Mon maître et mon vainqueur

Bof. Beaucoup de digressions littéraires pour raconter une histoire du plus loin possible sans jamais toucher l'émotion. Pas une seule fois au cours de ce (très court) roman, on ne ressent quoi que ce soit pour les personnages qui sont décrits à grands renforts de références puisées dans la littérature, avec un certain snobisme. Je n'ai ressenti aucune proximité avec les trois personnages principaux. le juge, bien évidemment, est un imbécile car chacun sait que la Justice est tyrannique… Les poncifs ennuyeux tel que celui-ci s'enchaînent sans vraiment que le lecteur ne s'émeuve. On baille beaucoup. On compte le nombre de pages qui reste avant la fin régulièrement. On ne reprend jamais la lecture du roman avec fébrilité, mais plutôt avec cette impression que laissaient les bouquins imposés par le/la prof de français au collège…

Belle histoire d'amour destructrice. Les nombreux vers dans le roman permettent de se remettre dans la poésie de Verlaine et Rimbaud. Vasco est attachant et les références à l'univers de la BNF sont très réalistes et documentées et illustrent bien le monde de la recherche. C'est un roman dont on a plaisir à lire.

Un style original et agréable à lire.
Plus que l histoire c est surtout la plume que je retiens de ce livre.
Une histoire d amour tourmentée que l on découvre au fil de l histoire en même temps que se déroule une enquête pour comprendre ce qu'eux s est passé.

Un roman d'amour à la fois classique, dans sa forme et le style adopté, et inattendu par la manière qu'a le romancier de sans cesse employer des clichés romanesques et romantiques puis de les casser.
Un roman qui se lit paisiblement – tout le contraire de l'histoire d'amour des trois protagonistes, Tina, Edgar et Vasco.
Un roman, enfin, qui plonge dans la mythologie littéraire avec en arrière-fond la passion entre Verlaine et Rimbaud.

Une lecture aussi vive et légère que le rythme et le ton de ce livre au propos qui se voudrait plus grave eu égard aux conséquences de la passion amoureuse qui le traverse de bout en bout. C'est brillant, bien écrit (avec un tic d'expression peut être un peu forcé pour le narrateur qui inverse souvent la construction de ses phrases), c'est même potache souvent. On sourit, on croit modérément à la vraisemblance de l'intrigue, mais on y adhère parce qu'elle est bien conduite. On referme le livre avec le sentiment d'avoir passé un bon moment en compagnie de personnages qui nous rappellent la fougue de nos histoires de la fin de l'adolescence. Des histoires d'autant plus intenses qu'elles recueillaient toute une énergie qui ne trouvait pas vraiment d'autre exutoire, à part nos molles études. Des histoires dont il ne reste pas grand chose, si ce n'est la nostalgie de cette époque où l'amour pouvait prendre toute la part.

Il s'agit de ma 1ere rencontre avec le style de François-Henri Désérable. C'est érudit et très drôle par moment. J'ai aimé la construction de ce roman et l'option prise pour la narration. le narateur observe cette histoire, un peu de côté, ce qui autorise des appartés qui ne manquent pas de piquant. La découverte progressive des poèmes et haïkus de Vasco est également très plaisante.
En revanche, un gros bémol sur le traitement du personnage féminin et des scènes d'amour. Tina est décrite et analysée uniquement du point de vue des trois personnages masculins, réduite à n'être qu'une "petite putain" adultère et bonne actrice, puisqu'après tout, c'est son métier. Il n'y a pas de nuances et on ne s'intéressse nullement à sa psychologie. Les scènes d'amour, certes passionnel, m'ont dérangée. Elles semblent sorties d'un mauvais livre pornographique. Elles sont construites, à nouveau, avec un point de vue très masculin, et manquent totalement de modernité.

Le résumé de ce livre me tentait mais je dois l'avouer, il m'a fait sortir de ma zone de confort.

Dans ce livre vous serez plongés dans un trio amoureux déraisonnable.
Vasco, Tina et Edgar. Observés et analysés par un regard extérieur.

Grâce à François-Henri Désérable j'ai pu (re)découvrir la poésie et apprécier sa plume classique mais humoristique et décalée. Une belle première découverte !

Ce roman a reçu le Grand prix du roman de l'académie française 2021 et ce n'est pas pour rien 😉
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Le narrateur retrace, dans le bureau d'un juge et devant greffier, l'histoire d'amour malheureuse entre deux personnes qui lui sont proches, Tina et Vasco.
Le format est assez original, avec des photos insérées dans le roman, lui-même tressé autour d'un cahier de poésie écrit par Vasco, et qui constituera le fil rouge du livre, livrant progressivement les pièces d'un puzzle que le narrateur va assembler devant le juge.
Le style est bon, l'écriture de qualité, même si on retrouve peut-être un peu trop visiblement la veine des romans actuels alternant des passages de sexualité très crus avec des fragments de récit lyriques.
Mais la lecture est plaisante, l'auteur a du talent. Et les références nombreuses aux poètes du XIXème nourrissent le plaisir de la lecture.

"Les histoires d'amour finissent mal" dit la chanson. François-Henri Désérable prend le temps de faire l'autopsie de l'histoire d'amour entre Tina et Vasco. Les poèmes extraits petit à petit du cahier, comme les organes de cette histoire. le juge, comme médecin légiste. Et ce "je", le témoin, qui assiste à l'autopsie après avoir assisté à chacune des étapes : de la rencontre entre Tina et Vasco jusqu'au drame. Un roman un peu atypique qui nous embarque dans les salles secrètes de la Bibliothèque Nationale de France en passant par les petits hôtels qui abritent les ébats des amoureux. Ouvrez le cahier des poèmes de Vasco...

Tina est en couple avec Edgar et ils ont deux fils, Arthur et Paul. Elle est heureuse et même si les élans amoureux des débuts ont laissé place à une vie quelque peu routinière mais équilibrée, ils ont prévu très prochainement de se marier. Leur vie semble toute tracée jusqu'au jour où le chemin de Tina croise celui de Vasco. Entre eux va naître une passion qui les dépasse et même si Tina aime toujours sincèrement le père de ses enfants, elle ne parvient pas à résister à cet élan.
Le narrateur n'est en fait aucun de ces deux personnages, il est le meilleur ami de Vasco et celui de Tina. Spectateur impuissant de leur histoire d'amour, car c'est bien d'amour qu'il s'agit, il évoque les événements récents lors d'un entretien avec le juge d'instruction qui instruit « l'affaire » dont nous découvrons les prémices au fil des pages. Et cette «affaire » Francois-Henri Désérable sait nous la présenter dans une langue parfois très drôle (et l'on pense à Michel Audiard), souvent poétique, et l'on écoute avec plaisir l'intrigue se révéler à nous. Si je ne suis pas réellement parvenue à être « emportée » par la passion qui va déborder Tina et Vasco, je n'ai cessé tout au long de ma lecture de noter de nombreux extraits, tant certaines phrases m'amusaient ou me touchaient profondément. Un beau moment de lecture.