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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cette BD imaginée par Stephen Desberg s'intéresse à ce qu'il est advenu des oeuvres de Wagner, et du festival de Bayreuth qui lui est consacré, après la période des années 30, quand Winifred Wagner, la belle-fille de l'auteur se complaisait de l'amitié d'Adolf Hitler, fervent admirateur de la musique du compositeur. Des liens si proches que son fils Wieland était même le filleul du Führer.
Après avoir passé la guerre du côté des SS, c'est Wieland qui va relancer le festival de Bayreuth et notamment engager la soprano Anja Silja, dont il va tomber amoureux. C'est leur histoire d'amour, et le poids de l‘héritage familial qu'a choisi d'évoquer Desberg.

Les dessins de van der Zuiden conviennent au sujet, qui manque cependant de dynamisme. La faute en revient en grande partie au côté timoré et limité de Wieland, metteur en scène original, mais individu constamment gouverné et dirigé par sa famille, avec laquelle il a souvent choisi de ne pas lutter.
La BD intéressera donc plus les amateurs d'histoire de la musique que les curieux quelque peu ignorants de toute cette saga familiale.
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Belle découverte que cet album qui s'intègre parfaitement dans une ligne éditoriale des éditions Grand Angle faite d'histoires intimes et de visions décalées de l'Histoire. Totalement étranger à la culture de l'opéra et à cet élitisme culturel germanique, j'ai pris grand plaisir à découvrir cet univers pour lequel l'auteur de L'étoile du Desert et le Scorpion s'est quelque peu émancipé de la véracité historique pour créer une histoire d'amour impossible qui illustre l'ouverture de la société à la modernité des années soixante en même temps qu'elle questionne la dénazification toute relative de l'Allemagne après 1945.

S'ouvrant sur une très dure séquence d'une marche de la mort (qui rappelle que ce volume conclut une trilogie des auteurs sur la période de la seconde Guerre mondiale), l'album nous laisse tout le long dans l'expectative de savoir si l'amour de l'héroïne et du créateur est sincère ou s'inscrit dans son plan de carrière pour intégrer le Saint des saints. Maitrisant parfaitement sons scénario, Desberg parvient à équilibrer les nombreux éléments qu'il veut mettre dans son histoire, sans nécessairement de lien entre eux. Il enrichit ainsi sa ligne proche du thriller de contexte historique et culturel. Si le lien avec la Shoah peur paraître un brin hors sujet, il permet néanmoins de rappeler la proximité permanente de la famille Wagner avec le nazisme. Il est ainsi remarquable de parvenir à complexifier un projet sans perdre sa lisibilité, sans vouloir choisir entre la romance, le drame historique et la reconstitution culturelle. Créant une galerie de personnages jamais manichéens, on remercie l'auteur pour la finesse de son traitement qui choisit de ne pas délivrer de condamnation facile.


Sous la ligne claire très moderne d'Emilio van der Zuiden, l'album propose un découpage cinématographique où la maîtrise technique de l'artiste permet d'éviter justement des planches dont le dessin classique aurait pu trop correspondre au sujet poussiéreux. S'intégrant parfaitement dans l'idée d'un Wieland Wagner cherchant à moderniser la mise en scène du répertoire de Bayreuth le dessinateur croque une superbe blonde pulpeuse en osant des scènes sexy entre deux décors très tradi et sait percuter l'action par des cadrages dynamiques. Une sorte d'alliance parfaite entre la lisibilité de la ligne claire et la puissance du dessin moderne.

Très bien construit, documenté, cet Héritage Wagner est une réussite qui parviendra à toucher un grand public. Pari pour un sujet a priori orienté vers un public de niche, cet album montre qu'avec de l'exigence narrative on peut rendre intéressant toute thématique. de quoi donner envie de reprendre les deux autres albums de la trilogie, a priori construits comme des one-shot dédiés à la Shoah (Les Anges d'Auschwits), sur l'Occupation (Aimer pour deux) et cet après-guerre.

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