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4,01

sur 306 notes
Je suis novice dans l'univers littéraire d'Ingrid Desjours mais son précédent roman, Les Fauves, m'avait fait forte impression ; impression renforcée par le fait que son intrigue était étroitement liée à la tragique actualité du moment (j'étais en train de lire que Paris a été la cible d'attaques terroristes, dont celle du Bataclan).

Certes ce roman est moins ancré dans l'actualité du moment et de fait l'impact émotionnel est moindre. Il n'en reste pas moins que l'on retrouve la même profondeur psychologique dans l'intrigue ; l'auteure sais s'y prendre pour nous plonger dans les méandres de l'esprit humain (il faut dire qu'elle est psycho-criminologue de formation, ça aide).

Au fil des chapitres on retourne en 2003 en compagnie de Victor qui vient d'intégrer Métis, une institution qui forme les élites de demain, et cherche plus particulièrement à se rapprocher d'un groupe d'élèves qui est la crème de la crème de l'établissement. On découvre peu à peu les réelles motivations de Victor et les circonstances de sa mort.

Puis il y a l'intrigue présente qui confronte Gabriel (le père de Victor) à Maya (sa supposée meurtrière), persuadé de connaître toute la vérité sur la jeune femme et donc d'avoir pris les bonnes décisions. Là encore les surprises ne manqueront de vous ébranler au fil des révélations.

Des personnages attachants (même si au départ je voyais en Victor un gros con pourri gâté), profondément marqués par la vie mais encore plein d'humanité. Et puis il y a le côté obscur, Tancrède Sinclair, nul doute que vous allez adorer le détester, encore et encore, de plus en plus…

Une intrigue totalement maîtrisée qui a su me tenir en haleine quasiment de la première à la dernière page, l'occasion aussi, à plusieurs reprises, de voir voler en éclat mes certitudes sur tel ou tel aspect du récit.

L'occasion aussi de découvrir les troubles de conversion ; un handicap apparaît chez la « victime » sans la moindre explication pathologique ou physiologique, juste parce que votre cerveau a décidé qu'il en était ainsi… Et le pire c'est que la chose est quasiment incurable ! Chez Gabriel c'est la cécité de conversion qui a frappé. Il faut dire que le choc psychologique subit a été énorme le concernant.

Ingrid Desjours ne nous ménage pas, la violence est aussi bien physique que psychologique, sur ce dernier point l'auteure nous fait découvrir deux expériences scientifiques en rapport avec la soumission et la domination (j'ai dit scientifique, pas pornographique ! N'allez pas vous imaginer des trucs). Une écriture qui nous prend aux tripes mais aussi au coeur. Totalement addictif et sans le moinde temps mort. Vous en prendrez plein les mirettes... et accessoirement plein la gueule !
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Je viens juste de le terminer dans le train Paris-Montargis, ils y ont deux jours .


Il est excellent, il m'a totalement happé, captivé , un véritable petit bijou.

Elle a le don de nous accroche dès les premières lignes lues.


Tous les romans qu'elle a écrits je ne suis jamais déçu .


Bravo, elle a toujours le don de nous embarqué sur des sujets bien maîtrisés et bien fascinants.
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Gabriel Abramovic a tout perdu l'espace d'une nuit: Victor, son fils de 17 ans, battu à mort par un inconnu et la vue.
Pensant vaincre sa cécité qui est psychologique, il part à la recherche des dernières personnes ayant vu son fils vivant et découvrir ce qui s'est réellement passé. Pour l'aider dans son périple, il recrute Maya, jeune femme solitaire et désabusée......
Comme beaucoup d'entre vous, j'ai entendu parler de Ingrid Desjours sans jamais rien avoir lu d'elle.
Avec ce livre, c'est carrément une déflagration de sentiments qui m'ont chamboulée, difficile d'en apprécier un autre juste après celui-là.
Le titre, qui peut avoir un double sens, convient parfaitement au roman.
Les personnages, ambivalents, ni noirs, ni blancs sont décortiqués en profondeur.
Entre émotion, amour, révolte et effroi, on ne sort pas indemne de cette lecture.
Un conseil, débarrassez-vous pour quelques heures de votre mari-femme et de la marmaille et profitez!
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Bonjour amis du jour,

Je vais vous parler de LA PRUNELLES DE SES YEUX d'Ingrid Desjours, une petite pépite que je viens de finir.
C'est poignant, captivant, les personnages sont hauts en couleur et bien construit.
L'auteure a encore une fois un récit tout en psychologie, tout en questionnement, tout en réflexion, tout en émotion.
J'ai lu avant ce livre DANS LES YEUX D'UNE POUPÉE qui avait été un coup de coeur.
Mais celui-ci, c'est un énorme coup de coeur, un thriller psychologique une histoire sombre mais bien amenée.

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Il est aveugle. Elle est ses yeux. Elle pense le guider vers la lumière. Il va l'entraîner dans ses ténèbres.
Gabriel a tout perdu en une nuit. Son fils de dix-sept ans, sauvagement assassiné. Ses yeux. Sa vie... Les années ont passé et il n'a pas renoncé à faire la lumière sur la mort de son enfant. Quand un nouvel élément le met enfin sur la piste du meurtrier, c'est une évidence : il fera justice lui-même. Il recrute alors Maya, une jeune femme solitaire et mélancolique, sans lui avouer ses véritables intentions...
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📍 2003, Maya, issue des quartiers défavorisés, intègre la prestigieuse École Mètis. Elle devient la petite amie de Tancrède, chef de bande d'un petit groupe de privilégiés et mâle dominant d'un établissement où le bizutage fait encore ses victimes. Elle y rencontre aussi Victor.
2016, Victor est mort il y a 13 ans et Maya vit en Irlande. Sans emploi, elle accepte contre rémunération, d'accompagner un homme aveugle dans ses déplacements. Elle sera ses yeux.

📍 Je découvre Ingrid Desjours dans un roman noir peu ordinaire, un roman étouffant, lourd de non dits et d'intentions cachés. Avec des aller/retour entre ces 2 périodes, entrecoupés de courts chapitres relatifs à des expériences scientifiques, l'auteure décortique habilement et au compte gouttes ce qui a conduit chaque personnage à se rencontrer ou se retrouver, là où il est, et à l'instant T. C'est un roman qui se lit en apnée, qui progresse à petits pas, et dans lequel la tension et la suspicion sont permanentes. A plusieurs moments on s'interroge même sur l'identité du personnage qui parle. Mais qui est-il ? Et que veut-il ? Et même si on patauge, on ne perd jamais le fil. Je crois qu'il m'a rarement été donné l'occasion de parcourir autant de pages sans savoir réellement où elles vont me mener. C'est adroit, c'est subtil, c'est noir, c'est d'une finesse et d'une intelligence rare. Je suis bluffée. Une intrigue magistralement orchestrée par une plume qui fouille, qui perce, qui détourne, qui retourne, qui déterre, qui enterre, bref qui nous tient et nous accroche pour ne plus nous lâcher. Une course à la vérité effrénée, un engrenage infernal , des tensions extrêmes, et une violence inouïe, voilà ce qui vous attend.
Et pour ne pas vous perdre, Ingrid Desjours partage avec le lecteur le résultat des recherches scientifiques sur la cécité de conversion et la théorie de la résignation acquise. Et oui ! La lecture est un puits de savoir et de découvertes en tous genres.
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Je n'ai pas réussi à lâcher ce roman une fois ma lecture commencée. Résultat : je l'ai dévoré en 2 jours. Depuis que je suis maman, les histoires ayant comme trame la perte d'un enfant, quelque soit son âge et quel qu'en soit les circonstances me touchent particulièrement…
Il y a treize ans, Victor, un jeune adolescent de 17 ans meurt tragiquement à la suite d'un violent et indicible lynchage. Maya Tores en serait la responsable, c'est ce qu'attestent ces trois camarades : Tancrède, Gaël et Florian, présents ce soir là et dont la parole ne peut être remise en cause. Cette même nuit, le père de Victor, Gabriel perd la vue dans un accident de voiture. Malgré son handicap et depuis ce funeste jour, il n'a de cesse de rechercher activement l'assassin de son fils, afin qu'enfin, justice soit faite.
Le récit alterne surtout entre trois points de vue : celui de Victor, personnage très touchant et véritablement attachant ; Gabriel, un père maladroit et machiste qui n'a pas su être à l'écoute de son fils, mais dont la sensibilité a été exacerbée à la suite de ces drames et Maya, une jeune femme mélancolique, rongée par les remords, les regrets et qui passe totalement à côté de sa vie…
Il y a ces écoles prestigieuses et ces bizutages que tout le monde tait, ces victimes qui ne se remettent pas des sévices subis, ces cruels rites de passages commis par des élèves tout puissants et qui se croient au-dessus des lois et le demeurent… Il y a Victor, qui sous couvert de suivre les traces de son cher papa, se voue à dénoncer ces abus et à rendre justice. Puis il y a sa mort, injuste, cruelle. Et je n'ai eu qu'une envie, que son père Gabriel retrouve son assassin et le fasse payer ! Oui, oui. On plonge avec lui dans la « démence », dans cette soif de vengeance qui, on l'espère sera salvatrice.
Il y a du suspense, des révélations, des abominations, de la crainte, de la honte, des regrets et des remords, de l'amour aussi, sous toutes ses formes.
Malgré cela, ce n'est pas un coup de coeur. J'ai trouvé que l'histoire d'amour était trop surfaite, trop évidente et la fin, un peu décevante. Ca n'en reste pas moins une bonne lecture, un excellent thriller que je garderai en mémoire.

Challenge ABC 2019/2020
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Ce roman d'Ingrid Desjours alterne passé et présent en narrant d'une part l'histoire de Victor, un garçon de dix-sept ans qui vient d'intégrer la prestigieuse école supérieure de « Mètis » en 2003, puis d'autre part celle de Gabriel et de Maya, un aveugle en quête de vengeance, accompagné d'une femme qui se cache sous une fausse identité, en 2016. Deux histoires qui convergent assez vite et une construction habile qui tient le lecteur en haleine de la première à la dernière page.

« La prunelle de ses yeux » est un récit mêlant bizutage d'étudiants, violence conjugale, quête vengeresse et amour, qui invite à suivre des personnages attachants tout au long d'une intrigue riche en suspense. L'histoire d'amour, un peu à l'eau de rose, n'est certes pas indispensable au récit et certaines scènes d'action manquent également un brin de réalisme par rapport à la cécité de conversion dont souffre Gabriel suite au traumatisme qu'il a vécu, mais cela n'empêche pas de passer un excellent moment de lecture.

Un bon petit polar !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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tout juste acceptable pour lecture de plage ...
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Une petite note sur ce nouveau texte d'Ingrid Desjours, qui m'a soufflée.

C'est la seconde histoire d'Ingrid Desjours que je lis sous ce nom – l'autre étant l'excellent Sa vie dans les yeux d'une poupée. Je passerais sur la saga Kaleb qui était tout aussi prenante et géniale, mais plus jeunesse… du moins sur les deux premiers tomes ! Encore une fois, l'auteur m'a surprise. Encore une fois, j'ai dévoré son roman.

Il m'en faut peu pour être conquise : une bonne intrigue bien ficelée, un texte fluide, des personnages intéressants, des péripéties à toutes les pages, du mystère en veux-tu en voilà. OK, il ne m'en faut pas peu. Je suis peut-être un peu exigeante (encore que j'en connais des pires que moi…), mais à chaque fois que j'ai lu un titre de cette auteur, j'ai tout eu, donc…

Cette fois, nous avons droit à une double histoire. L'une se déroule dans le passé et nous relate le contexte d'un drame ayant conditionné les événements se passant aujourd'hui. Les liens entre les personnages arrivent rapidement, mais l'on ne sait pas tout tout de suite – même si c'est ce que j'ai cru très vite. Des surprises nous sont révélées régulièrement lors de la lecture, et une en particulier m'a laissée bouche bée.

Je pensais que tout était clair comme de l'eau de roche, tout filait à une vitesse hallucinante, et la révélation m'a coupée dans mon élan. J'ai été tellement surprise, que j'ai même ralenti ma lecture, car ce n'était pas du tout ce que j'imaginais. Rassurez-vous, c'est revenu ensuite, je n'allais pas attendre trop longtemps non plus pour quitter le passé et découvrir la finalité du présent… car ce roman était trop addictif ! En bref, une nouvelle lecture d'Ingrid Desjours qui m'a beaucoup plu. Décidément, je devrais la lire plus souvent !
Lien : http://mes-reves-eveilles.bl..
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Ingrid Desjours signe avec La prunelle de ses yeux un excellent thriller psychologique comme je les aime. Les personnages sont à la fois machiavéliques et paumés, et la partie thriller aborde un contexte médical que je ne connaissait pas et qui, à lui seul, contribue au suspense de l'intrigue. Il s'agit de la cécité de conversion, une maladie sans aucune anomalie physiologique, mais liée à un profond traumatisme psychologique, se traduisant néanmoins par une perte de la vue qui peut être totale.
C'est le cas de Gabriel devenu aveugle suite à l'assassinat de son fils de 17 ans. Bien qu'il ait réussi à développer d'autres moyens de perception, on se demande par moment si sa cécité est bien réelle, tant ses déductions et ses agissements liés aux perceptions de l'environnement sont étonnantes. Sachant que cette cécité peut être réversible, on s'attend aussi par moment à une diminution de sa cécité et un retour à une vue normale.

L'auteur signe un roman véritablement abouti. Avec dextérité, elle l'ancre dans la réalité quand il est question d'élitisme et des grandes écoles, d'intolérance et de pouvoir politique. Non sans un certain brio, elle essaime d'autres thèmes, les relations père-fils, l'homosexualité, le bizutage, la soumission à travers l'expérience de Milgram, la résignation acquise via l'expérience d'Overmier & Seligman, Seligman & Maier.

Mais cela dit, je donne l'impression d'un fourre-tout. Il n'en est rien. Bien au contraire. Ce roman noir, est d'une rare fluidité. le lecteur navigue dans un va et vient incessant entre 2003 et 2016. Deux époques mais aussi, un double suspense. La narration amène une analyse fine et intelligente des situations. Elle construit l'intrigue dans un rythme parfait. Tout devient passionnant. Il y a le meilleur de l'homme et le pire, l'amour et la haine. le lecteur est au début de chacune des parties de ce roman, éclairé par de courts textes relatant des expériences menées dans les années 60. Ces liens qui n'ont rien d'innocent. Ils renforcent ce que vivent les personnages principaux. Justement, parlons de ces personnages. Ils sont forts et torturés. Leurs sentiments sont justes. Gabriel, son deuil et sa culpabilité, Maya et ses dépendances, à l'alcool et à Tancrède Sinclair, l'archétype du facho détestable. Et Victor, personnage central, forgé dans ses doutes et ses envies, si présent et décédé.

L'intrigue est délicate et brutale. Chacun manipule l'autre dans un voyage où tous se verront dépouillés de leurs artifices, de leurs mensonges et leurs non-dits. Dans cette recherche de la vérité où les traumas doivent être mis à nu, Ingrid Desjours joue sur les certitudes et les doutes. Chercher la vérité peut-être un révélateur de ce que nous sommes. Voir cette vérité en face, y faire face, c'est aussi affronter son propre regard sur soi.

Une histoire aussi noire que touchante.
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