En ce début d'année 1870, la ville de Rome est encore un état pontifical protégé par les troupes françaises …..mais plus pour très longtemps car la colère gronde, des complots se trament et les partisans italiens s'organisent.
A la fois grandiose et miséreuse, Rome est dans ce roman, un personnage à part entière, au destin intimement lié à celui de 3 orphelins à qui elle vient d'ouvrir ses portes et son coeur : Piètro un ado qui vient d'être adopté, Nella une comtesse ruinée et Marta, une ado tourmentée en quête de ses origines.
Dans «
Mamma Roma » ces trois destinées s'entremêlent et nous entraînent dans une ville où la violence et le danger guettent à chaque coin de rue. Mais aussi où de belles rencontres vont influer sur leurs choix de vie, leur permettant de se révéler et de trouver leur voie, mais aussi de faire battre leurs coeurs, pas toujours à l'unisson au début…. C'est ainsi qu'après un parcours chaotique, chacun d'eux à sa manière, va vivre les derniers jours de la Rome des papes et le premier jour d'une nation unifiée.
Ce que j'aime chez
Luca di Fulvio, outre son talent exceptionnel de conteur qui va me manquer dans l'avenir, c'est sa propension à rendre tous ses personnages attachants. Et je ne parle pas que des gentils. Car Luca, refuse que les méchants restent foncièrement méchants. Tout en préservant la morale, et sans les dédouaner de leurs méfaits, il octroie toujours un sursaut de bonté et d'humanité aux traîtres, assassins, voleurs et voyous de tous bords, et moi ça me rend toute chose. Pas vrai Albanese ?
Tourner la dernière page d'un roman et dire au revoir à tous les personnages qui m'ont fait vibrer est un cap difficile à passer, surtout quand leur histoire se déroule dans un contexte historique aussi passionnant.
Alors ciao Nella, Pietro et Marta, et grosses pensées pour Melo un dresseur de chevaux, pour tous les saltimbanques du cirque, pour Mamma Lucia, une vieille dame bougonne, pour 2 générations de princes, pour Albanese tous ceux qui ont traversé l'histoire.
Un conseil, allez à leur rencontre.
Ils valent le détour.