Sirem et l'oiseau maudit

Résumé :
Recueillie à la fin de la guerre des Astres par Ziri, Sirem aide ce dernier à la bibliothèque de la cité d'Afra. En dépit du statut de son père adoptif, la jeune fille reste une Déconstellée, considérée comme une paria par la société. Lorsque Ziri est arrêté par les Veilleurs, la jeune fille se retrouve livrée à elle-même et n'a d'autre choix que de conclure un pacte avec Tanit, une femme transformée en faucon. À la suite d'une mystérieuse prophétie délivrée par une voyante, Sirem et l'oiseau partent pour un périlleux voyage, où magie, lumière de la Lune, quête de justice et de vérité vont s'entremêler.

J'ai beaucoup aimé ce récit imaginaire, dont les inspirations tranchent avec les romans de fantasy que j'ai l'habitude de lire (qui s'inspirent majoritairement des légendes anglosaxonnes et germaniques). L'autrice, d'origine algérienne, s'est notamment inspirée des contes que lui racontait son grand-père lorsqu'elle était enfant. J'ai retrouvé dans « Sirem et l'oiseau maudit » le rythme des histoires en randonnée que j'affectionne particulièrement, où l'héroïne rencontre de nouveaux ami·e·s/allié·e·s au gré des étapes de son périple.

Avec une plume magnifique, à la fois concise et pleine de poésie, Yasmine Djebel nous offre un récit à la hauteur des meilleurs contes, rempli de mises à l'épreuve, de rebondissements, de moments tragiques, mais aussi d'espoir et de révélations.

J'ai beaucoup apprécié la force des messages véhiculés par l'autrice. Sous couvert d'imaginaire, elle parle en effet de thèmes très actuels : le handicap, le rejet de la différence sous toutes ses formes, l'annihilation de peuples jugés inférieurs.

J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman, qui a remporté le prix du concours d'écriture de l'imaginaire Rageot en 2021 et le prix Sirennes des lycéens en 2024.

J'ai globalement apprécié ma lecture, malgré un sentiment que la quête du personnage est plus longue que nécessaire. L'univers est sympathique et change un peu. Il m'a beaucoup rappelé mes vacances au Maroc, plus jeune. Cet esprit Moyen-Orient était vraiment agréable, ça m'a fait plaisir de le retrouver dans un bouquin de fantasy jeunesse.

Nous sommes tout au long de la lecture dans la tête du personnage, à essayer de résoudre des énigmes pour trouver le moyen de lever une malédiction. Pendant que nous suivons les pensées et tribulations de Sirem, le personnage principal, j'ai été un peu déçue que les réponses aux énigmes nous tombent un peu dessus, sans avoir réfléxion.
C'était un peu comme-ci, d'un coup, il y avait une illumination et la réponse lui vient. Ça m'a un peu frustrée, j'aurais aimé pouvoir réfléchir avec le personnage.

J'ai effectivement aussi pensé que la quête était plus longue (et donc lente) que nécessaire, je me suis retrouvée avec un fin condensé en événements alors que pendant une partie du bouquin, on traîne un peu. Perdant du temps dans des voyages trop longs et des détours pour rien au final.

J'avoue que c'est un peu un cliché, l'enfant pauvre, qui sort de nulle part, mais qui a été élevé et éduqué par un professeur. Dans un monde où apprendre est interdit aux pauvres. Dont la vie devient un enfer et qui au final se retrouve avec un étrange compagnon qui est victime d'une malédiction avec qui fait un marché et puis à la fin ce compagnon est quelqu'un de spécial. La seule chose qui m'a poussé à continuer, c'est l'univers différent de d'habitude, les Djinns, les sorcières de déserts et les différents paysages décrits tout au long du périple, un vrai voyage.

Malgré le fait d'avoir tout vu venir et probablement parce que j'avais débuté ce bouquin en m'y attendant, j'ai passé un bon moment, c'est un récit Fantasy, feel-good, il se lit vite et si on ne s'attend pas à être surpris ou à un world building hyper complexe, il fait l'affaire. C'est d'ailleurs dans cette optique que je l'ai lu et apprécié. 🌊

#bookstagram #booksta #bookstafr #siremetloiseaumaudit #yasminedjebel
Lien : https://www.instagram.com/p/..

Pour un premier roman, c'est une belle réussite! L'univers de Sirem est d'une richesse incroyable, et son ambiance est infiniment rafraichissante. Si j'ai trouvé parfois que Sirem résout trop vite les énigmes qui jalonnent son parcours, et que j'avais du mal à comprendre d'où elle tire ses raisonnements, c'est une héroïne intelligente, déterminée, avec un véritable parcours initiatique. Les personnages qui l'accompagnent sont également très attachants. En particulier Tanit bien sûr, la princesse transformée en faucon, qui effectue également une belle évolution au cours du récit. Je pense que j'aurais encore plus accroché si j'avais été ado: je ne peux que recommander cette lecture à tous les jeunes qui rêvent d'évasion!

Au début j'étais assez septique, la plume est très poétique (ce qui est très différent des plumes habituelles) et j'ai mis un moment à le terminer (+ les cours qui n'aidaient pas). Mais au final c'était vraiment cool, l'action ne s'arrêtait pas, c'était une lecture remplie d'énigmes avec au fond la véritable histoire du royaume caché.
L'intelligence et le développement de la protagoniste m'impressionne, je suis en admiration devant elle. J'ai beaucoup aimé les autres personnages, qui avaient des comportements humains et compréhensibles en fonction de la situation même si ce n'était pas vraiment ce qu'on espérait de leur part.

Ce roman invite au voyage dans un univers mosaïque. La plume est élégante, et l'histoire de Sirem, sur fond de prophétie, ravive le souvenir de ces contes de l'enfance. La fin est riche en émotion, car la prophétie est bien utilisée, évite de tomber dans les clichés, ce qui est très appréciable.

Pour autant, ce ne fut pas une lecture coup de coeur, car j'ai ressenti des périodes de flottement, comme si les enjeux de l'histoire m'échappaient. Après analyse, la cause possible de mon égarement peut venir d'un manque de lien fort entre la situation géopolitique, qui est fondateur de l'univers, et le voyage de Sirem qui s'apparente à une succession de péripéties, mais ne s'ancre pas assez (à mon goût) au contexte global. J'ignore si le roman aurait gagner à être plus dense ou si le contexte général aurait nécessité d'être simplifié de façon à ce que l'ensemble s'accorde de mieux.

Toutefois, cela n'enlève en rien les qualité de ce roman qui fut une lecture pleine de douceur, racontée par une plume prometteuse, et portée par des personnages attachants.

Sirem et l'oiseau maudit est un bon premier roman, avec de la bonne fantasy basée sur un folklore amazigh et une plume efficace. Les personnages, sur fond de found family (un trope qui marche toujours avec moi) sont attachants et variés, et la plus fascinante est sans doute Tanit, cette femme maudite transformée en faucon.

Si l'aventure se déroule parfois un peu simplement, avec l'impression d'aller d'un point A au point B et ainsi de suite, l'évolution de la dynamique des personnages et le dévoilement du lore au gré de leurs aventures compense suffisamment pour rendre l'expérience agréable.

Sirem est donc une bonne lecture, avec un univers riche, et un premier roman d'une autrice prometteuse.