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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Essai qui suit le précédent opus du même auteur. Cette fois, il s'agit, après avoir dressé un état des lieux de la lecture en France, de proposer des remèdes.
On commence par remarquer que la lecture s'apprend en dehors du cercle scolaire. Inutile de chercher une énième réforme des programmes de notre éducation nationale en prise avec des difficultés multiples : la lecture est un univers culturel qui doit être mis à disposition des enfants bien évidemment par les parents : lecture partagée dès le plus jeune âge pour commencer. Ce n'est pas fait, ou de manière confidentielle. Or, plus ils vieillissent, moins ils lisent et même bien moins que les générations précédentes. Et des textes de moins en moins littéraires : mangas, magazines... Et bien sûr, des textes sur les écrans qui les absorbent quantitativement (c'est le crétin digital du précédent ouvrage). Résultat : ils ne savent plus vraiment lire au sens où lire signifie s'approprier le contenu d'un texte, son vocabulaire etc...
Ensuite, le neurologue écrivain s'intéresse à notre cerveau : celui du lecteur pratiquant est « une orfèvrerie de haute précision » dont la construction repose sur une intense et patiente pratique qui seule permet de rôder tous les mécanismes permettant d'absorber suffisamment de connaissances langagières et culturelles pour affronter les complexités des univers écrits. Lorsque l'expérience s'avère insuffisante comme aujourd'hui, la performance ne peut que se situer entre médiocre et très médiocre...
La suite revient sur les remèdes : aux parents de : « Parler, jouer avec les mots, les syllabes, les lettres, les sons » pour fertiliser le cerveau des enfants, aux parents encore de parler à l'enfant et en lui lisant des histoires...
La suite est un long plaidoyer pour l'utilisation du livre (plutôt papier) comme le meilleur outil de développement de l'intelligence, supérieur en tous points de vue aux vidéos, écrans divers même éducatifs. Construire des connaissances solides, développer l'empathie ne sont que de vains mots sans l'expérience de l'altérité procurée par les livres.
La conclusion de l'ouvrage est donc un appel urgent essentiellement tourné vers les parents à faire l'effort de proposer, de valoriser la lecture à leurs enfants. L'école seule ne saurait se substituer au cadre familial de promotion de la lecture.
Un livre intéressant qui sera lu par ... les parents déjà convaincus. Il aurait plutôt intérêt, l'auteur, à se rendre sur une émission débile (genre TPMP) pour toucher son public cible, ou poster une vidéo sur YT (bien que le risque de censure soit fort sur un sujet aussi brûlant).
Alors, les parents enfin éclairés, le lendemain... cochez la bonne réponse
a) Ne regarderont plus les "Marseillais en vacances sur la Lune" et liront un livre à leurs enfants
b) Ne regarderont plus les "Marseillais en vacances à Katmandou" mais n'oseront pas interrompre la partie de "Legend of Zelda" de leur progéniture.
c) Regarderont l'épisode suivant de la fameuse émission débile citée plus haut pour trouver d'autres bonnes idées à appliquer dans leur vie de tous les jours et aussi comment penser sur certains sujets quand on n'a pas l'habitude de penser par soi-même. Tout en ne voyant pas l'intérêt d'interrompre la partie de "Minecraft" de leur progéniture qui leur fiche la paix pendant qu'ils se distraient honnêtement.
Résultat?
Inutile de voter, on connaît tous la réponse, c'est même pour cela que la télévision est possédée par quelques grands oligarques. On peut qualifier ce genre d'ouvrage de coup d'épée dans l'eau. Dommage.
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On peut résumer la thèse de l'auteur par ce message qu'il nous délivre dans son avant-propos : « Depuis l'émergence du langage, l'humanité n'a rien inventé de mieux que la lecture pour structurer la pensée, organiser le développement du cerveau et civiliser notre rapport au monde, le livre construit littéralement l'enfant dans sa triple composante intellectuelle, émotionnelle et sociale » (Page 16). L'auteur prêche un convaincu, mais l'important c'est d'apporter des éléments factuels permettant de démontrer cette thèse et c'est ce que fait l'auteur dans ce livre. Michel Desmurget est docteur en neurosciences et directeur de recherche à l'INSERM. Ce livre est la suite de son premier opus « La fabrique du crétin digital » qui n'était qu'un constat dépourvu de solutions. Il dénonçait les effets délétères des écrans : appauvrissement du langage, le repli sur soi, bref l'abrutissement généralisé.

Alors que faire ?

L'auteur considère que le rôle des parents est fondamental et qu'il ne faut pas se polariser sur la qualité de l'enseignement ni sur les problèmes d'hérédité. L'environnement immédiat de l'enfant est déterminant. Un enfant entouré de livres et de lecteurs aura plus de chance de lire précocement, de lire beaucoup et, au bout du compte, de lire efficacement. La lecture développe l'empathie, l'imagination, la créativité, l'intelligence, l'aptitude au langage et joue un rôle déterminant dans la réussite scolaire (des études le démontrent). Les parents peuvent donc jouer un rôle important dans le développement des compétences en lecture de leurs enfants, en leur lisant des histoires dès leur plus jeune âge. La lecture partagée pourrait faire passer l'intelligence verbale de l'enfant d'un QI de 100 à 111 (Page 201). L'auteur préconise de commencer la lecture partagée le plus tôt possible et de poursuivre au moins jusqu'à la fin du primaire voire le milieu du collège (Page 207). Autre point important à considérer : l'école ne peut pas rattraper les carences du milieu familial. Il faut lire au moins 30 min, par jour pour développer efficacement son niveau de culture et de compréhension du langage, sinon le retard accumulé ne sera jamais comblé. Michel Desmurget consacre un développement spécial aux livres numériques. Il démontre la supériorité du papier sur l'écran sans dénigrer totalement l'usage du numérique et de l'internet. Les capacités de compréhension acquise à travers la lecture de livres constituent un prérequis à une navigation efficace sur le web.

Les arguments développés par l'auteur sont assez convaincants et je recommande à tous les parents la lecture de ce livre. Il est d'ailleurs assez unique en son genre, car il n'existe pas à ma connaissance, de livre de ce type qui examine la question de la lecture et de son impact sur le développement intellectuel en s'appuyant sur des données scientifiques.

En juin 2021, Emmanuel Macron avait lancé la lecture comme une grande cause nationale. On ne peut que souscrire à un tel projet, mais au-delà des paroles les actes semblent se faire attendre.

L'ouvrage est complété par une abondante bibliographie (51 pages). J'ai aussi trouvé très utiles les résumés/synthèses proposés à la fin de chaque chapitre.

- « Faites-les lire ! — Pour en finir avec le crétin digital », de Michel Desmurget Seuil (2023), 409 pages.
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Enseignante et passionnée de littérature, je faisais partie des convaincus d'office en ouvrant cet ouvrage. Je l'ai lu pour questionner mes pratiques de maman, mais surtout pour chercher des astuces à partager aux parents de mes élèves.

Pour être honnête, je n'ai pas lu intégralement la première partie "La lente agonie de la lecture". Les 50 premières pages suffisent à comprendre les motivations de Michel Desmurget et son constat amer : les enfants lisent de moins en moins, perdent en vocabulaire, en compréhension et donc en capacité de réflexion. Et l'école ne pourra pas y remédier faute de temps et de moyens humains. Déprimant.

Je suis passée directement à la deuxième partie joliment intitulée "L'art de lire". Y sont expliqués les mécanismes complexes d'acquisition de la lecture, qui expliquent les difficultés rencontrées par les enfants face à cette tâche pour le moins complexe. Mais c'est la troisième partie qui voit enfin des solutions émerger. L'auteur y propose quantité d'idées de jeux et d'activités à faire avec son enfant pour développer sa reconnaissance des lettres et des sons.

Le souci, et c'est un peu la limite de cet essai, c'est qu'il y a des risques d'avoir perdu les "petits lecteurs" en route, écrasés sous la masse de chiffres et de références. Or la lecture, si elle n'est pas héréditaire, dépend énormément du contexte familial de l'enfant. Et des parents qui lisent peu ont toutes les chances d'avoir des enfants qui ne s'intéressent pas aux livres. L'idéal serait donc d'informer ces familles. Pour qu'elles soient informées de l'importance de lire et faire lire, et puissent le choix qui s'impose pour le bien de leur enfant.
Car en lisant les effets considérables qu'ont sur le cerveau de nos enfants quelques minutes de lecture quotidienne agrémentées de divers petits jeux, il y a de quoi se motiver et s'y tenir ! D'autant que, des études le montrent, tous les enfants (petits et grands) aiment écouter des histoires.

Michel Desmurget multiplie chiffres, pourcentages et conclusions d'études pour étayer son propos. Malgré un travail de vulgarisation remarquable, tout cela rend la lecture de cet essai un peu rébarbative. On peut le comprendre tant son précédent ouvrage s'est vu critiqué. le sujet lui tient à coeur (comme à nombre d'entre nous sur ce site) et il veut faire le tour de la question. Les notes bibliographiques sont impressionnantes, 50 pages de références tout de même !
En résumé, cet ouvrage passionnant nécessiterait à mon avis un complément plus court, à destination des familles moins portées sur l'objet livre, reprenant seulement les idées-clé et les situations pratiques.
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Bien sûr c'est à une personne déjà convaincue
des bienfaits de la lecture que Michel Desmurges
s'adresse mais il n'est jamais inintéressant de
comprendre les raisons scientifiques pour lesquelles la
lecture est une saine activité.

Cet essai se lit comme une continuité de la Fabrique du
crétin digital. Face aux écrans qui attirent toujours
plus les jeunes ( et moins jeunes ), la lecture serait -
elle la solution ? Michel Desmurget en est convaincu et
les études qu'il rassemble et vulgarise dans ce livre
abondent son message. Avant même de lire une seule
ligne de ce livre, j'en étais déjà persuadée mais il a fini
de me convaincre.

J'ai été particulièrement intéressée par la première
partie qui pointe le rapport à la lecture des jeunes
d'aujourd'hui, plein de paradoxes ( ils aiment lire mais
dans les faits ne lisent que peu...par exemple) et les
effets délétères d'une lecture ( et de la compréhension
de ce qui est lu, au delà du simple décodage) trop peu
présente dans le quotidien des jeunes, sur la réussite
scolaire.

J'ai bien aimé aussi le fait que Desmurges insiste sur le
rôle fondamental des parents dans l'accompagnement
de la lecture et le plaisir de lire, ne laissant pas à
l'école le soin de tout faire, bien au contraire,
démontrant que sans les parents, l'école ne pourra pas
remédier à cet écart inexorable entre lecteurs et non
lecteurs.

Si je ne suis pas à 100% d'accord avec tout
l'argumentaire ( je trouve par exemple qu'il se montre
un peu trop critique à l'égard de la BD ou défend
surtout la lecture classique, reconnaissant qu'à
demi-mots qu'un enfant qui lit quelque chose c'est
toujours mieux qu'un enfant qui ne lit rien), je ne peux
qu'aller dans son sens pour ce qui est du message
général.

Certaines parties sont un peu complexes et pointues
mais l'ensemble est vraiment passionnant. Reste à
savoir si les parents qui ne sont pas encore convaincus
auront envie de jeter un oeil au moins curieux à cet
ouvrage voire en entendrons parler... ( et c'est bien
encore là tout le problème...)
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La promesse est d'en finir avec ce que l'auteur nomme : le cretin digital. J'avais lu le 1er opus qui était un triste constat de la situation, mais malheureusement sans véritable proposition de solutions.
Ici l'auteur nous parle des bienfaits de la lecture, sous tous ses aspects. Il nous la sert comme étant un peu le remède miracle aux problèmes liés à l'addiction de nos jeunes aux écrans récréatifs. Difficile de ne pas adhérer !
Il nous explique comment offrir à nos enfants les meilleures conditions pour en faire des bons lecteurs. Ah si seulement c'était si simple…
J'ai trouvé le contenu intéressant et comme souvent très (voir trop) documenté par de nombreux résultats d'études.
Le livre est à conseiller à tous jeunes parents, cela peut les aider et leur donner conscience de l'importance de ne pas s'appuyer uniquement sur l'école pour faire de nos enfants des amateurs de lecture.
Je n'ai pas trop apprécié que l'auteur dénigre autant la lecture sur liseuse, j'ai trouvé ses arguments très faibles.
Il met aussi les lectures de BD et autres mangas sur un plan très inférieur aux livres, selon moi c'est une autre forme de lecture, qui permet de mettre une première base à une pratique future plus orientée vers des vrais bouquins.
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De l'importance de lire, Michel Desmurget en fait le thème central de ce livre. Un peu en opposition au crétin digital, il espère une jeunesse tournée vers la lecture tant les bienfaits,selon lui, sont multiples : enrichissement lexical, syntaxique, culturel, émotionnel...
Le propos est bien amené puisque, études et statistiques à l'appui, il démontre un à un chacun des enrichissements et les agrémente d'exemples et chiffres très parlants. Je faisais déjà partie des adeptes de la lecture mais j'avoue que les propos ont appuyé encore mes convictions et me permettront sans doute d'être plus convaincante lors de discussions à ce sujet.
Seul petit bémol pour ma part, le livre tombe un peu, selon moi, dans le prosélytisme excessif au risque de sembler parfois un peu condescendant.
Je conseille vivement cependant de le placer dans les mains de tous les parents car je suis sincèrement persuadée que , nombre d'entre eux, changeraient certaines habitudes s'ils en connaissaient l'impact réel à court terme et à long terme.
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Enseignante en français, je suis forcément convaincue du discours de Desmurget. Il n'empêche que cette lecture m'a paru très intéressante: elle explique par le détail (trop parfois?) l'apport de la lecture chez l'enfant, de 3 mois à 18 ans. Il insiste sur l'importance de l'accompagnement des parents, soulignant le fait que l'Education Nationale ne peut pas tout faire. Il apporte des chiffres qui prouvent que les lecteurs réussiront mieux à l'école, que ce soit en français ou en maths (le comparatif du même problème, formulé de deux façons différentes est éclairant: le premier problème est réussi de façon presque unanime alors que le deuxième, qui nécessite une lecture de l'implicite plus fine, est davantage échoué) comme dans d'autres matières. Il annonce les pourcentages et les temps d'études supérieures ainsi que de risques de chômage selon l'investissement dans des temps de lecture quotidiens. Bref, je ne vais pas refaire ce livre: il est éclairant.

Malgré tout, un regret pour moi. Je m'attendais à des propos plus abordables. Je me voyais déjà conseiller cette lecture à des parents, lire éventuellement certains courts passages lors des réunions de rentrée auxquelles les parents sont encore assez mobilisés (ah! les bonnes résolutions du début d'année qui ne tiennent pas forcément!!!). Mais Desmurget aurait tendance à dire des choses simples de façon un peu trop scientifique (le nombre de termes qui m'ont replongée dans mes études de phonologie ou autre!!!) ou grandiloquente. La lecture m'a semblé parfois un peu trop laborieuse (et pourtant je suis une grande lectrice et je maitrise la langue de Molière de manière très satisfaisante!!!) et j'ai failli, je l'avoue, décrocher. Pour preuve, j'ai senti le besoin d'étaler cette lecture sur... 35 jours!!! En parallèle avec d'autres romans qui me divertissaient davantage. J'aurais donc apprécié une écriture qui se mette au niveau de Mr et Mme Toulemonde (voire au niveau des CSP- comme les appelle l'auteur à certains passages). Mais peut-être quelqu'un se lancera-t-il?! Et peut-être l'Education Nationale en délivrera-t-elle un exemplaire à chaque foyer dont un enfant est scolarisé? La dépense serait tout aussi profitable que celle des uniformes ou des tablettes numériques! ;-)
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