Pas à pas, à l'écoute du silence

Pas à pas est à l'écoute du silence… Le silence recherché par Pierre, auteur à succès d'albums de bandes dessinées, qui s'installe dans un petit village des côtes d'Armor, pour échapper au rythme frénétique parisien. Le silence qui enceint Lucie depuis l'accident qui lui a coûté la vue. Le silence qui s'installe entre ces deux personnes va être comblé par l'eau froide des bains de mers, la passion de la peinture japonaise et de la musique, celle de la sonnerie du portable ou celle qui s'échappe du disque compact.
Tanguy Dohollau trace son histoire en privilégiant les silences, les ombres et l'implicite. le personnage de Lucie est très inspirant, elle révèle la sagesse et le bonheur que procurent une vie intérieure riche et raffinée. Les dessins en noirs et gris disent les étoiles filantes, les pierres des maisons centenaires mais aussi les peintures géniales du maître japonais Chu-Ta.
Pas à pas est un silence mais aussi une rencontre. La rencontre de Pierre et de Lucie, deux êtres qui s'apprivoisent en vivant le moment présent. La rencontre du pinceau de Chu-Ta, le japonais et celle du fusain de l'auteur qui balaie les ciels et les marées montantes de ce petit coin de Bretagne.
L'album se déroule comme un long poème où la virtuosité orientale répond à l'équilibre et au respect que portent Lucie et Pierre.
Un livre qui mérite de sortir de l'anonymat sur babelio !

Oppressé par le poids de son succès, les multiples sollicitations culturelles et l'omniprésence de ses fans sitôt qu'il fait un pas dehors, Pierre Ubik – célèbre auteur de BD – décide de s'installer loin de l'effervescence de la capitale. Il s'installe en Bretagne et fait rapidement la connaissance de Lucie.

Lucie est aveugle depuis qu'elle a été victime d'un grave accident il y a de cela cinq ans.

Le dessin est dépouillé de chaleur (en tout cas, c'est ainsi que je l'ai accueilli). Pour moi, il manque d'ombres, de lumière… et de rides. Les visages des personnages dégagent une expressivité factice, leur faciès sont figés, leurs postures sont raides. L'impression s'estompe au fur-et-à-mesure que l'on tourne les pages… s'y habitue-t-on où l'auteur gagne-t-il en confiance ? La réponse tiendrait plutôt, pour moi, dans la seconde supposition ; les lavis sont plus travaillés, les jeux de hachures et les reliefs sont plus détaillés. Outre la rencontre de deux individus, Tanguy Dohollau nous sensibilise également à l'oeuvre de Chu Ta, peintre chinois du XVIIè. Un univers et une culture qui sont très éloignées des centres d'intérêt du personnage principal qui a davantage nourri son imaginaire avec tout ce qui a trait à la science-fiction. C'est toujours plaisant de voir comment chacun peut être invité à sortir de sa zone de confort lorsqu'il trouve la personne capable d'aiguiser ses sens, sa curiosité, et apte à le guider dans un nouveau registre.

Le scénario nous fait vivre une amitié naissante entre un homme et une femme. On sent très vite la confiance s'installer entre eux puis vient le plaisir de se retrouver régulièrement. Leurs échanges semblent intarissables et leur curiosité pour leurs centres d'intérêt respectifs est palpable. Une amitié sensuelle même si elle reste platonique, deux individus qui prennent le temps de s'apprivoiser et goûtent au plaisir de ces instants partagés. On sent l'émanation d'un désir entre eux mais il sera mis sous silence. Par pudeur ?
Lien : https://chezmo.wordpress.com..

Reposant

Des dessins en noir et blanc, peu de textes, parfois des pages entières sans bulle...Tout est dans l'histoire, celle de l'emprisonnement dans la célébrité et la société de consommation et la recherche pour l'auteur à succès de prendre de la distance . Celle aussi du handicap et de son apprivoisement, comment certaines personnes sans le faire exprès font du bien sans s'en rendre compte. Une renaissance réciproque. Et puis il y a le voyage dans les belles calligraphies.........Une agréable BD de réflexion.