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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un tout grand merci à Babelio et aux éditions Kero de m'avoir permis de lire ce livre.

Mais, comment dire, quitte à passer pour une ingrate, je ne rejoindrai malheureusement pas le choeur des votes positifs émis à l'unisson.

Un tsunami emporte l'hôtel sur le bord de la plage où logeait la narratrice, son mari, ses deux jeunes enfants et ses parents dans un parc national au Sri Lanka. Elle est la seule survivante.

La narratrice se livre à travers ce livre à un véritable exorcisme. Elle va nous raconter un peu le tsunami et pendant l'essentiel du livre, le manque de ses enfants qu'elle voit partout et de son mari. Elle ne nous entretiendra pas de ses parents si ce n'est à travers sa maison d'enfance à Colombo mais pour nous parler surtout de ses enfants dans cette maison.

Alors certes, face à un tel drame humain, l'on ne peut ressentir que de la compassion. Beaucoup de compassion même. Après un certain temps de vie ou moins malheureusement pour certains, nous savons ce que c'est que de vivre des décès additionnés mais sans doute pas simultanés. Nous savons néanmoins qu'il est dur, très dur même parfois de faire son deuil.

Mais le raconter n'en fait pas forcément un livre, encore moins un grand livre et certainement pas une oeuvre littéraire, puisque ce livre concourt au Fémina étranger 2014.

Qu'est-ce qui m'a manqué pour que l'alchimie se fasse ? Est-ce le fait qu'il s'agit de l'histoire d'une nantie, qui gardera intacte, pendant des années, une villa avec jardin en plein Londres, sans l'habiter, juste pour se souvenir ? Alors que ce tsunami a dû créer des drames où la survie de tous les jours était en danger ? Peut-être qu'il y a de cela. Mais surtout entre le fait divers qui fait l'objet d'une histoire et le même fait divers dont l'auteur fera un chef d'oeuvre, il y a cette capacité à dépasser l'histoire particulière et individuelle pour rejoindre le collectif et l'universel, afin que le lecteur puisse s'identifier à l'histoire même sans l'avoir vécue. Et puis il y a l'écriture, qui transforme un livre en oeuvre littéraire. Je n'ai pas trouvé cela.

Ce qui me désole davantage c'est qu'après nous avoir raconté à travers ce lire sept ou huit ans pendant lesquels la narratrice ne vit qu'à travers les souvenirs de ses enfants, je n'ai pas eu l'impression qu'elle avait pu faire son deuil, enfin, faire plus qu'un pas plus loin sur son chemin de deuil.

Voilà pourquoi, me semble-t-il, pourquoi, au-delà du drame humain auquel tout être sensible ne peut que compatir, je n'ai pas accroché.

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Encore un livre que je dois ajouter à la longue liste de ceux que je n'ai pas pu finir ... Wave nous raconte la tragédie d'une jeune femme, Sonali Deraniyagala, auteur de ce livre et rescapée du tsunami qu'a subi le Sri Lanka en décembre 2004, peu après Noël. le livre commence quelques minutes avant le dram et on est pris dans ce tourment, ces eaux folles qui l'emporte elle, son mari, ses deux fils et quelques uns de ces proches, et qui nous emporte, nous dans ce drame humain terrible. Rapidement, avec une douleur que l'on peut sentir au fond de nos tripes à nous lecteur, on comprend il ne restera qu'une attente insoutenable dans l'hôpital de fortune qui ramasse les blessés avant de ramasser les corps ... Commence alors une longue période de deuil, qui oscille entre l'envie pressante d'en finir avec la vie et la reconstruction difficile d'une vie désormais pesante.
Le début est prenant mais la suite est trop souvent la même, c'est toujours la même chose, les mêmes affreux sentiments qui reviennent et ce vide, qui en tant que maman, m'est vite devenu insupportable. Je voulais le lire car je trouvais qu'en tant que rescapée l'auteur avait le droit d'utiliser ce thème, pour dire l'indicible, et elle y arrive, mais c'est tellement personnel que c'était parfois pour moi ou trop proche de moi ou trop éloigné. C'est difficile à expliquer ! Désolée !
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Il s'agit ici non pas d'un roman, d'une histoire inventée mais bien d'un récit de vie, d'un témoignage bouleversant. Et donc il est difficile de commenter ce livre un peu particulier, car on ne peut bien sûr juger les souvenirs et les émotions d'une personne.

Le livre s'ouvre sur ce fameux 26 décembre 2004 où S. Deraniyagala perdit toute sa famille, pour ensuite décrire le très lent travail de deuil qui dura plusieurs années. L'auteure évoque de nombreux souvenirs d'avant la vague et on la suit à travers ses différentes émotions, de l'incrédulité devant l'immensité de ce malheur, suivie par de la colère et de l'incompréhension. Puis vient la culpabilité de s'en être sortie vivante et la honte de ne pas être plus forte. Après de longues années, elle retrouve une certaine sérénité, un équilibre, fragile certes. C'est très poignant, écrit avec les tripes, et à plusieurs reprises les larmes nous viennent. Car l'histoire de S. Deraniyagala est universelle et parle au coeur de chacun.
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Colombo, 26 décembre 2004. Une minute. Il aura suffit d'une minute pour que le tsunami retourne leur voiture et que l'auteur perde ses parents, son mari, ses deux garçons. Et il faudra près de dix ans pour que l'histoire sorte, que les mots se mettent en place et cessent de faire peur. Entre les deux, les longues étapes d'un deuil fait à contrecoeur.


Je ne lis jamais de récit de vie. Non que cela m'ennuie, encore que, mais parce que c'est une démarche qui m'échappe. Parce que j'ai du mal à considérer, concernant un événement historique ou a minima qui revêt une certaine importance pour un certain nombre de gens, que « ma vérité » est un concept valide. Cela dit, le livre de Deraniyagala n'est absolument pas là pour donner une version des faits, apporter une connaissance scientifique des faits. Au vu du sujet et du traitement, je me suis dit qu'il allait être extrêmement dur de sortir de l'empathie. Une mère qui vous raconte qu'on a dû exhumer d'une fosse commune le corps de son petit garçon de 5 ans pour l'identifier, on ne peut pas considérer ça d'un oeil froid. On ne peut pas juger son comportement de personnage de récit, on ne peut presque pas juger le récit. On ne sent pas, à raison, justifié à le faire. Donc on suit, un peu hébété, une femme perdue qui file un écheveau de douleur. de ce que j'en sais, le récit de deuil est construit sur la dynamique « j'ai souffert le martyr puis la vie reprend ses droits », pour tendre vers une forme d'universalité, de leçon de vie adaptable par le lecteur. Ce qui me renvoie à mon scepticisme du début : je ne pense pas que la douleur, ou l'amour, soient communicables. Encore moins adaptables. D'où le fait que je ne comprends pas le genre. Dans le cas de Wave, je ne pense pas qu'on puisse réellement tirer une leçon de vie. Deraniyagala écrit pour elle. Elle se raconte, lucide, comment elle n'est pas morte. Comment elle n'est pas une héroïne. Parce que la douleur enferme, vous transforme en « monstre » aux yeux des gens qui ne savent pas quoi faire de vous et de votre histoire. Son fil conducteur, me semble-t-il, est de se réapproprier un nom. En perdant ses enfants mais également ses parents, elle perd passé et avenir et le présent n'a plus d'intérêt. Même après les mois les plus violents où elle se désintègre dans l'alcool, les médicaments et les tentatives de suicide, elle ne redevient pas tout à fait une personne à part entière. Il lui faudra des années pour accepter d'avoir été appelée « maman », pour retourner dans la maison familiale, pour s'attarder sur des souvenirs d'avant le tsunami. Comme tous les survivants, elle s'en veut de ne pas avoir assez fait – de ne pas avoir cherché frénétiquement sa famille sur les berges inondées, de ne pas avoir prévenu ses parents que la vague arrivait. Elle mettra d'ailleurs un temps assez long à repenser à ses parents parce que ses enfants morts occupent tout l'espace. Elle se raconte ensuite comment elle a accepté de se souvenir, même si le deuil n'est pas fait et ne le sera probablement jamais. On compatit au drame – tout en priant pour ne jamais avoir à ressentir ce genre de douleur, on comprend le cheminement. Il y a peu d'action, elle parle brièvement de la vague au Sri Lanka, mais ce n'est pas vraiment le sujet, elle raconte à peine sa vie d'après. Il n'y a que le manque, qui étouffe et qui creuse. Sonali Deraniyagala n'est pas écrivain, le projet n'est pas d'écrire un livre (en même temps, l'est-il jamais ?) ou d'ordonner une histoire qui fasse sens. Je pense qu'on est plus proche du mémorial. de la nécessité de coucher des souvenirs par écrit pour se convaincre qu'ils ont existé, que les disparus ont existé, qu'elle a été la femme de quelqu'un, la mère de quelqu'un.

Aussi lourd que soit le sujet, je ne me suis pas sentie engloutie par ce chagrin énorme. Touchée, mais pas engloutie. Sans doute parce que le récit est mené avec beaucoup de pudeur et très peu de fioritures, ce dont on lui en sait gré. Bien sûr, il y a des redites (logiques, pour un esprit qui tourne en rond sur sa douleur) mais on ne s'y attarde pas parce que le but n'est pas de faire un objet littéraire. Je reste sceptique sur la démarche, non que je la condamne mais parce qu'elle me dépasse. En tant que personne, j'admire la survie, la nudité avec laquelle l'auteur se présente comme un esprit souffrant. En tant que lecteur, je suis perplexe parce que je ne vois pas bien en quoi ce livre m'est destiné. Après, ce n'est sans doute pas le sujet.

Je remercie Babelio et les éditions Kero pour la découverte de ce livre émouvant vers lequel je ne serais peut-être pas allée de moi-même mais dont je ne regrette pas la lecture.
Lien : http://www.luluoffthebridge...
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"Le matin du 26 décembre 2004, un tsunami frappe l'Océan indien. Sonali Deraniyagala, en vacances au Sri Lanka, son pays natal, en réchappe miraculeusement. Mais, de sa famille, elle est la seule. La vague lui a pris ses parents, son mari et ses deux petits garçons.
Wave raconte l'histoire de ce jour, où elle a tout perdu, et de tous ceux qui ont suivi. Les mois, les années lorsque l'insupportable déchirement du souvenir succède aux premiers moments d'horreur."

Ce témoignage m'a rappelé celui d'Anne-Marie Revol, qui a confié dans Nos étoiles ont filé, un drame un peu similaire. le décès brutal de ses deux petites filles mortes dans un incendie de maison.
Alors forcément, j'ai fait une comparaison entre mes deux ressentis de lecture...

Je me souviens avoir été bouleversée par le récit criant de douleur d'Anne-Marie Revol et face à celui de Sonali Deraniyagala, je n'ai rien ressenti de tel.
Pourtant, ce qu'elle raconte est aussi terrible (la perte de tous ses enfants), et même plus, si tant est qu'on puisse graduer le degré de souffrance, puisqu'elle a aussi perdu son mari et ses parents en même temps.
Mais voilà, d'un point de vue littéraire, son récit ne m'a pas touchée.
Pourtant, Sonali décrit toutes les phases de deuil qu'elle a chronologiquement traversées, et plutôt bien, depuis de 26 décembre 2004 jusqu'à 2012. Comment elle passe au fil des mois et des années du souvenir impossible et impensable, de l'envie de mourir, de la culpabilisation (elle s'en veut de ne pas avoir cherché ses enfants, persuadée qu'ils étaient morts dès le départ, elle s'en veut de ne pas hurler de douleur, de ne pas se rouler par terre) à la mémoire réchauffante de ce qui fut sa vie d'avant.
Oui, elle décrit parfaitement bien comment elle laisse les souvenirs revenir peu à peu, en allant trouver l'apaisement dans les lieux qui ont porté sa vie de famille heureuse : leur maison de Londres et celle de ses parents à Colombo, au Sri Lanka.

Son récit est rempli d'anecdotes familiales qui lui reviennent, qui la déstabilisent, la font s'effondrer dans un premier temps puis, au fil des années, l'aident à ramener à la vie ceux qu'elle a aimés.
Mais je me suis ennuyée. C'est le mot. J'ai eu hâte de terminer ce livre.
Je ne suis pas arrivée à entrer en communion avec la douleur de cette femme alors que j'avais reçu celle d'Anne-Marie Revol de plein fouet.

Je pense que Sonali Deraniyagala a voulu écrire son histoire de manière plus "détachée", avec le recul des années. le récit d'Anne-Marie Revol a été écrit moins de temps après le drame, plus sur le vif. le lecteur est donc poussé plus facilement vers l'empathie.

Au dos du livre, l'éditeur écrit : "La matière de ce livre, c'est la peine impalpable, indescriptible de la narratrice."
Effectivement, il doit être impossible de rendre l'exacte mesure de la dévastation intérieure qui l'a submergée et l'auteure a donc préféré faire une sorte de recueil de ses souvenirs, évoquer la façon dont ils lui sont revenus et le bien-être réparateur qu'elle est parvenue à en tirer en apprenant à les dompter au fil des années, au lieu de s'appesantir sur la douleur immédiate.
Sa façon à elle de parler de sa peine indescriptible, d'une manière subtile, je le reconnais, mais trop monotone pour moi.

Il y a des rencontres littéraires qui ne se font pas parfois.

Ce livre m'a été proposé par Babelio et envoyé par l'éditeur, Kero.
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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J'ai lu ce livre à l'occasion de l'opération Masse Critique. le sujet du roman, sa splendide couverture et l'argumentaire de l'éditeur m'avaient convaincue de m'engager à le critiquer.
Kero présente le roman comme "un récit poétique, sans concession et incroyablement digne sur comment survivre à l'inimaginable", tandis que le New York Times le considère comme "l'un des dix meilleurs livres de l'année"

Le récit, qui court sur 8 ans, est construit de façon chronologique et retrace le douloureux retour au réel de la narratrice-écrivain. Une série de flash-back sur les aspects lumineux de sa vie d'avant -avant le tsunami et le drame- viennent émailler cette progression linéaire.
Le début du roman, très poétique et maîtrisé, tient en effet ses promesses mais j'ai rapidement commencé à m'ennuyer des redites du récit, avec l'impression de tourner en rond. le roman, amputé de moitié, aurait à mon sens gagné en intensité et en qualité.

Si le roman en soi n'est pas mauvais, l'ensemble me laisse cependant une impression de déversoir plutôt fouillis, le découpage en chapitres ne se justifiant pas forcément. L'auteur a ouvert les vannes de la mémoire, l'écriture lui a sans doute apporté apaisement et consolation, mais le lecteur finit par décrocher. Peut-être la construction du récit peu rigoureuse est-elle une métaphore de l'engloutissement, du bouillonnement de la vague meurtrière ; peut-être cette écriture qui coule à flots, sans contrôle, doit-elle être considérée comme une immersion dans le flux et le reflux de l'eau.
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Je suis bien embarassée de faire une critique du récit de Sonali. L'histoire est vraie mais tout le long de son histoire, j'ai eu l'impression que cette femme tenait ses sentiments à distance. Si la narration de la fuite du tsunami est poignante au possible, tout le reste n'a pas réussi à me faire entrer dans son univers. Trop de pudeur de sa part m'ont fait passer à côté de son terrible drame de se retrouver sans famille. Je compatis pleinement avec sa perte mais Wave n'est pas pour moi un des dix meilleurs livres de l'année comme l'annonce le Times.
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Sonali Deraniyagala était en vacances au Sri Lanka pour Noël 2004. Heureuse. En famille. Et puis la vague est arrivée ...
Elle a perdu ses parents, son mari et ses fils lors du tsunami.
Ce livre est le récit de son drame. Avec des mots authentiques, des émotions vraies, une pudeur incroyable, elle nous livre ses peines, ses angoisses, son deuil, tout simplement.
Ecrire pour guérir et se reconstruire, tel a été son but avec ce livre. Au fil des pages, les heures, les jours, les années d'une épreuve douloureuse.

Un témoignage émouvant où la détresse est palpable du début à la fin.
Lien : http://mabibliothequebleue.c..
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