Avant Babélio, je vivais à l'écart de la place publique… le bouche à oreille constituait mon premier critère pour le choix d'un livre. Les « bouches » étaient en nombre limité, ma confiance en goût littéraire rimant avec méfiance. L'habitude était ma deuxième source de motivation : le dernier Vargas, un Irving oublié, un bon vieux
Zola…
Honte à moi, j'ignorais tout de ce liseur du 6h27 ! Première fois donc, que je chronique une étiquette « Feel good book ». Ce qualificatif qui semble irriter certains alors que d'autres s'en pâment. Je n'ai jamais passé l'âge des contes, cette jolie histoire relatée avec maestria, cette pause fraîcheur au milieu de lectures plus exigeantes, je l'ai accueillie avec plaisir. Je l'ai lue en ayant l'impression de l'écouter tant j'ai ressenti l'enthousiasme de cet auteur.
J'ai regretté que le train de l'intrigue, après un début, qui pouvait très facilement virer à la farce, façon
Franquin des Idées noires, ou le délirium Paasilinna du Meunier hurlant, ait obliqué vers une décevante romance. Mais, après tout, c'est ainsi et si Jean, Paul, Didier et Laurent en ont décidé ainsi : une voix contre quatre, la majorité a toujours raison, non ? Ça m'apprendra à toujours imaginer que Cendrillon finira par se faire plaquer par le prince charmant,
Jean-Louis Aubert sors de ce corps !
J'ai bien aimé donc, sans ironie aucune, ce conte pour grands enfants avec sa machine ogre dévoreuse de livres, ses gentilles grands-mères, sa princesse du petit coin et son drôle de héros…
Et puis, il arrive que la réalité rattrape la fiction… En imaginant les conséquences du choix hasardeux d'un prénom, l'écrivain aux quatre prénoms pouvait-il imaginer que Guylain Vignolles serait platement surpassé, à l'Open de la contrepèterie, par le bien réel Lucas Pouille ?