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3,89

sur 909 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec un style très personnel, Mon maître et mon vainqueur est une histoire d'adultère, un trio qui met à mal des sentiments amicaux et fait courir un risque non négligeable à l'un des protagonistes, dès lors que des armes commencent à circuler.

Scénario banal, certes mais élaboré avec des outils de choix. Ainsi, le pistolet acquis pour de funestes raisons n'est pas une pièce ordinaire : il a déjà servi pour une mémorable et célèbre rixe. Et cela prend tout son sens dans ce récit imprégné de poésie, célébrant Verlaine et Rimbaud, sans se priver de mettre en valeur quelques tentatives improbables de versifications issues des esprits embrumés des malheureux amoureux peu transis.

L'amour donne des ailes et fait commettre les pires folies, comme le démontrera un audacieux larcin, pour échapper à la banalité d'un cadeau d'anniversaire ordinaire.

Les lecteurs attentifs reconnaitront peut-être l'un de personnages empruntés au roman d'un autre écrivain célèbre de la scène littéraire française (solution de l'énigme offerte par l'auteur à la dernière page).

Beaucoup d'humour donc dans cette histoire, un art de la formule qui décale le propos, et rend les situations les plus sinistres désopilantes.

Découverte de l'auteur, mais assurance d'ajouter ses précédents opus à une pile déjà bien fournie.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Et bien voilà.

J'ai lu « Mon maître et mon vainqueur » et comme tout a déjà été très bien dit (par mes amis Verdure, LambertValerie, Wyoming, Annette55 et bien d'autres encore …) je me suis essayée à l'exercice de l'écriture d'un sonnet, pour témoigner de mon plaisir à l'écriture de François-Henri Désarable.
Si donc vous avez envie de savoir de quoi parle ce roman, lisez les billets de mes amis
Et si vous avez envie de belle poésie, j'espère vous convaincre de me lire vous aussi :




C'est un trio, deux hommes une femme, elle, Tina,
Vasco le poète avec sa terrible histoire
Et puis Edgar le mari qui la rencontra.
Tous deux amoureux, ils voulaient vraiment y croire.



Il y a Rimbaud et le fameux revolver
La prison, le ciel bleu, les remords pour Verlaine
Et pour les deux, l'échappée folle grâce aux vers
Voilà qui fait un livre, une belle antienne


Avec l'un se marier, l'autre vite enlacer.
Comme en deux découpée : la vie libre, un foyer ?
Edgar fiable, Vasco ivre, choisir ? Lequel ?


Pour finir en beauté, un mariage à la clef,
Un amant sur un âne et Tina enlever
Ou comment se tromper, s'enfuir à tire d'aile ?

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Tout a été dit déjà …Je ne m'étendrai pas sur les détails :

Je connais l'auteur , rencontré lors de la remise d'un prix historique spécifique à mon département pour son roman «  Tu montreras ma tête au peuple » en 2013.

J'ai beaucoup aimé ce roman , un tourbillon du coeur , un débordement d'amour, de désamour de re- amour…..de passion , de fol amour , de baisers drus …..

Il conte une histoire enflammée entre deux êtres : Tina mariée à Edgar, mère de deux jumeaux , le fol adultère qui conduira Vasco , l'amant à Saint- Anne , après avoir tenté «  sans zèle excessif » de se supprimer , : «  souffrances morales intense avec idées suicidaires » chez lui on a trouvé un cahier où est racontée en poèmes cette histoire d'amour .

Une lecture enchanteresse pétrie d'humour , légère, délicate fleurant bon la poésie :
Baudelaire,, VERLAINE, Rimbaud ,Aragon, Stendhal , Apollinaire imprègnent et bercent l'histoire du coup de foudre des amants à travers la beauté des mots utilisés par l'auteur.

La construction ingénieuse , astucieuse , généreuse transforme cette lecture virevoltante , touchante, enivrante,tourbillonnante , en un intense moment de beauté, laissant percevoir, toucher du doigt avec grâce, sensibilité , une connaissance intime et sûre des tourments amoureux .

Magnifique !
je ne savais pas que l'auteur , ce jeune homme brillant connaissait si bien tous les bégaiements du coeur , les troubles et les affinités électives ….
Par amour toujours …..
Questions :
Est ce - l'amour ou le désamour ?
Est - ce le procès de l'amour fou qui y est fait ou son éloge ? .
«  Son souvenir est un soleil qui flambe en moi et ne veut pas s'éteindre »
Paul-Verlaine.
«  On peut être poète avec les cheveux courts »
JULES RENARD.
«  Tu verras, mon amour viendra le jour funeste ,
Où l'amour, mon amour , cet amour un peu fou ,
Qui mérite à lui seul une chanson de geste ,
Laissera mon amour, , un grand vide entre nous » .

A quand le prochain livre pour notre plus grand plaisir ?
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Il raconte devant le juge, la rencontre de Tina et d'Edgar, elle comédienne débutante qui survit en vendant des livres d'occasions sur les quais de Paris et lui qui l'aborde alors qu'il fait son jogging matinal car il aime s'entretenir. L'amour passe et plus tard naissent Paul et Arthur, des jumeaux. Déflagration dans sa vie à elle, bouleversement, elle résiste vent debout contre la fatalité jusqu'à ce que Vasco, ami du narrateur, la croise lors d'une soirée. Eperdument amoureux , il la séduit en lui dévoilant un exemplaire de la première Bible imprimée alors qu'il lui a donné rendez-vous à la bibliothèque nationale de France où il est conservateur. Une relation passionnément charnelle les noient dans l'adultère jusqu'à ce qu'un soir où elle s'est endormie, son compagnon officiel, Edgar, découvre les messages enflammés qu'ils se sont échangés et la relation coupable qu'ils entretiennent depuis des mois...
Au sortir de cette lecture on est partagé entre le sentiment d'avoir assisté à une énième histoire de cocu où l'évolution du pathétique trio s'enlise sans surprise dans un dénouement tragique, et d'avoir goûté à un savoureux moment de littérature, un texte persillé de mots peu courants dans un vaudeville ( Haïku, ataraxie, kaïros, prégnance, solipsisme, mimésis, élision, apophtegme, panégyrique, baise oxymorique (cette expression, il fallait la trouver !)…) , de nombreuses références aux poètes Rimbaud, Verlaine, Baudelaire…, à leurs oeuvres et à la poésie en général (pour qui y est sensible). le narrateur lui-même compose :
« Me voyant j'ai songé tu te dirais, Ma foi,
Ce qui devait être sera, voici mon maître
Et mon vainqueur qui m'attend là, moins de dix mètres
En contrebas. Tu dirais Monte, embrasse-moi. »
C'est une oeuvre courte, récompensée par le grand prix du roman de l'académie française en 2021, qui est comme une récréation, fraîche, parfois facétieuse, parfois cruelle, qui fait la démonstration que l'amour est une drogue dure, une prise et on tombe dans une addiction qui peut se révéler mortelle en cas de manque.
Editions Gallimard, collection blanche, 188 pages.
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D'emblée, on plonge dans une narration a plusieurs niveaux qui réussit à ne pas être complexe. Ainsi, le narrateur à la première personne raconte au juge ce que Vasco lui a raconté : si Vasco s'est procuré une matraque, c'est parce qu'Édouard avait menacé de le « défoncer à coups de batte ». Puis, le narrateur explique ce qu'est un haïku, un des brefs poèmes que le juge a lus dans le cahier de Vasco qu'il a entre les mains. le magistrat fait ensuite apporter le Faucheux à six coups « qui a tant affolé l'histoire de la littérature » (p. 19), celui que l'on a trouvé sur Vasco en même temps que le cahier. Et enfin, il veut que le narrateur lui parle de Tina….
***
Comme dans Un certain M. Piekielny, François-Henri Désérable fait évoluer ses personnages parmi de grandes figures de la littérature française. On le suppose dès le titre et les phrases en exergue, dans Mon maître et mon vainqueur, la poésie tiendra une grande place, celle de Verlaine et de Rimbaud en particulier. On comprend vite aussi que l'amour sous diverses formes aura la vedette. Tina est sur le point d'épouser Édouard qu'elle aime sincèrement mais tranquillement, dirais-je, et avec qui elle a eu des jumeaux. Mais Tina rencontre Vasco, l'ami du narrateur, et ils vont développer une vraie passion amoureuse. On sait dès la première page que cela ne finira pas bien, ce qui pour moi n'a en rien gâché le plaisir de la lecture. de ce roman j'ai aimé la construction et le ton, les multiples références littéraires, l'humour, la dérision et les variations de style. J'ai aimé le passage du style indirect au style direct dans la même phrase, un peu comme chez Yves Ravey. Je suis un peu vexée de ne pas avoir reconnu le juge de Tanguy Viel, clin d'oeil révélé par l'auteur à la dernière page… Ce n'est évidemment pas pour ça que mon appréciation n'est que moyenne. L'absence totale de vraisemblance des tribulations de Vasco jusqu'au délire de la vidéo finale tire le roman vers la fable, je crois, et j'ai été profondément dérangée, et d'autant plus déçue, par l'image souvent sexiste de la femme incarnée dans le personnage de Tina…
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Cela se passe chez un juge humain qui cherche à comprendre.
Un homme est interrogé sur Vasco, son ami.
Avec loyauté, en ne dévoilant pas tout, il raconte une passion, un tourbillon.
Comment l'amour de Vasco et Tina va naître, tout emporter ; comment cela s'est terminé.
C'est le fils conducteur de cette histoire parsemée ça et là de vers, de petits poèmes.
Les personnages sont attachants même le mari, même le narrateur qui se dévoile peu.
C'est émouvant, charmant et ironique.
L'écriture est élégante mais mordante.
Je me suis laissée emporter de la première à la dernière page.
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Vous êtes conviés au restaurant. Vous acceptez : parce que c'est lui, parce que c'est vous… La carte vous inspire peu, pourtant… Vous êtes polis et n'en faites rien paraître… Dans un coin, un pianiste joue comme dans une chanson de Charlélie Couture… « Il joue bien, ce con ! » Cette pensée, que ceux qui vivent entre Garonne et Gardon savent affectueuse, vient de transformer la déception en un moment délicieux…
Mon maître et mon vainqueur : « Qu'est-ce qu'il écrit bien, ce con ! ». le menu ne me disait pourtant rien qui vaille. Une histoire d'amour, passionnelle, triangulée de manière à renvoyer Shakespeare, Corneille, Racine et les Grecs de Sophocle à Roussos à leurs études… une grosse louche de poètes du XIX° déjantés avec citations à l'appui et anecdotes rebattues sur les conséquences de leurs beuveries… Des scènes érotiques à jeter dans une profonde perplexité les abonnés De La Croix… le Paris des milieux aisés et une de ses colonies, le Lubéron…
Seulement voilà, quand on maîtrise les ressorts romanesque, que la dérision est maniée avec brio, que la plume se retient d'en rajouter pour conserver à ce récit une nervosité et une brièveté appréciables, le plaisir est là. Un bon cuistot peut tout magnifier, y compris les restes. Désérable, jadis à l'aise avec une crosse de hockey, manie avec dextérité le stylo. La fin du roman, savoureuse pirouette, ajoute auto, au terme dérision déjà cité et a fini de me convaincre que j'avais drôlement bien fait d'écouter mon pote Laurent, dont je regrette toujours autant l'handicap numérique qui l'empêche de faire profiter à la communauté Babéliote la justesse de ses jugements.
François-Henri Désérable écrit bien et pousse l'élégance jusqu'à rendre hommage à l'un de ses brillants collègues Tanguy Vieil. Comme dans « Article 353 du Code pénal », le récit du narrateur se dévoile en grande partie dans le bureau d'un juge. Pour ceux qui ne connaissent pas cette autre oeuvre récente, c'est l'occasion de faire d'une pierre deux coups… C'est le moment des étrennes, profitez-en !
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****

Il y a d'abord cette histoire d'amour. Une rencontre, un peu par hasard sur un quai parisien, puis les rendez-vous qui s'enchaînent, un appartement qu'on emménage à deux, des jumeaux qui pointent le bout de leur nez, et un mariage à l'horizon. Il y a aussi cette histoire de passions. Une rencontre par le biais d'amis communs, des rendez-vous où l'on parle poésie et littérature, des chambres d'hôtels où les corps s'apprivoisent et des nuits volées au quotidien où la soif de l'autre est intarissable. Tina vit ces deux histoires. Pourquoi choisir ? Ce serait faire souffrir ? Ce serait s'abandonner, s'effacer, disparaître dans un choix qui ne serait forcément pas le bon… Alors, l'un va décider pour elle. L'autre va se battre pour la reconquérir…

Mon maître et mon vainqueur est un roman qu'on lit avec un sourire dans le coeur. Parce que c'est une histoire d'amours impossibles, de passions de corps et d'esprits, de regrets et de dépendances…

Et puis parfois, c'est le chagrin qui chemine doucement aux côtés de ces petits bonheurs simples. Parce que c'est une histoire d'adultère et de mensonges, de trahisons et de faux semblants, de blessures qu'on inflige implacablement…

Mon maître et mon vainqueur est un roman où la poésie est un personnage à part. Elle vit dans l'ombre des passions, des douleurs, des amitiés et des jugements. Elle éclaire celle qui doute, celui qui espère et celui qui condamne…

Le trio amoureux qui vit dans ces pages est moderne et léger. Mais il rejoue les anciennes tragédies, et le triomphe n'est pas toujours là où on l'attend…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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« il en va des coupons de réduction comme de l'amour : ils portent en eux un terme, une échéance, le désamour est immanent à l'amour comme la date d'expiration l'est au coupon de réduction…»

C'est la question qui sous-tend tout le livre. Quelle aventure amoureuse va survivre à l'autre ? Celle de Tina et Edgar, le couple légitime, ou celle de Vasco et Tina, les amants passionnels de la BNF ? Pour le savoir, il vous suffit de lire ces 200 pages de pur bonheur, délectable chronique d'une passion amoureuse. Un roman tout en humour, finesse et poésie. Avec Verlaine et Rimbaud en personnages secondaires.
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Il est fou d'elle. Mais, elle est sur le point de se marier, avec un autre, et avec deux enfants. Leur rencontre est folle, passionnée, fougueuse, presque suicidaire. Est-ce que le récit de leur ami commun, témoin de leur secret, convoqué chez un juge d'instruction, nous fait présager du pire ? d'une fin terrible ? Parce que dans ce roman c'est cet ami qui raconte tout. Il y a des amours dévastateurs à la Verlaine et Rimbaud - ca tombe bien ils sont aussi au coeur du roman, L'écriture est superbe, les poèmes qui accompagnent le récit sont particulièrement faits sur mesure et d'autant plus appréciable (mon préféré ? A la fin du chapitre 12). Bref, on est captivé par cette histoire.
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