C'est toi le jaloux, le puceau... Si je ne t'avais pas appris à te branler tu serais encore à te frotter contre les arbres !
L'assiette de Martin était vide, carrément propre, il avait adoré cette crème, ce calva, ces champignons, tandis que Henri avait laissé refroidir son escalope sans y toucher, elle ressemblait à une de ces photographies sur les menus des restaurants chinois.
Louis XVII ne sera jamais considéré comme une figure historique majeure, et encore moins comme un sacrifice fondateur. Les historiens abandonnent aux romanciers le traitement du deuil.
Le 6 mai 1795, alors qu'il est enfermé dans son cachot depuis un an, dévoré par l'ennui, le remords, la faim et la vermine, Louis XVII tombe malade. Il vient d'avoir dix ans, c'est l'âge qu'avait son grand frère quand il est mort, à Meudon. Normandie n'a pas besoin de ce rappel pour comprendre ce qui l'attend.
Les Parisiens m'adoraient, ils auraient voulu que je sois déjà le roi à la place de papa. Papa-roi ne venait plus à la promenade parce-qu'il était traité de cocu, il était sifflé, moi j'étais applaudi. Tout ce que je voulais, ils me le donnaient.
"La France est un tableau de Jérôme Bosch que l'Europe observe avec stupéfaction, effarement, en silence." (p. 323
" 'Maman, est-ce qu'hier n'est pas encore fini?' C'est bien la question qui se pose à la Révolution: est-ce que hier va continuer encore longtemps? L'enfant qui la pose est à jamais prisionnier d'hier, un roi sans lendemain." (p. 285)
"Comment voulez-vous faire un film sur Louis XVII, sans faire un film sur son assassin!" (p. 125)
"En France, le souci de préservation est en train de massacrer ce que la Révolution n'avait pas réussi à détruire. [...] On préfère oublier. Restaurer." (p. 61)
"Louis XVII a toujours été considéré comme un dommage collatéral, et non comme un sommet de la Terreur. L'histoire officielle est passée à côté de Louis XVII." (p. 20)