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Une belle voix poétique de femme du début du XIXème siècle ! Peut-être une des premières, essentielle.
Mélodieuse, attentive au sensible, sa poésie est tissée d'émotions, nimbée de nuages de mélancolie.

Lire un poème de Marceline, c'est se laisser bercer par une petite musique, romantique, souvent, mais jamais mièvre ni apprêtée. Les mots s'accordent entre eux avec une infinie grâce toute féminine, les mots d'une femme qui a aimé passionnément, souffert au plus essentiel de son être ( elle a entre autre perdu quatre enfants ).

C'est beau tout simplement.
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Les plus grands en ont parlé : Paul Verlaine en a fait l'un de ses poètes maudits, Baudelaire a célébré « [s]a chaleur de la couvée maternelle » et la considérait comme « la grande soeur des Romantiques », Lamartine lui consacra un poème, Sainte-Beuve écrivit « qu'elle a chanté comme l'oiseau chante, sans autre science que l'émotion du coeur, sans autre moyen que la voix naturelle », et Vigny ira jusqu'à dire qu'elle est « le plus grand esprit féminin de son temps » !

Marceline Desbordes-Valmore, toujours dans l'ombre de Victor Hugo et De Lamartine (poète qu'elle admire par ailleurs). Il est donc naturel que je ne la connaisse pas, ayant à peine entendu parler de Hugo et De Lamartine à l'école, alors vous pensez bien, Marceline Desbordes-Valmore ! Même pas sûre que mon prof de français savait de qui il s'agissait.

Mais pourquoi diable n'en parle-t-on pas plus? Eh bien très probablement parce que c'est une femme et qu'elle écrit comme une femme. Ses poèmes ont pour thème la famille, le sentiment maternel, l'enfance, l'amour, …. des thèmes généralement associés au genre féminin, alors même qu'ils recouvrent une réalité bien plus large. Ce sont en fait tout simplement des thèmes universels, que Victor Hugo lui-même n'a pas hésité à aborder dans nombreux poèmes. Et puis, comme trop souvent en art, les femmes sont considérées comme quantité négligeable par l'establishment, par la pensée dominante. Marceline Desbordes-Valmore elle-même doutera de sa légitimité, elle écrira d'ailleurs un terrible : « Les femmes, je le sais, ne doivent pas écrire » qui me heurte chaque fois que je lis. Dans un poème adressé à Monsieur de Lamartine, elle dira:

Car je suis une faible femme ;
Je n'ai su qu'aimer et souffrir ;
Ma pauvre lyre, c'est mon âme,
Et toi seul découvres la flamme
D'une lampe qui va mourir.

Devant tes hymnes de poète,
D'ange, hélas ! et d'homme à la fois,
Cette lyre inculte, incomplète,
Longtemps détendue et muette,
Ose à peine prendre une voix.

Je suis l'indigente glaneuse
Qui d'un peu d'épis oubliés
A paré sa gerbe épineuse,
Quand ta charité lumineuse
Verse du blé pur à mes pieds.

Un sentiment d'infériorité, profondément ancré en elle, comme c'est le cas pour beaucoup d'entre nous, femmes artistes ou pas. Je pense cependant que les lignes sont en train de bouger. Je l'espère en tout cas, pour nos filles et nos petites-filles, mais aussi pour l'humanité entière. Fin de la parenthèse politique. Retournons à la poésie.

Marceline est proche de nous. Alors oui, c'est une romantique, un courant qui n'est plus trop en vogue aujourd'hui, pour ne pas dire qu'il est complétement démodé. Elle laisse libre cours à ses émotions, à sa sensibilité ; elle parle avec nostalgie de l'enfance, cet âge de l'innocence, du bonheur, cet âge de la perfection, avec ce très beau cri : « Oh ! qui n'a souhaité redevenir enfant ! »

Elle évoque la fuite du temps, dans les poèmes « la fileuse » et « la fileuse et l'enfant », ou encore ses angoisses existentielles :

D'où vient-on quand on frappe aux portes de la terre ?
Sans clarté dans la vie, où s'adressent nos pas ?
Inconnus aux mortels qui nous tendent les bras,
Pleurants , comme effrayés d'un sort involontaire.
Où va-t-on quand, lassé d'un chemin sans bonheur,
On tourne vers le ciel un regard chargé d'ombre ?
Quand on ferme sur nous l'autre porte, si sombre !
Et qu'un ami n'a plus que nos traits dans son coeur ?

Marceline Desbordes-Valmore aborde aussi la perte, celle d'un enfant, de la mère ou d'un amant, de retrouvailles dans la mort. Ses mots sont un baume qui adoucit nos peines et panse nos plaies :

Je suis ta mère : un noeud nous a tenus ensemble ;
C'est l'aimant divisé que l'aimant cherchera ;
La terre ne rompt pas ce que le ciel assemble :
Sous la vie, hors la vie, il nous réunira !

Sans oublier encore le très beau poème « les séparés », « N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire … ».

Le tout s'exprime dans une communion avec la nature, où la poétesse retrouve l'exacte reflet de ses états d'âme. L'eau (source, ruisseau, rivière, puits,…) et les fleurs sont omniprésentes : « Dans les roses peut-être une abeille s'élance : je voudrais être abeille et mourir dans les fleurs ! »

Mais Marceline est aussi résolument moderne quand elle rapporte les événements qui ont lieu lors de la révolte des Canuts à Lyon en 1834 (probablement la première révolte ouvrière du monde industrialisé), faisant entrer la question sociale dans la poésie. Elle joue alors, bien avant l'heure, le rôle de journaliste :

« Quand le rouge incendie aux longs bras déployés,
Etreignait dans ses noeuds les enfants et les pères,
Refoulés sous leurs toits par les feux militaires,
J'étais là ! quand brisant les caveaux ébranlés,
Pressant d'un pied cruel les combles écroulés,
La mort disciplinée et savante au carnage,
Etouffait lâchement le vieillard, le jeune âge,
Et la mère en douleurs près d‘un vierge berceau,
Dont les flancs refermés se changeaient en tombeau,
J'étais là : j'écoutais mourir la ville en flammes ; »

Son propos va plus loin que la simple et fidèle relation des faits, puisqu'elle le teinte de ses opinions politiques, à l'instar de Victor Hugo quelques dizaines d'années plus tard, clamant « Savez-vous que c'est grand tout un peuple qui crie ! », ou encore :

C'est la faim, croyez-en nos larmes,
Qui, fiévreuse, aiguisa leurs armes.
Vous ne comprenez pas la faim,
Elle tue, on s‘insurge enfin !
C'est la faim, croyez-en nos larmes,
Qui, fiévreuse, aiguisa leurs armes.
Vous ne comprenez pas la faim,
Elle tue, on s‘insurge enfin !

Elle va même jusqu'à certaines revendications, lorsque dans le Cantique des mères, elle n'hésite pas à interpeller la reine et à solliciter sa clémence où elle fait preuve d'un sentiment inédit : la sororité. Ainsi plusieurs fois elle prendra la parole au nom des femmes, au nom de ses semblables, et dénoncera la terrible condition des femmes et des mères en ce XiXème siècle . Comme dans ce choeur de femmes :

Prenons nos rubans noirs, pleurons toutes nos larmes ;
On nous a défendu d'emporter nos meurtris.
Ils n'ont fait qu'un monceau de leurs pâles débris :
Dieu ! bénissez-les tous, ils étaient tous sans armes !

La modernité de Marceline Desbordes-Valmore est présente jusque dans la forme : on est très loin du sonnet classique, des alexandrins, des rimes riches, du vocabulaire recherché. Non ici, on trouve des vers impairs et irréguliers, des rimes faciles ou pauvres, un vocabulaire simplissime (Zweig parlera du « frustre métal de la langue quotidienne »), qui rendent les poèmes très musicaux, certains sont d'ailleurs chantants (et ont été mis en musique). Cette musicalité rappelle la poésie du Moyen-Age, ou, annonce l'avènement de la chanson populaire.

À côté de cette musicalité des poèmes, il faut bien sûr évoquer la place essentielle de la voix dans la poésie de Desbordes-Valmore (il n'est d'ailleurs pas étonnant de retrouver l'un de ses poèmes dans l'anthologie « les voix du poème » de Christian Poslaniec et Bruno Doucey ). Cette voix, celle de de l'ami , celle de l'être aimé, ou celle de la mère est omniprésente :

Si ta marche attristée
S'égare au fond d'un bois,
Dans la feuille agitée
Reconnais-tu ma voix ?

Ou encore

Ciel ! où prend donc sa voix une mère qui chante,
Pour aider le sommeil à descendre sur le berceau ?
Dieu mit-il plus de grâce au souffle d'un ruisseau ?

Une poétesse à découvrir donc. Et à lire avec modération, néanmoins ! En dépit de la beauté et de la délicatesse de certains poèmes, en dépit des mots si doux que MDV pose sur la mélancolie et la perte, il faut savoir ne pas abuser des bonnes choses, au risque d'éprouver un certain sentiment de saturation.
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Pourquoi nous fait-on toujours étudier les mêmes poèmes "emblématiques" pour nous faire découvrir les poètes - ou les poétesses- oublié(e)s?

Elève, j'ai détesté Marceline Desbordes -Valmore pour je ne sais quel poème larmoyant et convenu qu'on nous avait infligé...Je la redécouvre sur le tard: une femme simple, triste, sincère, à l'écoute de ses passions et de ses souffrances , mais pour mieux entendre et dire celles de toutes les femmes - comme on reconnaît au bruit d'une fontaine familière le chant de toutes les eaux du monde.

Marceline est une femme selon mon coeur, qui sait et dit la femme avec justesse et force. Dans un monde d'hommes, dans une littérature d'hommes, elle ose faire entendre sa propre voix, sa petite musique.

La nôtre, mes amies, mes soeurs...
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J'ai une tendresse particulière pour Marceline Desbordes-Valmore, pour au moins quatre raisons: d'abord elle a le même prénom, peu courant maintenant, que ma maman... Ensuite, elle est native du Nord, de Douai, près de chez moi. Et j'aime sa poésie sincère, délicate, d'un romantisme sans mièvrerie. Enfin, quelle vie aventureuse, tour à tour fileuse, comédienne, chanteuse, une vie semée de tragédies personnelles mais aussi de passions fortes, qui vibrent à travers ses vers!

Comme l'a fait remarquer justement Michfred dans sa critique, on ne connaît généralement que quelques textes de cette femme poète, toujours les mêmes :" Les séparés" ou "Les roses de Saâdi" et on la voit souvent comme une " Mater dolorosa" , selon Stefan Zweig, qui lui a consacré une biographie. Ou malheureusement comme une figure plaintive , une pâle copie féminine des grands hommes romantiques, comme Lamartine.

Je ne suis pas d'accord du tout! Elle a écrit tant de poèmes méconnus, exaltant la nature, le souvenir,l'amour et ses tourments, les morts aimés. C'est vrai qu'elle a perdu sa mère jeune, et quatre de ses enfants.Mais on ne doit pas la limiter à cette image de la pleureuse!

Elle a su renouveler le mètre, elle est une des premières à ne plus utiliser uniquement l'alexandrin et le sonnet classique.Elle réhabilite par exemple le vers de 11 syllabes, et bien avant Verlaine ( qui s'est étonné de ce modernisme chez elle), donne un aspect chantant, mélodieux, à ses poèmes, avec des vers en échos, comme des refrains.

" C'est beau la vie
Belle par toi,
de toi suivie,
Toi devant moi!
C'est beau, ma fille,
Ce coin d'azur
Qui rit et brille,
Sous ton front pur !"

Et elle a écrit également des poèmes engagés, notamment elle est une des rares artistes à avoir évoqué la révolte des canuts, qu'elle a vécue en direct.

Elle avait bien conscience de la place secondaire que les femmes de son époque occupaient dans le paysage littéraire:" Les femmes, je le sais, ne doivent pas écrire. J'écris pourtant..."

Tu as bien fait de persister à écrire, très chère Marceline...Il nous reste de toi un parfum de nostalgie pure , celui de l'enfance perdue et retrouvée à travers les étincelles de la mémoire , une envolée de verts frissons, un éclat amoureux intense, un cri universel face aux pertes d'êtres chers, le cri de ton coeur...




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« Notre-Dame-Des-Pleurs »

Ce surnom n'est pas donné au hasard à la poétesse Marceline Desbordes-Valmore. Son existence est une suite de malheur car elle perdit cinq enfants sur les six qu'elle mit au monde.
Après avoir été comédienne, à 33 ans, en 1819, elle publie un premier recueil « Élégies et Romances ». Ses écrits sont essentiellement des poèmes, mais aussi des contes pour enfants, des nouvelles et un roman. Une mélancolie persistante ce ressent dans les vers de cette femme autodidacte.

Connaissant peu cette poétesse, j'ai été frappé de m'apercevoir que la plupart des grands écrivains de son époque l'admiraient et la reconnaissaient comme un des grands poètes romantiques. Leurs mots magnifiques ne pouvaient que troubler la sensibilité de Marceline. Je cite quelques phrases que certains lui consacrèrent :

PAUL VERLAINE
Nous proclamons à haute et intelligible voix que Marceline Desbordes-Valmore est tout bonnement, – avec George Sand, si différent, dure, non sans des indulgences charmantes, de haut bon sens, de fière et pour ainsi dire de mâle allure – la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles en compagnie de Sapho peut-être, et de sainte Thérèse.
Marceline Desbordes-Valmore” - Les poètes maudits de Paul Verlaine

« La plus noble d'esprit, la plus grande de coeur,
Partant la plus charmante et la plus douloureuse
Des femmes, c'est encore le poète vainqueur
Du rythme souple et sûr et de la rime heureuse.

Nous t'aimons et nous te louons, chaste amoureuse,
Toute passion forte et divine langueur,
Poète au verbe plein par cette langue creuse,
Notre muse attendrie en ce vil temps moqueur. »

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE
Madame Valmore s'est fait une place à part entre tous nos poètes lyriques, et sans y songer. Si quelqu'un a été soi dès le début, c'est bien elle : elle a chanté comme l'oiseau chante, comme la tourterelle démit, sans autre science que l'émotion du coeur, sans autre moyen que la note naturelle. (…)
Préface des Poésies, 1842

CHARLES BAUDELAIRE
Mme Desbordes-Valmore fut femme, fut toujours femme et ne fut absolument que femme ; mais elle fut à un degré extraordinaire l'expression poétique de toutes les beautés naturelles de la femme.
(…) Elle trace des merveilles avec l'insouciance qui préside aux billets destinés à la boîte aux lettres. Âme charitable et passionnée, comme elle se définit bien, mais toujours involontairement, dans ce vers :
« Tant que l'on peut donner, on ne peut pas mourir ! »
Âme trop sensible, sur qui les aspérités de la vie laissaient une empreinte ineffaçable, à elle surtout, désireuse du Léthé, il était permis de s'écrier :
« Mais si de la mémoire on ne doit pas guérir,
À quoi sert, ô mon âme, à quoi sert de mourir ? »
Certes, personne n'eut plus qu'elle le droit d'écrire en tête d'un récent volume :
« Prisonnière en ce livre une âme est renfermée ! »
- Extrait de la Revue fantaisiste en 1861 - Charles Baudelaire

VICTOR HUGO
Vous êtes, parmi les hauts talents contemporains, quelque chose de plus peut-être qu'une âme ; vous êtes un coeur. Il y a l'âme et le coeur, il y a le monde des pensées et le monde des sentiments. Je ne sais pas qui a le premier et si quelqu'un l'a dans ce siècle, mais à coup sûr vous avez l'autre : vous y êtes reine.
« Ah ! c'est vous que je vois
Enfin ! et cette voix qui parle est votre voix !
Pourquoi le sort mit-il mes jours si loin des vôtres ?
J'ai tant besoin de vous pour oublier les autres ! »
Préface au recueil « Les Pleurs » - Victor Hugo 1833

Extrait de « La Sincère » du Recueil « Les Pleurs » de Marceline Desbordes-Valmore, préfacé ci-dessus par Victor Hugo

« Veux-tu l'acheter ?
Mon coeur est à vendre.
Veux-tu l'acheter,
Sans nous disputer ?

Dieu l'a fait d'aimant ;
Tu le feras tendre ;
Dieu l'a fait d'aimant
Pour un seul amant ! »


Si j'avais été Marceline Desbordes-Valmore, j'aurais craqué à coup sûr en lisant tous ces merveilleux compliments contenus dans les lignes de nos plus grands poètes dont je n'ai cité que quelques-uns !

***

Lien : http://www.httpsilartetaitco..
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Les plus beaux et touchants poèmes que j'ai jamais lu, si on aime la poèsie sentimentale. Elle ne cherchait pas la technique de l'écriture mais savait faire passer toutes les émotions de l'amour, de la vie, de la souffrance, de l'attente, avec des mots à elle qui nous touche tous (toutes). C'est dommage qu'elle ne soit pas plus reconnue aujourd'hui car c'était vraiment une très grande poètesse qui aurait mérité qu'on se souvienne plus d'elle.
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Grâce à cette nouvelle collection publiée aux éditions Flammarion, dans leur collection Librio, je découvre Marceline Desbordes-Valmore, poétesse romantique du 18ème siècle oubliée et republiée aujourd'hui.

Ces textes évoquent l'amour, l'enfance, la maternité, la nature et la perte.

L'autrice a eu une vie tragique, bouleversée par le deuil de ses enfants. Elle a mené une vie de bohême et n'a jamais cessé d'écrire jusqu'à sa mort.

J'ai adoré découvrir sa plume. Une collection à connaître, tout un matrimoine à (re)découvrir !

Une poésie empreint de nostalgie, de mélancolie et de souvenir.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Pour moi c'est peut-être le summum de la poésie romantique ! J'ai été transporté par cette poésie unique, certes très "stylée", identifiable à un courant très net, mais tellement exceptionnelle dans ses lignes, ses émotions... L'une des références dans la poésie romantique du XIXe, assurément. Une poésie qui m'a bouleversé, dans sa sensibilité et sa musicalité. A vrai dire c'est le type de poésie que j'adore, un vrai patrimoine à mes yeux ! A lire, à relire, à explorer, avec son âme... Sublime !
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Marceline Desbordes-Valmore est une poétesse romantique un peu oubliée et injustement méconnue aujourd'hui...
J'ai beaucoup aimé ses poèmes, avec leur ton juste et émouvant, leur plume élégante dans un style versifié mais avec de moins en moins de contraintes des règles classiques, leur écriture recherchée tout en étant parfaitement accessibles. Ils nous permettent de nous évader quelques instants, de faire une pause dans notre quotidien, de réfléchir sur certains sujets... Et tout simplement de nous toucher sur des sentiments que nous éprouvons tous.
En plus d'être magnifiques, ces poèmes ont le mérite d'aborder des thèmes nombreux et variés. Ils parlent d'amour, mais montrent aussi une mère aimante et une femme qui a souffert (et a notamment perdu quatre de ses enfants), proposent des réflexions sur le temps qui passe et décrivent des sentiments comme la nostalgie du pays natal...
A lire et à relire !
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Quand viendra--t-il donc le jour où les poétesses seront vraiment remises en valeur ? Je ne sais pas ce qui est le plus révoltant, le peu d'espace qu'on leur accorde dans l'édition et la diffusion de leurs oeuvres, ou le mal qu'on à seulement les évoquer. Il est vrai que, comparée à la poésie écrite par les hommes, la poésie écrite par les femmes fait triste figure (je ne parle pas de la qualité, bien sûr, mais du nombre et du volume). Pourquoi cette omerta, ou du moins ce silence ? le débat est ouvert, mais aujourd'hui que nous avons les moyens techniques pour faire connaître leurs oeuvres, qu'attendons-nous encore pour faire éditer les oeuvres complètes de Sabine Sicaud, ou de Marie Noël, d'Anna de Noailles ou de Renée Vivien (quatre noms parmi beaucoup d'autres, mais celles-là je les connais un peu...)
Il serait dommage de passer à côté de véritables génies de la poésie comme Marceline Desbordes-Valmore (1786-1959). Vous ne la connaissez pas ? Mais si, rappelez-vous la belle chanson de Julien Clerc, "Les séparés (N'écris pas)" :
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
Eh bien, ces vers ont été écrits en 1839 par Marceline Desbordes-Valmore. Jolis, n'est-ce pas ? le mot qui vient à l'esprit concertant Marceline (oui, je l'appelle Marceline, elle ne se vexera pas) c'est "sensibilité". Sensibilité de femme, d'épouse-amante, de mère, c'est en effet dans ces trois visages que nous la connaissons le mieux, surtout le dernier d'ailleurs. Sensibilité nourrie par les nombreux drames qui ont jalonné sa vie : en particulier la mort prématurée de ses enfants (un seul lui a survécu), et cette avalanche de drames qui lui valut le douloureux surnom de "Notre-Dame des Pleurs"
Et cette sensibilité se traduit par une langue où le lyrisme se mêle à l'émotion, où la simplicité affleure à tous les vers, où enfin s'épanche son âme. Romantique ? Oui certainement. Reconnue par ses contemporains (notamment Balzac qui l'admirait beaucoup) elle eut une influence considérable sur Baudelaire, Rimbaud et Verlaine (ce dernier reconnut sa dette poétique avec Marceline et l'influence de cette dernière est patente (épatante aussi, d'ailleurs) dans l'oeuvre du Pauvre Lélian. Plus tard Anna de Noailles, Renée Vivien ou Marie Noêl, plus tard encore Aragon lui rendront un hommage appuyé.
Vous aviez mon coeur,
Moi, j'avais le vôtre :
Un coeur pour un coeur ;
Bonheur pour bonheur !


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