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3,85

sur 174 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Huit nouvelles, huit adolescents, huit tranches de vie entre tristesse et poésie.
Une "petite fille parfaite" qui ne supporte plus la pression scolaire exercée par ses parents et s'enferme deux ans dans sa chambre, un jeune garçon refusant "ce quotidien qui projette nos âmes à mille à l'heure" préférant se contenter de vendre des pancakes, un adolescent pour qui "suivre les traces de son père" décédé est une "cage" plutôt qu'un hommage... Tous les héros de ces histoires sont des êtres en souffrance. La petite leucémique en fin de vie est la plus émouvante, cependant le personnage qui m'a le plus touchée est Sora le transgenre qui, lorsqu'il s'affiche en fille, a bien du courage "pour exister à l'envers des autres et porter ses différences". Si Aïri, qui se scarifie par amour pour un chanteur, m'a semblé un peu dérangée, j'ai été boulversée par Nozomu qui a décidé de partir vivre dans la rue pour soulager sa mère débordée ("j'étais un poids pour elle").

Tous ces jeunes se retrouvent à Ueno Park pour le grand événement qu'est Hanami, l'éclosion des cerisiers, parce qu'ils se trouvent à un tournant de leur vie. L'arrivée du printemps symbolise le renouveau, que ce soit un retour effectif "parmi les vivants" pour Ayumi la hikikomori qui sort de chez elle pour la première fois, ou de manière figurée, l'expression d'une prise de décision comme pour Sora considérant que "il suffirait de si peu pour que chacun ait sa place". Ces fleurs qui s'épanouissent représentent également le caractère éphémère de toute chose: "ces moments passés ensemble", il faut soit les savourer, soit les oublier, selon qu'ils sont agréables ou pas. le mot "espoir" revient d'ailleurs dans plusieurs récits, montrant bien que rien n'est jamais figé et qu'il ne tient qu'à soi de changer la situation.

Le livre n'apprend pas sur le Japon autant que je l'aurai pensé. Si les spécialités culinaires sont souvent évoquées, le mode de vie japonais est peu mentionné. L'auteur insiste surtout sur les exigences du monde professionnel qui conduit au surmenage et qui détériore la qualité de vie, que l'on soit un costume-cravate ou que l'on appartienne au "Tokyo des petites gens et de la débrouille". Natsuki, pour qui il est difficile "d'être une femme dans un monde d'hommes", dénonce l'hypocrisie de ces hommes d'affaire venant pleurer le soir dans les bras de "Enjo kosai" (sorte d'escort girl lycéenne...) comme elle (ce qui est bien malsain!). Au bout du compte tous ces personnages auraient tout aussi bien pu habiter n'importe quel pays : ce qu'ils ressentent relève de l'universel.

Ainsi le recueil met en scène des adolescents qui se cherchent, à un moment crucial de leur vie où ils réalisent que "ce qui guide nos pas n'est jamais tout à fait un hasard. Ces chemins que l'on prend, ces routes sur lesquelles la vie nous entraîne ne mènent qu'à nous." Et c'est déjà beaucoup.
Lien : https://www.takalirsa.fr/uen..
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Avis mitigé.

L'idée de départ est sympa : faire parler huit adolescents qui rejettent les codes parfois stricts (dans certains domaines) de la société japonaise. Ils ne se connaissent pas. Chaque ado prendra la "parole" dans ce livre, pour expliquer ce qui ne va pas dans sa vie, ce qu'il rejette et les conséquences. Puis tous ces ados vont se retrouver un matin de printemps à Ueno Park, en plein coeur de Tokyo, pour assister à la célèbre fête des cerisiers en fleurs (appelée hanami). Ce final donne une touche positive au roman. Les personnages semblent comme libérés, comme ayant envie d'un nouveau départ.

Je n'ai pas réussi à bien cerner les ados (sauf une, la petite malade, une histoire très émouvante). le roman est court, chaque personnage a la "parole" sur une quinzaine de pages, peut-être pas suffisant pour que je puisse être réellement touchée par chacun d'eux. Ou peut-être est-ce simplement l'écriture d'Antoine Dole, à laquelle j'ai du mal à adhérer.

En tout cas, c'est un roman jeunesse assez court, facile à lire, peut-être que des ados pourront s'identifier à certains personnages.
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Huit adolescents, tous différents, tous en souffrance, se retrouvent à Ueno Park pour Hanami, le jour où les cerisiers japonais fleurissent. Ayumi, Sora, Fuko, Natsuki, Haruto, Daïsuke, Aïri et Nozomu ressentent le besoin de se trouver dans ce lieu, ce jour-là, mais ils ne se croiseront pas. Ils ne se connaissent pas. Ce roman est très compliqué à lire dans la formation des chapitres car a chaque chapitre le personnage change. Ce n'est pas une histoire continue. Je n'ai pas trop aimé ce livre!. Je le déconseille.
Matteo
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Je n'avais pas fait très attention en achetant ce livre à l'appellation "jeunesse". J'étais sans doute un peu vieille mais très curieuse de découvrir ces portraits de la jeunesse japonaise. le livre est bien, même pour un adulte, pas niais, ni sans profondeur. Il est facile à lire et j'ai beaucoup aimé certaines tournures de phrase, très poétique. le roman est d'ailleurs très poétique. L'ambiance est réussit. Il s'agit d'une sorte de recueil de nouvelles, selon les goûts, on appréciera plus certaines que d'autres. Je reprocherais un ton un peu monocorde, le style de l'auteur prend le pas sur la voix des jeunes héros. J'ai entendu leurs histoires, mais pas forcément leur "voix", leur couleur distincte les unes des autres. Enfin, toutes les nouvelles semblent ramener à la même morale : celle de la jeunesse qui souhaite exister dans une masse qu'elle juge uniforme, faire sa place. Un thème intéressant, qui parlera aux adolescents. Mais enfin... tous les adolescents ne sont pas toujours perdus et malheureux.
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C'est un roman assez déroutant que nous propose Antoine Dole (comme toujours). Il met en scène l'histoire de huit adolescents, qui se succèdent, sans lien les uns avec les autres, sinon une furieuse envie de s'en sortir, d'être libre et de vivre. Ces jeunes ont chacun leur passé, leurs drames, leurs tragédies. Pourtant, à Ueno Park, ils vont tous se retrouver à observer le spectacle fascinant des cerisiers en fleur, et quelque chose va changer : des envies et des désirs vont naitre.
Ces portraits d'adolescents sont forts: on suit par exemple une jeune fille hikikomori, qui, étouffée par le poids de la société n'est jamais sorti de sa chambre depuis des années, un jeune garçon qui se reconstruit après la violence subie par un tsunami, un autre se disant asexué qui essaye d'assumer sa façon de s'habiller, de se maquiller bien qu'il subit des moqueries, ou encore une jeune fille folle amoureuse d'une pop star...

Toutes ces histoires sont bouleversantes. Et à travers eux, c'est donc tout un pan de la culture japonaise d'aujourd'hui qui se déploie, toute une histoire qu'on apprend à connaitre. Un Japon à la fois rigide et excessif, coloré, codifié et libérateur. On imagine la beauté des décors, le fourmillement des rues, l'odeur des fleurs.. Antoine Dole lui rend hommage.
Mais ce roman c'est aussi un focus sur la vie de ces personnages, leurs angoisses, le mal être qu'ils éprouvent dans une société qui nous parait loin, à nous européen, mais qui est fatalement la même. Celle des ados d'aujourd'hui. C'est très bien fait.
Antoine Dole écrit avec sobriété et nous touche. On ressent la tendresse qu'il a pour ces personnages et à notre tour, on finit la lecture avec émotion. Tous ces petits destins, ce sont autant de réflexions sur l'homme, l'acceptation, la liberté. En tout cas, moi, je l'ai pris en ce sens.
Il faut prendre ce roman comme des nouvelles, sans fin ni début, un état des lieux émouvant. Ceux qui voudront une véritable histoire, une aventure au coeur d'un Japon moderne, passeront leur chemin.

Pour tous les fans du Japon, et les autres !

Lien : https://lelamaquilit.blogspo..
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Regarder les cerisiers en fleurs, déguster de jolis mets préparés avec soin, rangés dans un bento, apporter une couverture... La fête de l'hanami, ce n'est pas juste “regarder les fleurs des cerisiers”, c'est aussi en apprécier la beauté. La saison des sakura dure environ une semaine, début avril. Ce moment éphémère donne la saveur de l'instant : il rappelle les autres hanami partagés avec un grand-père défunt mais encore présent dans le coeur, il est la promesse de futurs hanami, après une période d'isolement, de dépression, il est la rencontre de deux âmes solitaires, sans foyer, il est le ferment d'une relation plus franche entre une mère et son fils, il peut être aussi un amour non partagé.
Huit chapitres, huit personnages, qui ne se connaissent pas, qui se rendent à Uneo park pour voir les cerisiers en fleurs, qui font le point sur leur vie et sur ce qu'ils aimeraient en faire.
Un récit ciselé, où l'auteur nous fait partager son amour du Japon.
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Je viens de lire tous les romans d'Antoine Dole à la suite. J'ai commencé par Naissance des coeurs de pierre et ai enchaîné tous ses autres romans...que j'ai a-do-ré ! du coup j'ai lu Ueno Park en mode "Ça va être super !" et en réalité j'ai été déçue. Je n'ai pas réussi à compatir pour les personnages. Surement parce qu'ils n'ont voix qu'à un petit chapitre. Pourtant l'écriture est vraiment bonne, la construction des chapitres impose le suspense au lecteur. On a envie de savoir pourquoi cette jeune fille est sortie de chez elle sans le dire à ses parents, pourquoi ce personnage qui parle maquillage nous semble différent, pourquoi cet autre garçon ne vient pas au rdv donné par cette demoiselle qui semble si amoureuse...
En fait, dans ce roman, il y a plein de choses intéressantes. Mais le format court m'a laissé sur ma fin. J'aurais aimé en savoir plus. Prendre plus de temps pour découvrir chacun des japonais.
Dommage... En plus l'idée de parler d'individus décalés face à la société japonaise qui semble hyper normée était vraiment intéressante.
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