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Citations sur Ce coeur changeant (52)

"Un coeur à moi, ce coeur changeant." Ces mots ont été écrits pour vous. Vous pensez noir et vous dites blanc. Vous ne croyez pas au génie, mais vous croyez à Apollinaire. C'est noir, ou c'est blanc ?
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La patronne, haute de taille, un torchon passé sur l'épaule, essuyait les verres, les levant un à un à la lumière pour s'assurer que le chiffon ne laissait pas de traces. Rose avait tant de fois admiré Zelada lorsqu'elle exécutait ce geste, quasiment aussi noble que celui de l'astronome tendant sa lunette vers les étoiles.
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"Rose plissait les yeux, concentrée, l'aiguille s'enfonçait .et pic! Brigand, escroc, malfrat, ivrogne, assassin......feuilletant mentalement des milliers de pages.....consultant le catalogue de "vices "qu'offrait la " littérature"......délateur, traître, souteneur, meurtrier, vagabond.Rien, rien ne collait.....un mot seul contenait tant de dangers.....inutile de lui adjoindre un qualificatif, l'homme était le prédateur, elle était la proie....."
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René baisse les yeux tous les trois pas vers son pantalon. Pourvu qu'aucune auréole n' apparaisse. Pourvu qu'on ne l'invite pas à ôter sa veste. Pourvu que la terre s'ouvre et les engloutisse tous deux. Pourvu qu'un incendie ait ravagé le château. Si tout le monde est mort, alors ça ira.
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Vous êtes sans appétit et , en cela , vous possédez une qualité quasi végétale.
N'en prenez pas ombrage.
]e ne veux pas dire que vous végétez.
Votre constance est celle d'une nourrice.
Le lait dont vous m'abreuvez est un nectar d'oubli.
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- Alors c'est toi la nouvelle ? Comment t'appelles-tu ?
Rose hésita, regarda Marthe, qui le menton en avant, semblait la tester,puis tourna les yeux vers Dora dont le visage, plat et noble comme une lune de juin, l'inspirait .
-Rose, répondit la jeune fille.
-Comme cela te va mal, fit Dora attendrie. Les roses sont des fleurs épaisses, trafiquées, domestiquées, d'une complexité inutile. Elles sont si bêtes avec leur grosse tête de bourgeoise au bout d'une tige en bois.
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Se souvenir, quel luxe. Errer languissamment dans ces régions révolues qui n'attendaient rien de vous, n'appelaient aucune décision, aucun arbitrage. Le passé, une contrée qui ne s'offrait qu'à la contemplation.
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Les mots ne signifiaient rien. Ils remontaient à la surface de son cerveau comme des bulles, pour éclater sur sa langue. Ils n'avaient aucun sens. Brisés en syllabes sans liens. Des sons abîmés, répétés machinalement, rendus pâteux par le silence et l'absence de pratique vocale. Des sons imaginés, comme le geste qu'effectuerait un membre amputé. Nostalgie de la chose vraie. La bouche de Rose avait perdu sa faculté d'articulation. Elle n'était plus qu'un engin à mâchonner et à déglutir. Les résidus de chandoo lui collaient au palais, remplaçaient l'eau, la nourriture, la parole. Il n'y avait plus que ces petites boules élastiques qu'elle promenait sous ses dents friables. Des dents qui n'en étaient plus vraiment. Tout comme son ventre, changé en caverne, en âtre brûlant jour et nuit.
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La nuit venue, quand Rose dormait et qu'elle-même ne pouvait fermer l'oeil, Louise se redressait, dos contre l'oreiller, afin de mieux regarder sa trouvaille. Sa gorge se serrait alors, son larynx remontait comme pour pleurer. Elle n'aurait su dire ce qui la traversait, la certitude de son amour et de l'adoration qu'elle recevait en retour, le sentiment de ne pas être à la hauteur, de n'avoir pas la force. Parfois, mais elle se serait pendue plutôt que de se l'avouer, Louise se demandait si ce n'était pas cela, cette crispation du coeur, cette inquiétude sans objet, à la fois légère et infiniment sombre, qui occupait l'esprit des mères au chevet de leurs enfants.
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L'argent, on devait pouvoir le gagner, que l'on appartint à l'un ou l'autre sexe. Comment pouvait-on le dépenser dans des fanfreluches, alors qu'aux alentours des Halles, des enfants couraient pieds nus et risquaient de se faire écraser par les omnibus dans l'espoir d'attraper un morceau de pain ? Certains matins, Rose se réveillait révolutionnaire, mais elle était aussitôt arrêtée dans son élan par des pensées mélancoliques, une fatigue à vivre, une lassitude inexpliquables qui, malgré elle, la faisaient aspirer au confort.
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