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EAN : 9782020382045
251 pages
Seuil (02/10/1999)
3.19/5   174 notes
Résumé :
Que faire d’une jeune femme qui s’installe chez vous, sous prétexte qu’elle n’a pas de domicile et qu’elle s’entend bien avec vos enfants ? Son portrait peut-être.
Enfant de la DDASS, fille des rues, "fourmi" pour un dealer et prostituée occasionnelle, Olivia porte en elle un passé chargé et un présent hasardeux. Avec elle, c’est un peu de la violence et de la corruption du monde qui frappe à votre porte. Ingénue professionnelle, libertine à son insu, cette a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Elles sont deux, habitent sous le même toit ou presque et se partagent la garde des enfants. La première Olivia est une jeune femme de vingt-trois qui a été recommandée à la seconde pour garder ses deux enfants. Elle sait s'y prendre et les enfants l'adorent. La seconde est journaliste, documentaliste, rédactrice pigiste. Elle réécrit les textes des autres, les met en forme, leur donne vie. Mais tout ça, c'est de la prose, du blabla pour gagner son pain quotidien. Si son métier lui a plu un moment, elle ne le supporte plus. En fait, elle ne le supporte plus depuis qu'elle connaît Olivia. Olivia dont la courte vie est chargé de coups. Olivia, la dopée, qui a traversé mille épreuves mais qui a gardé le sourire. Olivia qui donne tout et reçoit très peu.

Malgré la présence d'Olivia, ou à cause d'elle, la journaliste s'enfonce peu à peu dans la déprime. Face aux révélations d'Olivia, elle se rend compte qu'elle ne sait rien de la vie et qu'elle a toujours été protégée. Que faire pour aider la jeune nounou ? Elle l'écoute sans oser lui donner de conseils, elle l'écoute sans paraître ahurie devant tant de souffrances, elle l'écoute et se sent impuissante...

Un livre intense, dur, mais aussi plein de tendresse et d'humanité. Un roman qui dénonce les agressions que certains sont capables de recevoir en se disant que la vie est ainsi faite, sans vraiment se rebeller car ne connaissant pas autre chose que la violence, le manque d'amour, l'alcoolisme, la drogue... Un roman qui permet la rencontre de deux personnes que tout sépare, en apparence seulement.

Un roman qui m'a profondément touchée car écrit sans détour, un livre magnifique sur un sauvetage réciproque, sur une amitié sincère entre deux personnes qui n'auraient pas dû se rencontrer...
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C'est rare mais... sans moi. Je suis passée complètement à côté de ce roman. Trop de tout. Trop de différence entre les deux principales protagonistes, trop de drames sur la tête d'une seule si jeune personne, trop de légèreté dans les dialogues alors qu'il est question de pénal… impossible de me sentir proche d'aucune des deux femmes. Comment imaginer réaliste ce croisement de destinées ?
Une divorcée loge chez elle Olivia, une jeune fille de dix ans sa cadette, qui va entretenir son logis et garder ses enfants en bas âge. Or Olivia, si jeune et ayant malgré tout déjà traversé tant de souffrances, est toujours sur une pente assez dangereuse. La mère de famille apprend au fil de l'histoire les violences passées et présentes d'Olivia, ses drames, et prend connaissance de la bouche d'Olivia même des actes criminels commis encore aujourd'hui par un membre de sa famille sur une mineure. Partant de là, j'étais déjà en colère devant le calme relatif de la mère de famille et ses tentatives de raisonner Olivia avec prudence. Je crois que j'aurais tout défoncé. Alors quand vers la fin du roman, cette mère de famille frise le burn-out et se laisse aller, vraiment je ne pouvais adhérer. le switch des destinées, la jeune fille devenant une femme active et la mère de famille en chute libre n'était pas plus convaincant. J'ai malgré tout apprécié la plume légère et vive de l'auteur.
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Une jeune femme divorcée, travaillant dans la communication, prend chez elle Olivia pour s'occuper de ses deux enfants.
Olivia est une enfant de la DASS qui a eu une jeunesse plus que difficile. Elle a subi des violences sexuelles depuis l'enfance, s'est droguée, a été en hôpital psychiatrique……. Mais elle rayonne d'optimisme et de joie.
Entre les deux femmes, une profonde complicité s'installe.
Au gré de leurs défaillances, l'une veille sur l'autre.
S'il n'y a pas vraiment d'histoire, à part le quotidien de deux personnes très contemporaines et les liens qui se tissent entre elles, ce roman est formidablement bien écrit avec un style limpide et concis, sans mièvrerie.
Marie Desplechin sait faire vivre ses personnages, traquant leurs forces et leurs faiblesses, aiguisant leurs armes pour survivre dans un monde pas toujours tendre ni facile. Sensibilité et tendresse dominent dans ce roman qui offre une lucide réalité de la société actuelle.
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« Sans moi »
J'aurais adoré m'attacher aux personnages mais ils ont évolué sans moi.
J'aurais aimé être happé par l'histoire mais elle s'est déroulée sans moi.
J'aurais souhaité livrer un avis constructif sur ma lecture mais même ma critique se ferra sans moi
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Récupéré dans une boîte à livres. Après lecture de quelques unes des critiques de babelionautes, j'ai craint le pire. J'ai craint de ne pas aimer les personnages, d'avoir l'impression d'un traitement grotesque de causes et sujets sociaux et psychologiques lourds : drogues, pauvreté, viols... Mais le début m'a plutôt plu, beaucoup de phrases et expressions m'ont amusé, parvenant à produire un sourire autour de cette situation dure. Je ne sais pas trop pourquoi les punchlines* m'ont touché. J'ai espéré que ça continue. Malheureusement, après la première temps arc-en-ciel, la suite m'a ennuyé : l'évolution des personnages, l'une s'effondrant dans un burn-out*, l'autre retrouvant pied dans une passion constructive... Mouais... L'introduction d'un peu trop de personnages secondaires venant picorer le peu d'intérêt et d'espoir de profondeur qui me restaient, sans rien donner de plus...
Dommage.

* : le livre datant de 1998, ces termes ont un côté rétrospectif-actualiste.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Je fus ainsi rappelée à deux vérités. La première, quel qu’ait été mon désir de renvoyer dos à dos victimes et bourreaux sous prétexte d’histoire, ce monde indigne se pensait au présent, et il était proprement scié en deux. Il fallait que je me résigne à savoir de quel côté ranger mon cœur. La seconde, ce n’est pas parce qu’un travail est idiot que ce n’est pas du travail. L’injuste collaborateur du monde indigne ne bosse pas moins que son intègre contempteur. Et même, souvent, il en fait plus. Je pouvais me moquer autant que je voulais, je n’allais pas m’en tirer comme ça.
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Pour la plupart, nous apprécions l'amour de nos semblables, au titre de reconnaissance nécessaire ou de divine surprise. Nous avons été élevés pour ça, d'une façon ou d'une autre, selon la voie du manque ou celle du trop-plein, peu importe, au bout du compte nous aimons être aimés, et nous aimons aimer, à tort et à travers et à nos dépens, mais enfin avec entêtement, avec récidive et avec préméditation. L'amour nous plaît, son bruit de chaînes et ses fruits de saison. Et tant mieux. (p.10)
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souvent je doute je ne sais plus où poser la frontière entre la compassion et l'idiotie

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tout le courage que j'aimerais donner, c'est celui que je n'ai pas

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il faut se garder de digérer trop vite. les informations,La pensée est un cheval lent.
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[ Incipit. ]

Merci, j'en reprendrais bien, a dit Olivia en attrapant le manche de la casserole. Il faut que je t'avoue un truc. Je devrais manger moins, je grossis comme une outre. Tu te souviens quand je suis arrivée, là, en septembre, chez toi?
Oui, ai-je répondu. On n'est qu'en octobre après tout.
Bon, eh bien, à ce moment-là, il faut que je te le dise, je n'avais pas arrêté la dope, je le reconnais.
Ah, ah, ai-je fait, et j'ai tendu le bras pour prendre mes cigarettes.
Mais maintenant, j'ai arrêté.
J'ai allumé ma cigarette sans me presser. J'ai soufflé un rond de filmée et j'ai dit :
Je le savais.
Tu le savais quoi ?
Je savais que tu te dopais.
Olivia a saucé son assiette en silence. Elle n'a pas levé les yeux. Elle était incrédule, peut-être, ou vexée.
Tu aurais pu me foutre à la porte. Les gens sont contre les baby-sitters qui se droguent.
Une autre, je l'aurais mise dehors, ai-je remarqué.
Puis je me suis tue.
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Vois-tu, je n'ai pas besoin de meubles, ni de vêtements, ni de vacances, ni de voiture. Mais je veux aimer les pièces où je vis, la chambre où je me réveile, les rues dans lesquelles je marche. (p.83)
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Conseil lecture d'un livre jeunesse par Stéphane Nappez, co-fondateur de l'association Baraques Walden.
Entretien mené à l'Abbaye de Jumièges (Département de Seine-Maritime)
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