AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 174 notes
Que d'émotions et de choses à comprendre sur la société japonaise dans ce court mais intense roman d'Antoine Dole!

Huit voix adolescentes se succèdent, tissant huit histoires hors des cases choisies pour elles. le Japon a un dicton pour le moins explicite : "Le clou qui dépasse appelle le marteau". Antoine Dole met en scène huit clous qui souffrent ou ont souffert, qui ne marchent pas dans les traces standardisées. Chaque voix, fille ou garçon, se raconte et explique son mal être, sa colère, sa résignation aussi parfois. Qu'il s'agisse d'Ayumi, hikikomori, de Natsuki, la rebelle pratiquant l'enjô-kosai (sortir avec des hommes plus âgés contre de l'argent), Sora, adepte du genderless kei (androgynie) et du maquillage, tous portent en eux des plaies et fêlures. Que ce soit par des attaques physiques ou verbales, par de lourds non-dits, par une pression trop forte ou par l'indifférence, tous ont été blessés.
L'auteur montre avec brio la tendance à exclure tout ce qui ne rentre pas dans les normes de la société japonaise. Freeters, hikikomori, rebelles, ... sont considérés comme des déchets, des inutiles. le père d'Ayumi ne dit-il pas lui-même que ce serait plus acceptable et moins honteux que sa fille unique soit morte plutôt que recluse volontaire dans sa chambre?

Uniquement nippon, ce constat d'intolérance? Hélas non. Trop de faits divers et incivilités au quotidien montrent combien la différence dérange, un peu partout dans le monde. La bêtise et les préjugés n'ont ni couleur ni nationalité. Pourtant, comme le dit si bien Sora, " Il suffirait de si peu pour que chacun ait sa place. Un peu d'amour, de compassion, d'empathie, de tolérance."

Je lis la prose d'Antoine Dole pour la première fois. Non seulement je suis conquise par la qualité de son écriture et de ses récits, mais aussi par sa capacité à pénétrer l'âme de ses jeunes héros et à nous la dévoiler en pleine lumière, sous les frondaisons chargées de fleurs de cerisiers du parc Ueno qui donne son nom au titre. C'est un des endroits préférés des Tokyoïtes pour célébrer O-hanami, la contemplation des sakura en floraison. Chacune à sa façon, les huit histoires tirent de cette fête traditionnelle et extrêmement prisée un message, une philosophie de vie, le courage d'affronter les épreuves. le courage de rester en vie, cette étincelle éphémère qui, comme les fleurs de cerisiers, belles et fragiles, passe si vite et doit se savourer au moment présent.

Un beau texte, présentant pourtant de dures et douloureuses situations mais porteurs de beaux messages disséminés dans le récit de chacun. Merci Monsieur Dole pour ce concentré d'émotions et de beauté!
Commenter  J’apprécie          371
Ce tout petit roman est en fait une succession de tranches de vie, celles de huit jeunes gens, filles et garçons, habitants à Tokyo et qui se trouveront tous au parc Ueno durant une journée pendant laquelle les cerisiers sont en fleurs.
Ces huit jeunes sont tous en marge de la société, pour des raisons différentes, une société extrêmement rigide et cadrée qui ne tolère pas que l'on sorte du rang.
Ces jeunes n'acceptent pas de devoir se plier aux règles établies. Parfois ignorés, craints, humiliés, regardés avec pitié, dégoût ou effroi, ils tentent tous de trouver leur place au sein de cette ville.
La diversité de leurs parcours est intéressante, entre un jeune SDF, une ado atteinte de leucémie, un garçon ayant vécu le traumatisme du tsunami, une autre qui sort avec des hommes pour de l'argent, un garçon qui se travesti…
J'ai beaucoup aimé ces récits courts, justes et très touchants, les jeunes y expriment des sentiments très bien décrits, poignants sans être exagérés, criants de vérité et qui en disent long sur la société japonaise.
Commenter  J’apprécie          270
Nostalgique de notre voyage à Tokyo (où, vu la conjoncture actuelle je ne suis pas prête de retourner) je me suis plongée dans Ueno Park d'Antoine Dole.
Huit adolescents. Huit voix. Ils ne se connaissent pas mais ont en commun de rejeter les codes traditionnels de la société japonaise. Tous laissent entrevoir un furieux besoin d'imposer leur trace dans ce monde.
A Ueno Park, ils vont se trouver réunis pour Hanami, le spectacle de l'éclosion des cerisiers...
Ueno Park se situe à Tokyo et ce roman est en fait un petit recueil de nouvelles, il nous présente huit tranches de vie de huit jeunes japonais.
Nous découvrons en premier Ayumi, une jeune fille qui s'est mise à l'écart des autres pendant deux ans, trois mois, et vingt-neuf jours. Tout allait bien pour elle jusqu'au jour où elle ne s'est plus senti à sa place parmi ces camarades..
Sora quand à lui est un garçon... à moins que les choses ne soient pas si simples que ça.. Il est tellement facile de se cacher derrière un costume, dans une autre identité et de devenir une autre...
Füko est une jeune fille malade, clouée dans un fauteuil roulant elle parcourt le parc, poussée par sa soeur.. avant de partir vers un autre monde...
Natsuki ressemble à une poupée, ici dans ce parc. Elle est jolie, et joue un rôle elle aussi. Tout va bien jusqu'à ce qu'elle reconnaisse un père de famille avec qui elle a joué un rôle...
Haruto est arrivé à Tokyo après avoir fuit la côte avec sa mère, suite à un tsunami. Ils ont tout perdus. Alors le jeune homme se destine à une carrière qu'il ne veut pas vraiment..
Daïsuké fait des pancakes à proximité du parc, tous les jours il voit les touristes et les japonais s'y diriger..
Aïri est une jeune fille qui attend que son grand amour la rejoigne.
Enfin, nous découvrons Nozomu, un jeune sans abri. Il va faire une rencontre...
Ueno Park nous présente donc huit jeunes gens qui ont pour particularité d'être en marge de la société dans laquelle ils vivent. Certains le sont moins que d'autres toutefois les apparences peuvent être trompeuses.
Je n'ai pas été perdu par le cadre car même si nous ne sommes pas allé à Ueno Park, certains lieux dont parle l'auteur me sont familiers, ce qui m'a permis (pour mon plus grand bonheur) de me replonger en pensées à Tokyo. Je connais les rituels de leur religion pour avoir vu des japonais les effectuer dans deux des parcs que nous avons visité donc là encore j'imaginais bien les scènes.
De plus, même si nous n'avons pas assister au Hanami, nous avons eu la chance de voir de nombreux cerisiers en fleurs. Autant vous dire que j'ai apprécié ma lecture et l'ambiance qui s'en dégage car j'ai fait un bond au Japon sans aucune difficulté.
Les tranches de vie décrites par Antoine Dole montrent bien la difficulté pour certains de vivre dans une société japonaise très rigoureuse, très cadrée. Nous nous en sommes rendu compte à de nombreuses reprises, par exemple il y a des endroits spécifiques pour fumer, des sens pour les trottoirs. C'est assez surprenant pour nous européens.
Ils sont très libérés dans leur façon de s'habiller, de se déguiser mais pourtant on sent que leur vie est très cadrée. Les écoliers portent un uniforme, ils sont tous très calmes. C'est une société très différente de la notre et c'est peut-être pour cela que ça me fascine tant.
Ueno Park est un ouvrage qui m'a beaucoup plu car les huit jeunes gens ont chacun leur histoire, leur personnalité et pourtant ils ont en commun de chercher leur place.
Certains m'ont plus touchés que d'autres, mais tous m'ont intéressé et je suis ravie d'avoir fait leur connaissance.
Ce livre me tentait à sa sortie et je suis bien contente d'avoir pu enfin le dévorer grâce à la bibliothèque.
Ma note : cinq étoiles
Commenter  J’apprécie          260
8 portraits qui brossent un Japon loin des représentations. Un Japon qui brise ses habitants par des codes et des normes qui étouffent les individualités et qui cache, broie, celles et ceux qui ne veulent, ne peuvent vivre selon des codes depuis longtemps obsolètes. Et c'est pas moi qui le dit. Mais bien tous ceux jeunes gens, filles, garçons et celui/celle qui ne veut pas se définir. Ils et elles n'en peuvent plus des injonctions, ressentent de la colère, de la lassitude, de la honte. Mais aussi de l'amour envers leurs proches. Parfois envers eux. le printemps qui arrive et l'ouverture prochaine des célèbres bourgeons de cerisiers semblent être un moment propice pour l'introspection et une marche pour essayer de se construire une nouvelle vie.
Une plongée douce-amère au Japon, qui reste malgré tout source d'émerveillement et de douceur. Tout en n'oubliant pas que sous cette surface douce et calme, bien des individus sont broyés pour que rien ne dépasse...
Commenter  J’apprécie          140
"Dans ce moment de solitude, je suis assis là comme sur le contour des choses. Ni tout à fait dedans, ni vraiment en dehors."

Huit adolescents, tous différents, tous en souffrance, se retrouvent à Ueno Park pour Hanami, le jour où les cerisiers japonais fleurissent. Ayumi, Sora, Fuko, Natsuki, Haruto, Daïsuke, Aïri et Nozomu ressentent le besoin de se trouver dans ce lieu, ce jour-là, mais ils ne se croiseront pas. Ils ne se connaissent pas.

"Station Ueno. À la sortie de la gare, on aperçoit dans les hauteurs quelques branches d'arbres qui griffent le gris du ciel. de minuscules touches roses viennent aussitôt panser ces plaies qui déchirent les nuages. Des pétales, comme des points de suture sur la grisaille. C'est ce que je suis venue chercher, aux premières heures du jour. D'ici, je peux entendre les battements de coeur de la ville, l'énergie qui l'anime et tout ce qui la rend vivante."

Celui qui est parti de chez lui pour ne plus être un poids financier pour sa mère. Celle qui vit recluse dans sa chambre depuis deux ans. Celle qui est malade, très malade. Celle qui est fan, et croit en ses fantasmes. Celui qui a survécu à un tsunami et qui essaie de revivre après le traumatisme. Celui qui est asexué… Tous se sentent en retrait des règles et codes de la société actuelle japonaise. Marginalisés. Et pourtant, dans leurs différences, finalement ils se ressemblent.

"Je sais que nous vivons la même émotion à cet instant.
Nos coeurs apprennent à se parler, sous les cerisiers en fleurs de Ueno Park.
Leurs branches accrochent des lumières au-dessus de nos têtes.
Elles dissipent les ombres qui nous habitent.
Un par un.
Une par une.
Nous ne sommes plus étrangers à nous-mêmes.
Et du même élan, plus tout à fait étrangers aux autres."

Huit voix, huit histoires. Huit destins.

"C'est la naissance d'un monde. Ce même miracle à chaque fois. le retour à la vie d'une partie de moi.
Combien d'heures sont passées pour te faire apparaître dans le miroir ?
Combien d'heures pour redevenir toi ?
Je t'aime tellement que je ne compte pas.
Ce que je vois dans le miroir à présent, c'est celle qui dort au fond de moi quand les autres me veulent autre.
Celle que je suis vraiment.
Je me vois.
Moi."

Leur passage à Ueno Park est l'occasion de faire le point. Un bilan de leurs jeunes années. de réfléchir à qui ils sont, et qui il deviendront, ou pas. de leurs réflexions profondes sur leurs différences et leurs vies se dégagent de la maturité, du courage, de l'amour, mais aussi du dépassement de soi, et du respect de soi-même et des autres. Leurs réflexions cheminent en même temps que les fleurs se préparent à éclore. Une nouvelle saison. Un nouveau départ.

"Mais je ne suis pas morte.
Même si je ne suis plus tout à fait vivante.
Je suis interrompue.
C'est arrivé, c'est tout. Je n'ai rien décidé. Je n'ai rien voulu.
J'allais bien, et la seconde d'après, j'étais cassée.
Une cassure qui ne se répare pas.
J'avais renoncé."

L'écriture d'Antoine Dole est fluide. Les mots et les phrases s'enchaînent en même temps que les émotions. J'ai souvent eu les larmes aux yeux en lisant ce roman. Sans pourtant m'identifier aux adolescents, j'ai ressenti leur mal-être. Jusqu'à souffrir pour eux. Avec eux. Vouloir les aider. Ou au moins les écouter. le roman s'attache à ce moment, lors d'Hanami, mais j'aurai aimé les suivre plus longtemps, les voir évoluer.

Le texte est beau. Touchant. Bouleversant. Un court roman jeunesse, à lire d'un seul souffle. Huit voix pour une leçon de vie et une grande bouffée d'oxygène. Ueno Park, c'est un tourbillon d'émotions. Et d'espoir.

"Je vais partir, et tout ce vide que je laisse, il faudra le remplir de choses merveilleuses."
Lien : https://ellemlireblog.wordpr..
Commenter  J’apprécie          112
8 adolescents ou jeunes adultes, 8 morceaux de vie, 8 souffrances, 8 parcours très différents.
Ueno Park est le lieu où se retrouvent les habitants de Tokyo au moment d'Hanami, la fête des cerisiers dont les fleurs éclosent puis meurent, une explosion de couleurs, d'odeurs, de sensations intenses !
Entre l'hikokomori qui surmonte ses peurs, la trangenre qui affirme son identité, l'ado en fin de vie qui veut voir une dernière fois le spectacle des cerisiers en fleurs, le SDF, la groupie, la pratiquante du Enjo kosai, la victime du tsunami, le vendeur de l'échoppe, des parcours de vie ordinaires et si particuliers. Comment en sont ils arrivés là, pourquoi sont-ils tous à Ueno Park ce jour-là, où des destins se croisent ?
Cela va-t-il changer leur destin ?

Un court roman d'un poésie rare, des phrases chocs et sublimes pour une découverte de la culture japonaise et de toutes ses particularités, ses traditions.
C'est beau, délicat, subtile !
Commenter  J’apprécie          100
Huit portraits d'adolescents japonais, en marge de la société : une hikikomori (ado qui ne sort pas de chez elle), un travesti, une jeune leucémique, un sdf... Chacun a ses raisons pour vivre en marge, mais la pression sociale reste le principal problème. Un jeune homme quitte la maison pour soulager sa mère qui a trop à gérer, une jeune fille sort avec des hommes adultes, pères de famille, pour affirmer une domination qu'elle sait éphémère, un adolescent n'ose avouer à sa mère sa vraie passion et s'engouffre dans une destinée qui ne lui convient pas pour suivre les traces de son père...
Les portraits sont poignants, sonnent très juste. L'émotion me prenait à la lecture, et j'ai même versé ma larme. Antoine Dole nous rend vivant ces jeunes et le décor.
Je regrette simplement qu'il n'y ait pas plus de croisement entre ses portraits, ces jeunes se retrouvant tous dans le même parc, pour créer une plus grande cohérence, et moins cette impression de portraits côte à côte.
Commenter  J’apprécie          90
Ayumi, Sora, Fuko, Natsuki, Haruto, Daïsuké, Aïri, Nozomu.
Huit adolescents, narrateurs chacun leur tour, vont se retrouver à Ueno Park, au coeur de Tokyo, pour Hanami.
Tous sont à un tournant de leur vie, étouffés par les conventions, les attentes de leurs proches, la maladie ou la misère. de manière parfois un brin caricaturale.
Tous vont être être transformés par la beauté de l'éclosion des fleurs de cerisiers qui leur donnera la force de s'affirmer, de lâcher prise ou d'aller à la rencontre de l'autre.
Un joli roman choral sur le trouble, le mal-être et le doute qui touche de manière si universelle l'être humain entrant dans l'âge adulte.
Commenter  J’apprécie          81
Ce recueil de huit récits réunit des adolescents japonais qui, chacun à leur manière, cherchent leur place dans une société pas si tendre avec sa jeunesse. Se retirer du monde, se dissimuler derrière un déguisement ou jouer à la poupée avec de vieux messieurs sont autant de tentatives pour briser ce mur invisible qui les sépare des autres. Ueno park, le grand poumon vert de Tokyo, incarne alors leurs aspirations et leur quête d'absolu, tandis que ses cerisiers recouvrent la capitale nippone d'un nuage rose tendre le temps d'un instant.
La succession des monologues apportent une grande intimité entre les personnages et le lecteur, même si la mécanique littéraire reste parfois trop visible.
Commenter  J’apprécie          80
Ayumi est une Hikikomori, une ado isolée qui n'a pas quitté sa chambre depuis deux ans, trois mois et vingt-neuf jours. Sora est adepte du travestissement. Fuko, condamnée par la leucémie, vit ses derniers instants dans un fauteuil roulant poussé par sa grande soeur. Natsuki est une escort girl pour vieux grigous libidineux. Haruto est venu à Tokyo avec sa mère après le tsunami de 2011. Daïsuké est un freeter, un jeune précaire vivant chez ses parents. Aïri, folle amoureuse d'une pop star, est persuadée que l'affection qu'elle porte à son idole est réciproque. A 16 ans, Nozomu est SDF. Ils sont huit. Adolescents. Isolés. A la marge. Ils ne se connaissent pas mais vont se retrouver le même jour dans un parc de Tokyo pour célébrer le Hanami (la fête des cerisiers en fleur).

Huit chapitres, huit voix, huit solitudes. Des fantômes que personnes ne voient mais qui, à leur façon, brisent les codes d'une société étouffante. Antoine Dole fait du Antoine Dole. C'est beau, ça gratte, ça vous sert les tripes. Et pour une fois c'est plus mélancolique que désespéré. Bien sûr il y a de la souffrance, une vraie douleur, mais il y a aussi dans le discours de chacun une surprenante lucidité doublée d'une réelle note d'espoir.

La symbolique de l'Hanami est évidemment très forte. Fête du renouveau par excellence, ce « moment de l'année où l'impossible se passe, et où des fleurs roses poussent sur des arbres à l'écorce noire » est pour tous les protagonistes l'occasion de se réinventer, de renaître, d'éclore. Ou, dans le cas de Fuko, de partir sereinement, apaisée.

J'ai apprécié de découvrir un Antoine Dole moins sombre, moins « jusqu'auboutiste » que dans ses romans précédents. Certes, il ne ménage pas ses personnages, et c'est tant mieux, mais il leur ouvre aussi une fenêtre vers un avenir où le chemin à suivre ne mène pas chacun au bord d'un précipice sans fond. Un superbe texte, plein de lumière malgré les tourments.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (329) Voir plus



Quiz Voir plus

Ce qui ne nous tue pas

Comment s'appelle les deux amies de Lola ?

Clémence et Cali
Lola et Simone
Juliette et Claire
Mathilde et Adélaïde

7 questions
16 lecteurs ont répondu
Thème : Ce qui ne nous tue pas de Antoine DoleCréer un quiz sur ce livre

{* *}