pas une image mais une réalité, où le directeur affronte la maladie funeste de sa femme, où la Dame tente de sauver la vie de ces prisonniers avec son humanité, où un prêtre déchu tente d'apporter un peu de paix avant l'heure fatidique.

Vous l'aurez compris, il s'agit d'un roman fort. Un de ces romans à la fois difficile à lire par le sujet qu'il traite mais qui surtout évade le lecteur dans un univers sombre, humide et à peine humanisé décrit pourtant avec des mots poétiques et enchanteurs et agrémenté d'une touche d'imagination et de métaphores proches du fantastique et des légendes. On distingue les prisonniers d'une part, ceux qui sont condamnés à mort d'un côté, York et Arden (le narrateur) notamment et ceux qui ne sont là que pour purger leur peine courte, à l'imagine du jeune homme aux cheveux blancs rapidement brisé, ou longue et ceux qui sont de l'autre côté de ce monde ; le Directeur de la prison, les gardiens, corrompus ou non, la Dame ou encore le prête. Ces êtres présentant une dualité significative se retrouvent dans un lieu où les codes qui régissent notre société n'existent plus. Il y a beaucoup d'horreur dans ce roman, le lecteur aura envie de tuer lui même certains des condamnés, les trafics, les viols, les meurtres injustes auront parfois raison de notre tolérance, mais, il y aussi énormément de bonté, à contrario parfois, on en viendra à se surprendre de compatir pour ces monstres qui auront eu les pires gestes et pourtant notre part d'humanité en viendra presque à s'attacher et à tenter de comprendre ces êtres à l'image de la Dame.

Ce personnage fort dénote très fortement dans ce récit, c'est un personnage énigmatique et solitaire, qui réalise des enquêtes pour des avocats afin de tenter de sauver certains prisonniers d'une mort certaine pour qu'il ne soit plus que condamné à perpétuité, on la sent à la fois détachée face aux délits horribles de ces condamnés et à la fois très proche d'eux ayant eu elle – même une enfance difficile et un passé inavouable. Dans le roman, elle s'occupe du cas de York, un condamné qui souhaite la mort et qui ne veut pas être sauver. A travers son enquête, elle fouille le passé de ce meurtrier récidiviste en rencontrant des membres de la famille, en démêlant une à une les énigmes et les interrogations du prisonnier, en lui apportant un peu de chaleur humaine dont il est depuis trop longtemps privé. La Dame rencontre dans cette enquête ses propres questionnements, ses propres blessures passées et semblent s'attacher au prêtre déchu. le prêtre, personnage atypique, doux, discret et compréhensif, qui ne juge pas, qui s'est trompé sur son orientation religieuse et qui s'est retrouvé là après avoir quitté l'église en se cherchant lui même. Et puis, il a surtout le narrateur, Arden, condamné à mort, on ne sait pas vraiment ce qu'il a fait, on sait juste qu'il se cache sous sa couverture, qu'il se perd dans son imagination, qu'il perçoit les choses à l'intérieur du Donjon, à l'extérieur mais aussi entre les deux, qu'il lit, beaucoup, se mutile et seul le Directeur semble le voir au delà de cette image de folie qu'il dégage. D'autres personnages viendront par ailleurs agrémenter et renforcer les sentiments conflictuels nés de la lecture de ce récit.

L'auteure à vraiment un talent d'écriture indéniable, offrir un moment de poésie sur un thème aussi fort et ténébreux, c'est savoir choisir judicieusement ses mots et communiquer intelligemment aux autres des émotions humaines et naturelles. Elle a aussi su doser parfaitement la quantité d'informations données au lecteur pour pouvoir le maintenir dans sa lecture tout en lui suggérant les pires horreurs. On est finalement tellement subjuguer par les mots et les métaphores que l'on en oublie presque le lieu où se passe le roman, ce lieu qui devient rapidement enchanté…

En bref, un roman magistralement écrit et parfaitement réussi, il n'y a ni trop peu, ni pas assez, c'est d'une justesse incroyable. Il faut le lire et le ressentir, vous en sortirez changé voire grandi par cette expérience unique partagée par une auteure de talent.

Je remercie Louve du Forum Mort Sûre et Les éditions Fleuve éditions pour cette lecture magnifique.
Lien : http://songesdunewalkyrie.wo..
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