J'ai été particulièrement déçue par cette lecture dont beaucoup m'avait fait l'éloge. J'ai été mainte fois tentée de ne pas terminer cette lecture mais j'ai persisté dans l'espoir qu'un revirement allait me faire changer d'avis. Certes, on m'avait prévenue que le livre était excellent mais que l'histoire pouvait paraître sordide. Sordide oui, elle l'est. Mais je ne crois pas que ce soit seulement cela qui m'a fait ne pas aimer le livre. Des livres sordides, dérangeants, j'en ai lus, j'en ai aimés certains, d'autres un peu moins, là n'est pas la question. Ce livre n'a pas emporté mon adhésion car je l'ai trouvé plus insipide que sordide. Où veut en venir l'auteur, où veut-elle nous mener, je me pose encore la question après avoir terminé ce livre il y a quelques jours.
On suit donc Barbara, jeune femme timide et réservée qui vit encore avec sa mère, une mère tyrannique qui lui refuse toute autonomie et la maintient dans un confinement malsain et régressif. Barbara qui a néanmoins convaincu sa mère qu'en entreprenant des études pour devenir esthéticienne, elle pourrait lui offrir un confort supplémentaire. En cette dernière journée d'études, Barbara au lieu de fêter comme il se doit l'obtention de son diplôme avec les autres jeunes femmes de sa promotion, se doit de rentrer le plus tôt possible auprès de sa mère, au risque de s'attirer les foudres de celle-ci. Sur le chemin du retour, elle décide néanmoins de faire une halte au magasin de poupées pour faire l'acquisition de la poupée en porcelaine « Sweet Doriane » qu'elle convoite depuis longtemps et pour laquelle elle a économisé. Afin de ne pas se mettre davantage en retard, elle décide de prendre un raccourci en passant par un parc. Elle y fera une mauvaise rencontre se faisant violer par un ivrogne à l'odeur nauséabonde profitant de l'aubaine pour assouvir un besoin primaire. Moquée par ses collègues de travail, elle s'en remet à sa poupée « Sweet Doriane » qui la « transformera » en Barbie, une jeune femme sûre d'elle et profondément séductrice. Une transformation qui signera pour Barbara alias Barbie une véritable descente en enfer.
L'histoire de cette jeune femme, Barbara, qui s'affranchit de cette mère tyrannique et de ce passé qu'elle refoule en devenant Barbie, femme fatale, ne m'a pas plu. Je n'ai pris aucun plaisir à cette lecture dont on comprend aisément les tenants et les aboutissants d'entrée de jeu. L'on comprend ce dont Barbara a été victime enfant, la psychose dans laquelle cette enfance l'a plongée. Aucun suspense pour moi.
L'écriture de
Ingrid Desjours est crue, nerveuse. Je dois reconnaître que cette écriture sert à merveille cette histoire dérangeante où l'on suit cette jeune femme, abîmée par la vie et son inéluctable descente en enfer.
J'ai finalement davantage apprécié les passages du livre dans lesquels il est question de Marc Percolès, lui aussi abîmé par la vie. Un flic esquinté physiquement et mentalement par l'amour destructeur qu'il portait à son épouse. Un personnage qui sous ses airs d'ours mal léché et de provocateur invétéré dissimule une sensibilité à fleur de peau et dont le métier est aussi salvateur que ravageur. L'enquête que mène Marc sur un serial killer qui sévit depuis quelques temps, conduirat les deux protagonistes à se rencontrer. Cette rencontre signera-t-elle pour eux le début d'une nouvelle vie ?
Parce qu'un avis n'est que personnel et dépend de la sensibilité de chacun et même si ce livre fut une déception pour moi, je vous invite à vous forger votre propre opinion en le lisant si le coeur vous en dit.
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