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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'inspecteur Principal Morse de la police de Kidlington se retrouve aux urgences de l'hôpital, suite à un malaise. Alcool et cigarettes rongent le foie et l'estomac de façon imparable. le premier diagnostic annonce le moins et le plus pire… entre un ulcère normal et un ulcère perforé… faites votre choix !

Dans la salle commune, lorsque les médecines ne l'envoient pas dans une torpeur confuse, Morse détaille son environnement ; ses voisins perfusés, ses voisins décédés, les allées-venues des infirmières, les visiteurs…
Homme cultivé, très intelligent, Morse a besoin de stimulants cérébraux. Quand son assistant, le sergent Lewis, lui apporte deux livres pour combattre l'ennui, il les accepte avec soulagement. Un troisième recueil lui est offert par une vieille dame, en souvenir de son mari décédé la veille. Il avait passé sa vie à rédiger une histoire criminelle. « Meurtre sur le canal d'Oxford » de Wilfrid M. Deniston rejoint alors les deux autres sur la table de chevet.
Alternant ses lectures, « le billet bleu », lecture émoustillante, et « Meurtre sur le canal d'Oxford », relatant le viol et le crime d'une jeune femme, Joanna Franks, en 1859, Morse ne voit plus te temps passer.
Bien vite, seule la deuxième lecture accapare son attention. Des incohérences lors du procès des trois marins coupables, dont deux seront pendus, reviennent hanter Morse durant ses nuits.
Il décide donc de reprendre point par point l'affaire. Se faisant aider par le fidèle Lewis et Christine Greenaway, fille de son voisin de lit et bibliothécaire à la célèbre Bodléienne, Morse oublie ses douleurs gastriques, son confinement forcé, le dragon Nessie infirmière-chef, et son sursis dont la durée se partage entre quelques mois et quelques années.

De son lit, telle une seigneurie, le majestueux Morse reçoit ses visiteurs, donne ses ordres et constitue peu à peu un nouveau dossier sur cette jeune femme de trente-huit ans retrouvée noyée dans le canal d'Oxford.
Et les preuves racontent une autre histoire…

Ce livre est issu d'une série qui compte treize volumes. Celui-ci est le huitième. Cette découverte, je la dois à Edith qui avait su titiller ma curiosité avec son billet. Je rejoins son avis sur l'écriture, l'humour et le personnage.
Morse est un célibataire d'une cinquantaine d'années qui aime la littérature, la poésie, la musique classique et… boire. Malgré sa silhouette bedonnante, un peu décatie, Morse est un charmeur. On a du mal à l'imaginer autrement que séducteur lors de la lecture, même dans un pyjama aux couleurs criardes ; il séduit avec sa culture, sa gentillesse, ses yeux doux, son écoute, son humanité. Dans cet épisode, il ne sait plus où donner tête… les infirmières sont toutes belles, consciencieuses et vigilantes à son confort. Cette villégiature forcée finit par être très agréable.
Si parfois il se montre caustique, moqueur, ce piquant n'est jamais agressif ou vulgaire. Il nous régale de sa dérision et son humour très britanniques. Avec son comparse Lewis, ils forment un charmant couple ! le mentor et l'apprenti, le père et le fils.
Quant à l'enquête, elle se révèle étonnante. La perspicacité et l'entêtement de Morse élucident un crime trop vite jugé. Les indices récoltés cautionnent une autre vision qui paraît retorse et immorale.
Une lecture qui m'a captivée tout un après-midi, avec son mystère et ses personnages atypiques (Préférence pour l'infirmière en chef).
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« Mort d'une garce » est le huitième opus de la série des enquêtes de l'Inspecteur Morse écrit en 1989. Mais il est tout à fait possible d'en suivre le récit sans avoir lu les romans précédents. Ce roman s'inscrit dans la veine des romans à énigme, appelés aussi "whodunit", dans lesquels on retrouve l'ambiance des romans d'Agatha Christie ou de Patricia Wentworth:  les enquêteurs glanent les indices à partir desquels ils réfléchissent bien plus qu'ils n'agissent ( Voir l'article sur le Whodunit publié dans la rubrique "Policier: histoire du genre" du présent blog). Toutefois, Colin Dexter ajoute sa touche personnelle en accordant plus d'importance à la psychologie des personnages.
Les chapitres sont courts avec de nombreux dialogues et beaucoup d'humour, comme dans cet extrait au cours duquel Lewis rend visite à Morse cloué sur son lit d'hôpital: "Alors, reprit Lewis gaiement, comment vont les affaires? Qu'est-ce qui ne va pas, selon eux? -Ne va pas? Tout va bien! C'est juste une erreur d'identité. -Allons, sérieusement? fit Lewis en souriant. - Sérieusement? Eh bien, ils m'ont mis à un régime de grosses pilules rondes et blanches qui coûtent deux livres pièce, si l'on en croit les infirmières. Est-ce que vous vous rendez compte que vous pouvez avoir une petite bouteille de bordeaux tout à fait correcte pour ce prix? - Et la nourriture? Est-elle convenable? - La nourriture? Quelle nourriture? A part les pilules ils ne m'ont rien donné."

Suite à un malaise causé par un ulcère à l'estomac, l'inspecteur Morse est hospitalisé en urgence, le foie et l'estomac gravement endommagés par l'alcool et le tabac. Alors qu'il vient d'être installé dans la salle commune, l'un des patients, le vieux Wilfrid Deniston, décède.
Confortablement installé dans son lit, Morse, ayant besoin de distraction lorsqu'il ne sombre pas dans une douce torpeur due aux médicaments, observe son environnement: ses voisins perfusés, ceux qui meurent, les allées et venues des infirmières dispensant les soins, les visiteurs...Mais l'inspecteur, homme cultivé et intelligent, habitué, à des activités plus intellectuelles, ne tarde pas à mourir d'ennui. Ainsi, quand son assistant, le sergent Lewis, lui apporte deux livres, il les accepte avec soulagement.
Un troisième recueil lui est également offert par la veuve de Wilfrid Deniston, décédé la veille. Cette dernière,  afin de remercier le personnel soignant et certains des patients, dont Morse, pour leur gentillesse avec son mari, leur offre un exemplaire du petit ouvrage intitulé Meurtre sur le canal d'Oxford, une histoire criminelle que le vieil homme a passé sa vie à rédiger à partir des Registres d'Assises d'Oxford de 1860 et des parties du procès rapportées dans le Jackson's Oxford Journal d'avril 1860. le petit ouvrage est remisé dans la table de nuit.
Quelques jours plus tard, l'inactivité lui pesant de plus en plus, et les livres apportés par Lewis se révélant finalement bien peu intéressants intellectuellement, Morse reprend le petit ouvrage rangé dans le tiroir de sa table de nuit et en commence la lecture. Seules quelques pages seront nécessaires pour éveiller son intérêt: Wilfrid Deniston relate l'histoire d'un viol et d'un meurtre commis sur la personne de Joanna Franks en 1859. Très vite, l'intérêt du policier est mis en alerte: les incohérences qu'il décèle dans le procès des trois marins coupables, dont deux seront pendus, hantent ses rêves. En proie à de nombreuses questions, notamment sur les circonstances particulières du meurtre de Joanna Franks qui, tout à tout, apparaît comme victime ou comme allumeuse, Morse, et afin d'occuper ses longues heures d'oisiveté, décide de reprendre l'affaire point par point .

Commence alors l'enquête la plus originale de la littérature policière: secondé par Lewis et par Christine Greenaway, la fille de son voisin de lit, bibliothécaire à la Bodleian Library d'Oxford, qui assureront les déplacements et recherches nécessaires à la reconstitution des faits, Morse oublie ses ennuis de santé, son inactivité forcée et la surveillance serrée exercée par l'infirmière-chef. Depuis son lit d'hôpital, il réunit tous les éléments et indices afin de constituer un nouveau dossier et l'histoire qu'il reconstitue soigneusement ne raconte pas la même chose que les archives du procès...

Toute l'originalité de ce roman est l'enquête menée à partir des extraits d'un ouvrage fictif, écrit par un personnage romanesque, relatant des faits considérés comme réels dans une fiction par un inspecteur de police hospitalisé, donc complètement immobilisé. du coup, tout repose sur ses facultés à interpréter des éléments tangibles et sur ses facultés de réflexion, seulement avec l'aide de deux assistants.
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Que faire quand on est un inspecteur de police contraint et forcé de garder le lit pendant un temps certain ? Écouter les conseils de la diététicienne qui, pour votre bien, vous conseille un régime censé vous préserver ? Attendre impatiemment les visites de votre adjoint, le sergent Lewis, qui vous apportera quelques substances interdites et alcoolisées ? Lire un roman érotique et se faire pincer comme un collégien ? Que faire, surtout, quand on aura épuisé toutes ces activités ? Enquêter !
Mais pas sur n'importe quelle énigme. Il n'est pas question d'empiéter sur les plantes-bandes du sergent Lewis, ou de céder un seul jour de congé maladie, amplement mérité au chef. Enquêter sur une histoire du siècle passé, une histoire résolue puisque les coupables ont été dûment châtiés. Seulement, l'enquêteur qu'il est ne peut s'empêcher de relever tous les détails qui ne collent pas dans cette affaire ainsi que le léger fléchissement dans le style de l'auteur qui prouve sa sympathie grandissante pour les "coupables." Fait intéressant, les quatre parties du récit sont incluses dans le roman, en respectant le rythme de lecture de Morse. Plus qu'un effet de réalisme, cette technique permet au lecteur de découvrir les interrogations de Morse et de tenter de les résoudre (ou plutôt de se demander "mais pourquoi je n'ai pas compris la même chose que lui ?")
La méthode que Morse utilise pour résoudre l'énigme tient à la fois du policier (il cherchera même à exhumer les corps) que du travail d'un historien littéraire. Il analyse le moindre texte qu'il pourra recueillir, progresse dans ses déductions et en tire une conclusion surprenante, comme dans tout bon roman policier.
Bref, je suis ravie d'avoir renoué avec les enquêtes de l'inspecteur Morse.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Entre roman policier et essai historique, Mort d’une garce (The wench is dead, publié en 1989) s’inspire d’une affaire criminelle de la moitié du 19e siècle : Colin Dexter fait enquêter Morse sur la mort d'une jeune femme dont le corps a été retrouvé jadis dans le canal d'Oxford. Pourquoi remonter si loin ? Tout simplement parce que l'inspecteur, hospitalisé à l'hôpital John Radcliffe d'Oxford pour un ulcère à l’estomac, tombe sur un petit livre – Meurtre sur le canal d’Oxford – qui relate le viol et le meurtre de Joanna Franks en 1859, le procès des prétendus coupables et leur exécution. Rapidement convaincu que la sentence était loin d'être équitable et que les deux hommes pendus étaient innocents, Morse se plonge dans le passé (avec l'aide du fidèle Lewis et d'une jeune et sémillante bibliothécaire) et rétablit la vérité depuis son lit de douleur.

La résolution d'une enquête par un policier cloué au lit n'est pas inhabituelle. Simenon a utilisé le procédé dans Le fou de Bergerac. L'originalité de Mort d'une garce tient dans l’utilisation d’un fait-divers épouvantable d’une autre époque, banal en apparence, derrière lequel se cache une histoire sournoise d'intrigues, de convoitises et de tromperies d’une grande complexité. Morse doit donc faire appel à son très grand talent et à sa persévérance obstinée pour trouver la vérité.

Au-delà de la résolution de l'énigme (dans la logique du « whodunni t » et d’Agatha Christie), l'espace clos de l’hôpital dans lequel se déroule les trois-quarts du roman est l'occasion pour Morse de se pencher sur son sort, sur sa vie sentimentale et surtout sur les problèmes de santé dus à son âge (et à ses excès). Un des meilleurs romans de Colin Dexter, récompensé en 1989 par le Gold Dagger Award.

Lien : http://www.polarsurbains.com..
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