Définition de l'expression "Madame Michu" "commère, ménagère, femme grossière, du peuple."
le soleil brille, j'ai repris mes balades en vélo, la forme revient peu à peu, et, comment dire ça tout en restant polie: il vaut mieux ne pas me chercher en ce moment, car mes neurones réagissent au quart de tour. Je suis une fille gentille, mais je défends une certaine idée de la littérature, autant dans mon activité bloguesque que dans ma pratique professionnelle.
J'ai hésité sur la rubrique dans laquelle classer cet article: j'ai pensé en créer une nouvelle, "coups de pieds au c... qui se perdent", mais finalement, non, je vais choisir "littérature", puisque l'auteure en question prétend en écrire.
Je ne donnerai pas son nom, cela lui ferait trop de publicité, quand tant d'excellents écrivains ne bénéficient malheureusement pas des méthodes marketing véreuses d'une maison d'édition qui ne mérite pas davantage d'être citée. Ceux qui suivaient mon ancien blogue la reconnaîtront sans doute , les autres s'en feront donc une idée totalement objective, à l'aune des déclarations de la dame sur les lecteurs qui lui font l'affront de ne pas apprécier sa prose (médiocre, mais ce n'est que mon avis Michudien)
Mais là n'est pas la question,car, pour être juste, certains blogueurs apprécient son "oeuvre". Ma foi, chacun ses goûts. Je respecte ses lecteurs, et le plaisir ou la joie qu'ils prennent à leur lecture. Mon beau-frère adore
Marc Lévy, j'adore mon beau-frère, et je ne l'ai jamais traité de Monsieur Ducon. le problème, justement, c'est que l'auteure elle-même ne reconnaît pas aux lecteurs la légitimité de leur goûts, comme elle vient de le prouver, dans une entrevue récemment publiée (sur un site non officiel, car depuis sa sortie son livre est totalement ignoré de la critique professionnelle, allez savoir pourquoi...)
Voilà donc la question qui lui est posée, et sa réponse:
Lorsqu'on vous lit, on découvre un auteur assez cash, qui n'as pas peur des mots crus ou des situations très gore. Vous n'avez jamais eu peur de restreindre votre lectorat en faisant c
e choix. Car tout le monde ne peux pas forcément supporter des scènes parfois vraiment très dures psychologiquement.
Et si ces scènes un peu dures ne sont le fruit d'aucune démarche (je ne cherche pas à intellectualiser mon écriture, je partage un ressenti, tout simplement) je refuse encore plus d'avoir celle de me censurer, d'arrondir les angles et de mettre trop de vernis pour ne pas déplaire à la majorité, voire lui plaire. Je ne suis pas une "faiseuse" et je pense que les concessions, quand il s'agit de créer, c'est ni plus ni moins de la compromission. Et ça, je ne peux pas. Peut-être ai-je un ego démesuré, mais je refuse de baisser ma culotte et de rogner mes mots, de renier ce que je pense. Vous savez, écrire c'est jouir d'une liberté formidable, on peut en effet aller très loin, plus que dans un film où l'image peut être un frein. Alors je n'ai pas envie de renoncer à cette liberté, ça me donnerait d'ailleurs l'impression de trahir mes lecteurs, de les prendre pour des cons si d'un coup je me mettais à écrire de façon plus sucrée. Et puis, si je ne plais pas à Mme Michu parce que je la choque trop eh bien tant pis pour elle et même tant mieux pour moi !
Passons sur le fait que certains seraient "choqués" par son roman, qui n'a absolument rien d
e choquant , et qui fait même sourire tant les situations sont naïves et caricaturales. Une mi-vierge mi-pute (Barbara Barbie, oui, c'est hilarant), un flic manchot (si si) mais pas si macho (ben tiens!), une mère abusive (fallait y penser), un jules maquereau qui s'appelle Raoul(ben...oui.), une poupée qui parle (euh...si) des discours pseudo sociologiques dignes d'un devoir de philo de terminale, et, pour couronner le tout, un incipit et un exipit si racoleurs qu'on se croirait dans un 50 nuances de grey version "bouh, je vais vous faire peur!!". Peut-être une gamine de dix ans pourrait se trouver incommodée, et encore...
Passons encore sur le langage soit-disant "cru"... Là encore, rien de cru (lisez le dernier roman de del Amo, Pornographia, que j'ai adoré, et vous comprendrez ce qu'est une littérature "crue et choquante" ) Ce n'est pas parce qu'on écrit "putain de merde" à chaque coin de page qu'on choque le bon peuple. Et ce n'est pas parce qu'on écrit du thriller qu'on doit se dispenser de savoir écrire...tout court.
Alors, quand cette auteure, qui , au bout de trois romans déjà, ne jouit d'aucune reconnaissance, ni officielle, ni populaire (son livre se vend mal malgré une campagne de pub digne d'un
Marc Lévy en jupons, et également malgré des amis dans certaines sphères médiatico-télévisuelles qui considèrent la littérature comme un produit, et non comme un art, et qui font des "chroniques littéraires" comme d'autres déroulent du PQ), quand cette auteure, donc, qui, en d'autres circonstances, avait déjà fait preuve d'un manque total d'humilité, traite avec autant de morgue et de mépris les lecteurs qui osent ne pas apprécier son roman, moi, Madame Michu, au nom de toutes les Michu de ce bas-monde, je dis, dans le plus grand calme, et dans la plus grande sérénité, que le respect vis-à-vis du lecteur, c'est un peu comme le sourire du commerçant: obligatoire, et la moindre des choses.
Quelle que soit la valeur de l'oeuvre, cette déclaration, hautaine, profondément méprisante, et bête comme la pluie, ne peut que desservir la littérature et ceux qui, comme moi, l'aiment et la défendent.
Pour conclure, restons dans l'élégance et la finesse (pour se faire comprendre de l'autochtone, il faut bien employer son langage):
"Tu sais ce qu'elle te dit, Madame Michu?"
à bon entendeur...
nb: depuis la publication de l'article, je reçois des courriels regrettant que je ne cite pas l'auteure... Je le ferai sans problème, mais en privé. Merci de votre compréhension.
nb2: suite à un mail insultant de trop, dont l'origine ne fait pas de doute, voici les références:
Ingrid Desjours,
Sa vie dans les yeux d'une poupée.
Lien :
http://culturelles.eklablog...