Nous sommes en compagnie des deux Jean, Echenoz et Rolin, comme une petite bande de miraculés. Ces enfants éparpillés , qui se croyaient seuls au monde des dizaines d'années plus tôt, ont lancé vers le ciel leurs fusées de détresse et elles furent aperçues. Ils ont des lecteurs. (p. 12)
Cette autre phrase, du vieil écrivain argentin
Edgardo Cozarinsky, je dois la citer de mémoire parce qu'elle ne fut pas écrite. Il me l'avait dite debout au zinc, à Saint-Nazaire, un peu dépité : « Nous avons été formés pour un monde dont la littérature était le socle. » Sans doute partageons-nous aussi cette nostalgie-là, et l'énigme de la gloire qui n'est pas toujours livresque, le goût des héros dont les vies furent majuscules, (…)
Après tout, je lis les Anciens sous forme de traces d'encre sur des feuilles de papier assemblées en livres et tous ces objets et matériaux leur étaient inconnus aussi bien que la langue dans laquelle je les lis, et pourtant ils sont mes contemporains le temps de la lecture.