Entre la source et l'estuaire

On le prend et on ne le lâche plus.
Une très belle écriture, une poésie , la nature est très présente, et on se laisse volontiers bercer au bord du Doubs en compagnie de lazarre et de ouliana.
J'ai eu envie d'être sur cette barque et remonter les écluses en écoutant ce joli récit.
Seul bémol pour moi, ne pas connaitre le narrateur.

Pour son premier roman, Gregoire Domanech, avec entrelasourceetlestuaire, explore avec finesse l'amour, l'identité et le destin qui animent les êtres.

Dans ce livre, un dénommé Lazare se confie au narrateur après une rencontre dans un café dans un village du Doubs. Lazare, menuisier, est un homme défiguré. Ce dernier dévoile au narrateur son amitié absolument démente avec Endrik Fornblung et sa femme Ouliana. Cette dernière devient son amante avec l'autorisation de son ami. Lazare la désir avec ardeur, d'un désir qui rend fou et qui tue. Un folle passion amoureuse s'engage jusqu'au jour où elle tombe enceinte….

La suite, je vous laisse la découvrir. J'ai été captivé par cette histoire complètement folle mêlant amour, amitié et rivalité. L'histoire de cet homme est à la fois sombre et captivante. C'est brillant !

Il y a des livres dont vous n'attendez rien et qui pourtant vous surprennent. La source et l'estuaire en fait partie.
Je serais passée complètement à côté de ce roman s'il n'avait pas fait partie de la sélection pour le Prix des lecteurs du Livre de Poche ; pas mon genre de lecture, la 4e de couverture ne dévoile pas grand-chose et de premier abord ne m'attirait pas particulièrement.
Ce qui se cache en fait entre ces pages, c'est une histoire écrite avec une grande fluidité, un chapitre central qui, de par sa longueur, s'apparente à une longue apnée et tient en haleine tandis que nous découvrons l'histoire de Lazare, une histoire captivante de passions et d'émotions fortes, un écrivain que j'ai pris plaisir à découvrir.

Comment survivre à un amour interdit ? C'est toute la question soulevée par le magnifique roman de Grégoire Domenach Entre la Source et l'Estuaire.
On y découvre l'histoire mystérieuse de Lazard, homme brisé par le passé, honnis de ses semblables, mais seul dépositaire d'une vérité que tout le monde a oublié.
Que s'est-il passé il y a treize ans, au bord du Doubs, dans ce village de bateliers enserré entre le ponton et l'écluse ? Qui sont ces fantômes du passé et du présent qui ont maudit Lazard jusqu'à le défigurer ?
Les flots paisibles de la rivière deviennent l'écrin d'une conversation intime et sincère entre le narrateur et Lazard. La douceur de l'eau est un remède universel qui coule au fil des pages de ce petit roman mélancolique.

Dès que le narrateur met un pied sur la barque de Lazare, le lecteur y met le second. On prend place avec eux sur le Doubs pour que Lazare nous conte son histoire.

Lazare, ce personnage mystérieux avec le visage tailladé et sa grande balafre, va remonter le temps au gré du courant pour nous confier son passé. Au milieu de la nature et du bruit des clapotis si bien décrits. Comme un secret dont on serait les seuls témoins.

Pourtant les villageois savent ou plutôt pensent savoir. Un bruit qui court, qui enfle, persiste et nous colle à la peau pour toujours.

Lazare revient des années en arrière lorsque M. Fornblung est venu s'installer ici. Il y fait très vite sa place par sa générosité. Lazare devient son ami jusqu'au jour où il lui fait une proposition. Et tout s'enchaîne, loin d'être un long fleuve tranquille.

J'ai apprécié la plume, le côté intrigant et les thèmes abordés. Un rapport à la nature, la vie, les regrets, une quête du bonheur, du quoi ? Je me suis laissé voguer sur la rivière, loin du monde, chatouillé par les rayons du soleil et bercé par la voix grave de Lazare.

L'atmosphère, semblable à Twin Peaks m'a charmé et a aiguisé ma curiosité. La façon dont l'auteur amène les évènements est intéressante : sans fioritures et ils s'écoulent naturellement. Même les faits les plus graves arrivent sans effet d'annonce ce qui est d'autant plus surprenant. Et cela monte crescendo tout au long de notre navigation.

En bref,🤐
Ce roman dont l'histoire est sombre et déjà vue gagne en intérêt dans son caractère et la construction de son récit. Une jolie découverte.

Une jolie découverte.

Dans ce récit, on ne connaît pas le nom du narrateur, je le nommerai donc le navigateur. En effet, celui-ci accompagne son père, dont le métier est de convoyer des bateaux achetés en Hollande afin de les revendre en France. Leur périple va les mener sur la rivière du Doubs, jusqu'à un port bordant un petit village typique de Franche - Comté où ils décident de faire une halte. C'est au troquet que le navigateur va croiser le chemin de Lazare, un homme mystérieux et solitaire, au visage défiguré par une multitude de cicatrices. Intrigué par les commentaires de la tenancière du bistrot au sujet de cet homme, le navigateur décide de se rendre sur la péniche de Lazare afin de faire connaissance. Contre toute attente, celui-ci va l'inviter à une partie de pêche sur le fleuve, à bord de sa barque, durant laquelle il accepte de lui raconter son histoire. Un simple fait divers selon Lazare. L'histoire d'une rencontre, d'une amitié, d'un pacte, d'une passion. L'histoire d'un drame annoncé. L'histoire d'une tragédie.

Au début de ma lecture, je n'étais pas vraiment emballée, la longueur du second chapitre (plus de 100 pages) et le manque "d'aération" au niveau de la mise en page me rebutant un peu. Mais comme ce roman est court, 158 pages, et que la chronique de @les_chroniques_de_jhibou m'avait donné envie de le lire, j'ai quand même persisté. Et j'ai bien fait. J'ai passé un bon moment de lecture et une fois emportée dans le récit de Lazare, je n'ai plus lâcher ce roman. Les descriptions de la nature environnante apportent une touche de légèreté et de poésie sur des événements relevant plutôt du drame. Et ce Lazare, comment ne pas s'attacher à ce personnage atypique ? Une ballade fluviale que je ne peux que vous recommander.