Poésies

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) fait partie de ces poètes injustement oubliés par la postérité. Celle que Victor Hugo qualifiait de "reine du monde des sentiments" et qu'Aragon distinguait comme "l'un des plus grands poètes de tous les temps" n'est en effet plus connue aujourd'hui que par certains férus de poésie classique. État de fait regrettable, tant la poésie de Marceline Desbordes-Valmore exhale de puissance mélancolique. La poétesse, dont l'écriture n'est sans doute pas travaillée à l'égal des génies du style et des allitérations en tous genres - c'est en alexandrins que sa plume brille le plus, manie cependant mieux que quiconque l'évocation des amours contrariées, de la religiosité, de la figure maternelle et d'un romantisme quasi mystique de la nature et des sentiments. Sans naïveté, mais avec une sorte de quiétude dolente, ses poèmes peignent avec talent la souffrance des états d'âmes qui regrettent et étire le temps. La jeune fille et le ramier (page 182), redécouvert en son temps par Baudelaire, est à ce titre des plus saisissants de cette mélancolie sourde, latente, (...)
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Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) est considérée comme l'une des (rares) grandes poétesses françaises... mais je ne la connaissais que de nom (et encore: son patronyme est compliqué à retenir...).
Je me suis renseigné sur elle: comédienne, elle a arrêté le théâtre en 1823, après s'être mariée à un autre acteur. Elle avait commencé à publier des poèmes dès 1818. Autodidacte, sans grande instruction, elle s'est ensuite consacrée à l'écriture, tout en ayant quatre enfants. Elle obtiendra la notoriété sous le règne de Louis-Philippe. Balzac, Baudelaire et Verlaine ont vanté ses qualités de poétesse.
J'ai lu une partie de son oeuvre, notamment ses "Elégies". Ces vers me semblent agréables, mais sans génie. Je ne saisis pas bien quel est l'objet de ses écrits élégiaques; je suppose que Marceline Desbordes-Valmore, loin d'être une "sage" bourgeoise, a eu des amants qui l'ont fait souffrir ?