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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un polar implacable au coeur du système nazi.


Ce polar historique nous plonge dans le Berlin de 1943, une ville régulièrement bombardée par les Alliés et vivant dans une ambiance plombée par la nervosité des autorités sentant souffler le vent du doute. C'est la guerre totale. Chacun épie son voisin, le moindre écart vis-à-vis de la pensée hitlérienne est passible de la peine de mort, les délations s'enchaînent à un rythme soutenu.

C'est dans ce contexte que le commissaire Lenz doit enquêter sur l'assassinat sordide de médecins. Lors de son enquête, il va trouver des indices menant à un jeune Juif à la vengeance très personnelle, et découvrir aussi le rôle joué par le corps médical dans le programme d'euthanasie de masse appliqué par le Reich. Lui, le rescapé de 14-18, ne pourra pas faire taire sa conscience et son coeur, car dans le même temps, il doit assurer la clandestinité de Flora, jeune juive enceinte de son enfant. Commence pour Lenz une partie de cache-cache bien dangereuse : ne pas trahir ses convictions pacifistes et humaines, et satisfaire sa hiérarchie qui attend fébrilement de pendre le coupable.


Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en me décidant à lire ce roman trouvé dans une boite à livres de ma ville. J'ai un peu craint l'horreur des exécutions nazies, mais finalement, elles ne sont qu'évoquées. du coup, j'ai été happée par cette histoire très humaine au fond : un commissaire doit trouver l'équilibre entre son travail et sa conscience pour survivre. le personnage de Lenz est vraiment fort, sa situation se complexifiant au fur et à mesure de l'enquête. Il devra faire des choix qui finiront par faire des victimes plus ou moins proches de lui. Finalement, c'est une victime, lui aussi, un être humain qui a déjà connu l'horreur de la guerre et qui n'en peut plus de devoir servir une idéologie qu'il déteste.

Je ne connaissais pas Régis Descott, mais j'ai beaucoup aimé sa plume précise et fluide, s'appliquant à nous décrire ce Berlin martyrisée physiquement et moralement. Au-delà du commissaire Lenz, il nous dépeint toute une galerie de personnages, du plus innocent au plus diabolique. L'ensemble compose une histoire pleine de rebondissements qui se lit facilement et m'a pleinement satisfaite.
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passionné par les romans/polars concernant la 2e guerre mondiale, je viens de terminer le roman de regis descott. j avais déja d autres romans comme ceux de philipp Kerr ( la trilogie berlinoise) , avec ce r oman on plonge litteralemetn dans le Berlin cauchemardesque des années 43 44 , car apres la chute de stalingrad les nazis sont desespérés et à l aboi . On suit le parcours du commissaire gerhard lenz , tentant d orgnaiser la cllandestinité de flora, jeune juive, avec qui elle a eu un enfant. On vit intensement le drame des berlinois qui tentent d echapper aux bombes quotidiennes des allies, et les juifs berlinois tentent de survivre car goebbels veut leur extermination totale. Ah , dans le roman, il est fait notion de Stella , une juive qui manipulé par la gestapo doit denoncer aussi d autres juifs. Je vous engage a aller voir au cinema " stella , une vie allemande " qui raconte avec exactitude son histoire, bouleverdsant et glaçant
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Un sacré travail de documentation et de recherches, faramineux !

Ce livre a une profondeur historique indéniable, d'autant que plusieurs personnages de cet ouvrage ont existé.

Au domicile du mort, le commissaire Gerhard a subtilisé une preuve, susceptible de le conduire à la mort s'il était découvert.

C'est un climat de suspicion, la peur des dénonciations, des nazis, tout simplement, avec tout ce que cela implique : Arrestations arbitraires, tortures, etc. C'était une période vraiment terrible, que l'on ne doit pas oublier, et expliquer aux jeunes générations.

La documentation, que l'on peut trouver sur l'Instagram de l'auteur, ajoute de la valeur à cet ouvrage, car il nous offre un visuel réel des lieux et autres détails du livre. Il est un peu dommage qu'on ne les trouve que sur ce compte, tout le monde n'est pas sur Instagram !
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J'ai été attirée par la couverture intrigante et très "noire" ainsi que par la thématique (seconde guerre mondiale) ainsi que le lieu (Berlin). Et je n'ai pas été déçue par ma lecture. Tout d'abord, j'ai apprécié le plan de Berlin qui permet de se retrouver au fil de notre lecture puisque le héros se déplace dans la ville. Gerhard Lenz, commissaire à la Kriminal Polizei, n'est pas en odeur de sainteté auprès des nazis et il ne doit son maintien au sein de la " Kripo " qu'à ses distinctions obtenues lors de la Première Guerre mondiale. Il est amené à enquêter sur l'assassinat d'un psychiatre membre du NSDAP. Dans le même temps, amoureux de Flora, une jeune juive, il apprend qu'elle attend un enfant de lui. Lui qui, jusqu'alors, essayait de rester "neutre" concernant le nazisme, va mettre le nez dans les affres de cette doctrine ; ce qui lui fera prendre des décisions qu'il se croyait incapable de prendre. Un roman fort et addictif. J'ai beaucoup apprécié le héros que l'on voit changer au fil du récit jusqu'à devenir attachant par certains aspects malgré son "sale" boulot. de même, l'enquête qui va le conduire vers un programme d'euthanasie nazi est fascinante et est bien amenée dès l'ouverture du roman avec un discours de Goebbels. le fait que le récit soit complété par d'autres personnages qui soit sont juifs soit les aident chacun à leur manière ajoute une dimension empathique et moins "noire". La lecture est parfois difficile car le thème est lourd mais j'ai adoré me plonger dans ce roman passionnant et addictif. #Topographiedelaterreur #NetGalleyFrance
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L'heure est grave pour l'armée Allemande en ce mois de février 1943 ; elle vient tout juste d'essuyer une défaite face aux Russes dans ce qu'il restait de Stalingrad, ravagée par les ruines après de longs mois de combat...

À Berlin, l'agitation est à son comble ! Les habitations portent déjà les stigmates infligés par les raids aériens alliés et les rafles visant à débarrasser la ville du peuple Juif s'intensifient. Au cours de l'une d'entre elles, Gerhard Lenz, commissaire à la Kripo sauve un vieil homme d'une inévitable déportation en taisant sa cachette. Plus tard, alors qu'il regagne son appartement, une surprise l'attend ; Flora est de retour et porte son enfant. Conscient des risques auxquels ils vont devoir s'exposer de par la judéité de Flora, Gerhard cherche au plus vite un endroit sûr.

Quelques mois plus tard, il intervient sur une scène de crime. le Docteur Krause, psychiatre et membre du NSDPA a été assassiné et torturé. À un moment où il se retrouve seul sur le lieu du crime, Gerhard subtilise une preuve, susceptible de le condamner à mort si sa hiérarchie en est informée. Des documents pour le moins inquiétants sont découverts au domicile du défunt. Il s'agit de documents mettant en lumière Aktion T4, un programme d'euthanasie de masse, destiné à supprimer les adultes handicapés physiques et mentaux. Cette découverte achève de convaincre Gerhard que les nazis ont perpétré des horreurs. Un second meurtre est commis et désormais, le doute et la méfiance s'installent, au détriment de la confiance qu'il sait ne plus pouvoir accorder à ces hommes de la Kripo, issus des Jeunesses Hitlériennes et nazis convaincus...

Pour moi, Régis Descott ne s'est pas contenté d'installer ses personnages à Berlin en 1943. Il a également puisé dans un travail de recherches admirable offrant à son récit une telle richesse... J'ai pu y croiser certaines personnalités liées au nazisme que je connaissais déjà et bien d'autres totalement inconnues sur lesquelles il a fallu que je m'interroge quant à la fonction qu'elles occupaient au sein du Reich, leurs actes... Tout en lisant, j'ai trouvé intéressant de suivre en parallèle les publications de l'auteur sur Instagram qui m'ont permis de donner un visage à une personnnalité, de découvrir un lieu situé à Berlin. J'ai porté une grande attention à ce récit très visuel d'un Berlin défiguré par les bombardements, où régnait la peur des dénonciations. J'ai mené l'enquête et assisté à ces évènements horribles en compagnie de Gerhard, installée à ses côtés dans son side-car. J'ai adoré Topographie de la terreur !
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Je remercie Netgalley et les éditions L'Archipel pour ce Service Presse.

1942 à Berlin. le Komissar Gerhard Lenz n'est pas Nazi et ne soutient pas le IIIème Reich, mais son métier l'oblige à participer aux raids et à faire profile bas en ce qui concerne ses convictions. Un jour, son ancienne maitresse (juive) refait surface, le ventre rond, et un médecin est retrouvé assassiné, une étoile jaune enfoncée dans la bouche. Comment Gerhard va-t-il réussir à jongler entre son enquête qui commence mal et son ancienne maitresse enceinte à protéger, le tout sous le regard jaloux de son collègue farouchement Nazi ?

J'ai aimé ma lecture. Elle n'était pas toujours facile, aussi bien pour les horreurs de la seconde guerre mondiale, que pour les mots allemand souvent utilisés, même avec les annotations en bas de pages. Mais ça ne m'a pas freiné. Plus que l'enquête policière où nous connaissons assez vite le coupable, c'est tout le questionnement de Gerhard sur la marche à suivre qui nous tiens en halène. Comment va-t-il faire pour s'en sortir ? Jusqu'où est-il prêt à aller sans se trahir et/ou trahir ses convictions ?

Bref, une lecture prenante qui fait monter la pression pour les personnages.
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Grâce à Mylène, des éditions L'Archipel, j'ai lu Topographie de la terreur de Régis Descott.
Berlin 1943. Après la défaite de Stalingrad, le régime nazi a décrété la guerre totale et s'est engagé dans une logique de répression sans bornes.
Dans cette atmosphère délétère, Gerhard Lenz, commissaire à la Kriminal Polizei, ne doit son maintien au sein de la " Kripo " qu'à ses distinctions obtenues lors de la Première Guerre mondiale et à ses états de service d'avant l'avènement du nazisme. Mais, de fragile, sa position devient intenable quand Flora, la jeune Juive qu'il aime, lui annonce qu'elle attend un enfant de lui.
Occupé à assurer la clandestinité de la jeune femme, il est amené à enquêter sur l'assassinat d'un psychiatre membre du NSDAP retrouvé chez lui dans une mise en scène ritualisée.
Ce sera l'occasion pour lui de découvrir l'ampleur du programme d'euthanasie de masse gardé secret par les autorités et de mettre à l'épreuve son courage dont jusqu'alors il se considérait dépourvu face au nazisme.
Car, au fil de cette enquête qui le conduira dans le dédale des administrations de la mort et sur les traces des clandestins survivant encore à Berlin, il finira par éprouver de la sympathie pour l'assassin, une faiblesse qui pourrait causer sa propre perte. Surtout après la découverte d'un deuxième assassinat, manifestement perpétré par le même auteur.
S'engage alors une course contre la montre qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais également celle de ceux qu'il aime.
Topographie de la terreur est un roman extrêmement dur sur le nazisme.
Le ton est tout de suite donné avec au début un extrait du discours de Joseph Goebbels le 18 février 1943. Autant vous dire que cela m'a fait froid dans le dos, c'est à pleurer !
On trouve aussi un plan de Berlin, toujours en 1943, ce qui permet de bien se situer.
Je trouve ces deux éléments très importants car ainsi, nous visualisons parfaitement le contexte. Nous voici à Berlin pendant la seconde guerre mondiale et ce roman ne sera pas une partie de rigolade !
Nous suivons Gerhard Lenz, commissaire à la Kriminal Polizei. Alors qu'il doit chasser les juifs, c'est une partie de son job, il est tombé amoureux de Flora, juive, et va.. être papa ! Il va donc, pour sa survie et celle de sa famille, devoir la cacher. Tout en continuant en parallèle la traque demandée par son gouvernement. Il va également se retrouver à devoir trouver qui est l'assassin d'un psychiatre réputé..
Les ennuis sont bels et bien là pour lui, car il est indispensable pour sa survie que personne ne découvre son lourd secret.
Au premier abord, je pensais évidemment ne pas m'attacher un seul instant à Gerhard ! Mais rien n'est simple dans la vie, ni même dans les romans.
Ce n'est pas un personnage attachant et pourtant par moment je n'ai pas pu m'empêcher de le plaindre. Il doit faire son travail mais se retrouve coincé entre ses principes, son amour pour Flora et leur futur enfant mais également envers ses supérieurs ! Il est allemand, dans la police Nazi, il n'a pas le droit de faire n'importe quoi.
J'ai trouvé ça passionnant de découvrir cet homme, les dilemmes dans lesquels il est empêtré.
Cette plongée en plein coeur du nazisme est fascinante.
L'histoire est très bien ficelée, l'ambiance est pesante et nous sommes loin d'une lecture facile. D'ailleurs, je l'ai lu tranquillement, sur plusieurs jours, là encore j'ai eu besoin de souffler par moment.
Malgré tout, il est important de se rappeler ce qui se déroulant en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale ; pour ne surtout pas oublier.
Topographie de la terreur est un roman terrifiant, addictif et passionnant, que j'ai adoré lire malgré la dureté du sujet.
Je ne peux que vous invitez à le lire et le note cinq étoiles.
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Énorme coup de coeur pour ce polar noir se déroulant à Berlin centre de la terreur nazie. Dans les années 1942/1943, années où le nazisme bat son plein, le commissaire Gerhard Lenz de la Kripo se voit confier une enquête qui pourrait bien le mettre, lui et sa famille en grand danger. Lorsque l'on retrouve les corps de deux médecins nazis assassinés et mis en scène de façons identiques, l'enquête s'annonce complexe. Une plongée dans ce que le troisième Reich a de plus effrayant. Clandestinité des derniers juifs restant, délations et dénonciations, euthanasie de masse et autres tortures pour obtenir des renseignements. Si l'on songe que la profession des médecins était « la plus nazifiée entre toutes, au sein de ce régime hygiéniste, obsédé par la performance et la pureté de la race » il y a de quoi frémir. On sent que l'auteur a fait un grand travail de recherches historiques et les détails sur le quotidien des berlinois à cette époque sont incroyables. Je suis entrée complètement dans l'histoire, les personnages sont très réalistes, le couple de gardien d'immeuble plus vrai que nature. le côté anecdotique des problèmes mathématiques que l'on proposait dans les écoles m'a laissée sans voix. Gerhard Lenz sera bien seul a opposer une résistance au péril de sa vie, il doit se méfier de tous même de son adjoint sortant du moule des jeunesses hitlériennes. Alors au delà de la mise en lumière de la cruauté de ce régime totalitaire, c'est bien la façon dont Gerhard, son frère Armin et bien d'autres vont le vivre qui est la plus intéressante. de quelle manière ils vont lutter et se rebeller avec leur propres armes l'un étant journaliste homosexuel et l'autre occupant un poste au sein de la Kripo. Impossible de lâcher ce livre avant la dernière page et il reste encore dans ma tête. Je ne doute pas qu'il plaira aux passionnés de la Seconde guerre mondiale autant qu'à ceux qui aiment les polars car l'alliance des deux est une réussite. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Le récit est introduit par une rafle dans un atelier de couture. Gerhard Lenz est commissaire à la Kripo. Ce jour-là, il sauve un vieil homme en ne révélant pas sa cachette. Hélas, pour toutes les autres personnes emmenées, il est forcé de jouer son rôle et de montrer une satisfaction. Quand il rentre chez lui, une immense surprise l'attend : Flora est dans l'escalier et elle porte son enfant. La jeune femme est juive, aussi Gerhard doit lui trouver un lieu sûr.


Peu après la naissance de son enfant, le commissaire est envoyé sur une scène de crime. le Dr Krause, un psychiatre du NSDAP, a été torturé et assassiné. Resté seul dans la pièce, pour s'imprégner de la scène, Gerhard substitue un élément. Son geste est risqué, il pourrait être condamné à mort. Lorsqu'un deuxième médecin est tué, il sent l'étau se resserrer sur lui.


Dans les affaires du premier défunt, des documents glaçants sont découverts : des statistiques justifiant Aktion T4, programme d'euthanasie de masse des adultes handicapés physiques et mentaux. Cette enquête est un détonateur pour Gerhard. Son travail et sa situation familiale sont antagonistes. Au fil des évènements, son moi profond et ses convictions se révèlent.


Le roman décrit la Kripo de l'intérieur. Au milieu des policiers, élevés par les Jeunesses hitlériennes, effectuant des actes abominables avec ferveur, des personnes minoritaires utilisaient leur pourvoir, pour sauver quelques vies. Hélas, pour conserver cette possibilité, elles étaient obligées d'effectuer les missions édictées par le Reich. Régis Descott décrit ce déchirement moral.


Il raconte, également, la clandestinité, qui n'était souvent possible que grâce à des personnes courageuses, appartenant à la Résistance ou isolées. Il raconte les dénonciations, mais aussi la perversité des nazis, qui forçaient des personnes juives à intégrer le Service de recherche des Juifs, ainsi que la suspicion et la surveillance omniprésentes. Il dépeint les bombardements alliés et les ruines de Berlin.


Les investigations policières sont la toile de fond du roman, cependant, l'intrigue porte, essentiellement, sur l'attitude des Allemands, pendant la guerre. le récit est très documenté et des personnages imaginaires côtoient de nombreuses personnes réelles. C'est une photographie de l'Allemagne nazie, un portrait nuancé dans lequel s'opposent la barbarie et l'humanité. Certains faits sont effroyables ; l'horreur du régime est, dépeinte avec précision. Des passages intimes apportent de la lumière, mais le recul de l'Histoire empêche les espérances, comme le prouvent des évènements bouleversants de Topographie de la terreur. J'ai été ébranlée par des sacrifices et des actes désespérés. J'ai été meurtrie par des retournements de situation, quand le bien a créé le mal. J'ai adoré ce roman captivant, d'une grande dureté émotionnelle.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Le combat d'un homme….
1942, Gerhard Lenz est commissaire à la KriPo à Berlin. Il se retrouve à enquêter sur des assassinats qui semblent mis en scène. Il s'interroge et essaie de comprendre les motivations du tueur. En parallèle, tout le programme d'extermination des juifs commence à lui peser. Il ouvre les yeux sur les horreurs perpétrées par le régime nazi, la volonté d'exterminer ceux qui ne rentrent pas dans la norme : juifs, homosexuels, etc… Comme dans sa vie personnelle, il côtoie des personnes en danger, il prend de plus en plus conscience de la violence, de l'iniquité de ce « programme ». de par son activité professionnelle, il ne peut montrer son ressenti et il se doit de lutter, le plus discrètement possible, dans l'ombre, sans partager ses sentiments.
L'auteur le dit dans ses notes (au demeurant très intéressantes) en fin d'ouvrage, il a eu « pour ambition d'étudier le courage et les possibilités de résistance d'un individu face à une organisation ou un Etat totalitaire. » Beaucoup de ses personnages ont réellement existé et le contexte historique, riche et détaillé, plonge le lecteur au coeur de l'atmosphère de l'époque à Berlin. On se sentirait presque surveillé en lisant ! D'ailleurs on ressent parfaitement l'équilibre précaire dans lequel se trouve le commissaire, il est sans cesse sur le fil. Il réalise bien que ses supérieurs, voire ses collègues, ont des doutes sur sa probité envers le régime. Il fait tout pour rester de marbre, quelles que soient les circonstances, même dans les situations les plus délicates où il est à deux doigts d'être mis en face de ses actions considérées comme des faux pas graves. Ce qui est captivant dans ce roman, à la fois historique et polar, c'est de suivre l'évolution de cet homme. Au fur et à mesure de sa conscientisation, il devient plus proche de ceux qu'il aime, quitte à se mettre en danger, et il est de plus en plus humain. Au début du récit, on le sent tiraillé entre sa conscience et son coeur mais plus il avance dans ses constats, plus ses décisions se précisent, plus il assume ce qu'il pense. Je dirai qu'il n'a plus peur et qu'il devient l'homme qu'il a choisi d'être. C'est sa volonté profonde qui s'installe au fil des pages.
L'atmosphère lourde, chargée de suspicion, est parfaitement retranscrite. On sent le poids de la surveillance des nazis sur les hommes et les femmes qui essaient de leur échapper. C'est étouffant et très bien brossé. La peur suinte dans les pages, le mépris de ceux qui s'imaginent plus forts également. On découvre des hommes et des femmes qui agissent dans l'ombre, au péril de leur vie, pour en maintenir d'autres en vie, ils les cachent, les accueillent, les aident, parce qu'ils ne supportent pas l'injustice.
Les deux approches : l'enquête et le questionnement de Gerhard Lenz se complètent parfaitement, on ne sent pas de clivage entre les deux. Tout est lié et il y a un très bon équilibre dans le contenu. L'écriture et le style sont fluides et accrocheurs. Il y a du rythme, des rebondissements. L'auteur n'en fait jamais trop, il présente avec précision les faits, analyse les émotions des protagonistes, nous communique leur peur, leurs espoirs, leur souhaits … J'ai aimé l'idée que certains, nés du « mauvais côté » se battent pour un monde plus juste, contre l'inacceptable, l'indicible. Tant qu'il y aura des hommes comme Gerhard, la petite fleur espérance vivra et on pourra croire en l'avenir. Et puis, les convictions que cet homme a fini par épouser, il a su les transmettre et si d'aventure, lui ne pouvait plus agir, d'autres reprendront la bataille et la rébellion continuera de s'organiser….

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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