Un bon livre. Ce n'est pas mon roman préféré de
Dixen, ni un chef-d'oeuvre d'originalité, mais l'histoire tient la route.
Dès les premières pages, j'ai senti que cela allait être intéressant : une belle couverture il faut l'avouer, une carte du monde imaginaire – classique mais toujours utile – et des éléments éditoriaux aussi originaux qu'intriguants : le premier chant du choeur, « 255 heures avant l'extinction » , une funeste bougie, et une liste de nom latin d'animaux en bas de chaque page. Aussi, on est très vite plongés dans un monde postapocalyptique bien décrit, cohérent et exhaustif (les aspects sociétaux, religieux, politiques et environnementaux sont traités au fil du roman de manière assez naturelle.).
En revanche, l'intrigue manque à mon avis de complexité. On est face à un voyage initiatique classique de deux personnages « candides » (on notera au passage l'alternance des points de vue qui devient un standard en littérature fantastique jeunesse), un amour impossible, une critique en creux (quoiqu'un peu lourde par moment) de la société actuelle, etc... En plus de cela, les personnages sont sympathiques mais plutôt archétypiques.
L'auteur fait également un éloge de la littérature et de la poésie lors d'un chapitre, à travers le personnage d'Hippocampos, qui est intéressant, mais pas assez subtile à mon goût :/
Enfin, le point qui m'a le plus plu et qui fait remonter le roman dans mon estime, c'est la fin. *spoil*
Je ne parle pas du monologue explicatif de l'androïde, qui complète bien ce que le lecteur attentif aurait partiellement deviné, mais plus du fait que l'ensemble des personnages périt, et que ceux qui survivent ne sont d'une part pas ceux auquels on pourrait s'attendre d'une intrigue classique et d'autre part, même pas assurés de survivre et de vivre un meilleur futur sur une exoplanète. C'est cela que j'ai adoré : Dixen pousse jusqu'au bout le caractère « tragédie antique » de son histoire et offre un final ouvert, où ,pour une fois, les gentils ne sortent pas tout à fait vainqueurs.
Pour conclure, je recommande ce livre pour ceux qui aiment ou découvrent ce style de roman, mais pour les plus avertis, ça se lit, sans plus.