Vraiment, je trouve que les plantes sont meilleures camarades que les hommes. Elles se rendent service à pousser ensemble. Je regrette que nous soyons des bêtes plutôt que des herbes, car nous aurions plus de satisfaction à vivre en société.
Je désherbais les plates-bandes à quatre pattes quand l’idée m’est tombée dessus que je pouvais ruser. Ils n’y connaissaient tellement rien, tous autant qu’ils étaient, que je pourrais leur mettre des salades au milieu des pervenches…Ils n’y verraient que du feu. Des pieds de vigne dans les rosiers. Des bouquets roux de rhubarbe entre les buis. Des choux montant dans les asters. Des thyms, des romarins, qui peuvent passer pour des plantes à fleur au printemps
La maître peut me traiter de maudite socialiste, je trouve dommage que ceux qui ont la bonne place ne pense qu'à la garder, au lieu de réfléchir à la partager.
J'ai alors pensé qu'il était merveilleux d'être riche car les riches n'ont rien d'autre à faire que désigner ce que les autres se chargent de leur porter.
Et moi qui croyais au matin, en entrant dans Paris que j'étais libre comme le vent... II ne m'avait pas pas fallu très longtemps pour apprendre que la liberté n'est pas la même selon que l'on est riche ou que l'on est pauvre, selon qu'on est aimé ou qu'on ne l'est pas. Les filles socialistes devraient se méfier de la misère comme de l'amour, car il se trouve toujours un état pour les faire obéir.
Mes pleurs et mes insolences avaient réussi où ma prudence et ma politesse n'avaient servi à rien. Il faudrait que je m'en souvienne à l'avenir.
Sur un terrain modeste , on produit moins mais on peut toujours produire mieux . Je m'y emploie sans m'épargner , avec mes gens .Je ne m'en sens pas moins libre, ce qui est curieux car je suis sans cesse occupée.
Deux badauds qui passaient m'ont regardée m'enfuir sans se troubler. On a trop l'habitude ici que les gens se frappent et s'injurient.
J'étais si contente de recevoir un cadeau que je me suis levée de mon banc pour l'embrasser, ce qui lui a mis les larmes aux yeux. J'en ai déduit que les gens qui viennent du Nord ont peut-être le dos solide mais qu'ils ont aussi le cœur fragile.
- Alors Louise, a-t-il dit avec une grimace, tu as les cheveux qui moutonnent. Fais-moi penser à te donner du gras de bœuf pour les aplatir. Tu te l'appliqueras sur la tête.
Du gras de bœuf... Et puis quoi encore ? Il en aveit de l'aplomb, de parler de ses cheveux à une demoiselle.
- Non, monsieur je n'appliquerai rien du tout. Je ne tiens pas à sentir le pot-au-feu. Vous êtes gentil mais gardez votre gras pour vous.