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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ceux que je suis est un roman qui traite de l'identité, des racines, de l'héritage culturel et de la transmission. Il s'ouvre sur la disparition du père et sur l'incompréhension de ses enfants de sa décision d'être inhumé au pays. D'ailleurs de quel pays est-on lorsque l'on naît dans un, que l'on vit dans un autre et que l'on y fonde sa famille ? Répondre à cette question existentielle est éminemment complexe et dépend du vécu de chacun. C'est donc à travers l'histoire d'une famille issue de l'immigration que l'auteur a choisi de nous interpeller. Au fil des pages il évoque la problématique de l'intégration, l'inévitable choc des cultures mais également les raisons qui ont poussé un homme à fuir son pays.

Olivier Dorchamps aborde ces sujets avec subtilité, humour et émotion. le titre de son roman, volontairement ambivalent, Ceux que je suis, contient tout ce que l'auteur a voulu abordé, les origines multiculturelles et le regard que les autres portent sur celui qui est différent et de la nécessité de s'en affranchir. Ceux que je suis est un roman intimiste, écrit tout en retenue, en finesse. Côté plume , celle d'Olivier Dorchamps est fluide, ensoleillée et parfumée à l'essence de fleurs d'oranger.

Ceux que je suis est un premier roman particulièrement réussi. Á Casablanca un fils, Marwan, a compris son histoire familiale tandis qu'à Londres un nouvel auteur français, Olivier Dorchamps, est né.

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L'ambigüité du titre qui joue sur le double sens du verbe reflète parfaitement les interrogations du narrateur et personnage central de ce premier roman : français, Marwan l'est sans aucun doute. Né à Clichy, prof d'histoire agrégé, il ne connaît du Maroc d'où viennent ses parents que les images de vacances chez Mi Lalla, sa grand-mère, et les moqueries des cousins de Casablanca. Pourtant, en France aussi il doit sans cesse justifier cette identité parce qu'un prénom inhabituel, parce qu'un teint au "bronzage permanent" semblent constamment jeter le doute sur ses origines. Il possède la langue, les codes, la culture, le lieu de naissance, et il se sent, se sait français autant qu'il se sent étranger au Maroc. Cela ne suffit jamais.
Mais si ce "qu'il est" c'est français, ceux "qu'il suit" sont marocains. Alors où sont ses racines, celles qui permettent de croître harmonieusement ? Comment s'y retrouver ? Où se trouver ?
C'est à Casablanca que son père a choisi d'être enterré. Un choix que ni Marwan, ni ses frères ne comprennent, n'admettent. Il leur faut bien pourtant accompagner la dépouille paternelle au Maroc, retrouver cette famille qu'ils connaissent peu et accepter cette part d'eux-mêmes qui, inexorablement, les construit et oriente leur trajectoire, sans qu'ils en aient vraiment conscience et sans qu'ils le veuillent vraiment. Comme une suture entre deux pays, entre deux histoires, ce voyage endeuillé rassemble ce qui était déchiré en faisant céder les silences face à la transmission nécessaire.
Pudeur et délicatesse caractérisent ce récit écrit tout simplement, tout joliment, sans aucune affectation, et j'ai beaucoup apprécié cette manière subtile et légère d'aborder un sujet grave. Car, l'air de rien, le roman d'Olivier Dorchamps soulève des vagues d'interrogations essentielles et y répond avec générosité et humanisme. Certes, il y est question d'exil, de nationalité et d'intégration, mais "Ceux que je suis" sonde les répercussions individuelles et familiales de ces questions incessamment posées par l'actualité, dramatisées par les médias. En privilégiant la simplicité et la clarté de la narration et de l'écriture pour traiter le thème inextricablement complexe de l'identité, l'auteur parvient à nous émouvoir, mais surtout il réussit à nous faire appréhender l'irréductible paradoxe de l'unicité d'un être malgré (grâce à ?) l'hétérogénéité des éléments qui le composent et des histoires dont il hérite.
Un roman plein d'humanité et de douceur dont la lecture m'a procuré un grand plaisir.
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Un roman qui m a bien plu.
Le secret de famille vous le découvrirez vraiment quand fin de.volume.
Ce livre nous fait prendre conscience qu il est difficile de s integrer dans un pays plein de préjugés par rapport à vos origines même si vous satisfaisez à tous les critetes( langue lieu de naissance travail).
Un livre qui se lit facilement, qui m en appris sur la culture marocaine moeurs et coutume
Un très bon premier roman , un auteur à suivre.
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Un premier roman qui m'a beaucoup plu, par les thèmes abordés, mais aussi par l'humanisme, le féminisme, la délicatesse des sentiments qui s'en dégagent. le personnage principal, Marwan, est un fils d'immigré marocain de 30 ans, qui se sent Français, a réussi socialement (agrégation d'histoire-géo). Son père, garagiste, qui meurt à 54 ans, lui demande de rapatrier son corps au Maroc. C'est l'occasion pour Marwan de découvrir le passé de sa famille, la vie au Maroc dans les années 1950-1960, et un lourd secret de famille qui explique pourquoi son père est parti en France… et pourquoi il tient à ce que les hommes respectent les femmes. Des réflexions très intéressantes sur le racisme au quotidien subi par les enfants d'immigrés maghrébins en début de roman, puis les sujets se font plus graves, l'émotion monte, jusqu'à la révélation finale. L'auteur cite La vie devant soi comme un roman qui l'a marqué… il y a de cela dans son propre livre.
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N°1783– Octobre 2023

Ceux que je suisOlivier Dorchamps – Pocket.

Tarek, garagiste maroquin à Clichy depuis longtemps vient de mourir . Comme il voulait être enterré à Casablanca, c'est un de ses fils, Marwan, le narrateur, professeur agrégé d'histoire-géo, parfaitement intégré en France, qui a été désigné pour accompagner le cercueil avec Kabic, l'ami du défunt. La réussite de cette famille dont le père est artisan-garagiste et la mère parle à peine le français, ce sont Marwan, professeur, Ali avocat et Foued, étudiant, trois enfants d'émigrés qui ont réussi dans une culture différente de celle de leurs parents, une manifestation de la pertinence de « l'ascenseur social » pourtant bien souvent en panne. Dans le même temps, Marwan a dû faire face au départ de sa copine Capucine, mais au vrai, ils n'avaient pas grand-chose en commun.
En allant au Maroc, Marwan qui a grandi en France, qui est Français mais ni musulman ni pratiquant, va aller au devant de sa parentèle inconnue restée au pays, de l'histoire familiale, des traditions musulmanes et religieuses face au deuil, du sort qui pèse traditionnellement en Afrique du nord sur le destin des filles pauvres. Ses parents étaient venus en France pour une nouvelle vie et pour nourrir la famille restée au bled . A travers des photos jaunies il va apprendre à connaître un peu malgré lui les secrets et les non-dits que cette famille garde enfermés dans sa mémoire intime en maudissant la cruauté de la réalité et la fatalité qui gouverne tout. Il va apprendre ce que les circonstances obligent à faire ponctuellement et qui polluent toute une vie, un peu comme des plaies qui suppurent de honte et de désespoir, des blessures qu'on cache mais qui se transmettent de génération en génération comme les ressemblances physiques, ce qui remet en question l'image des siens qu'on avait lentement tressée, l'hypocrisie qui bouscule la réalité, les secrets qu'on entretient sur le vécu des uns et l'abnégation des autres, les révélations qui écorchent aussi les grands principes humanistes si longtemps proclamés par le colonisateur français qui ne sont qu'une vitrine face aux intérêts des plus riches et qui mettent à mal la réalité de ce message. de tout cela aussi Marwan est l'héritier.
Le titre, à travers un jeu de mots phonétique, indique tous ce que chacun d'entre nous doit à ses parents, à ses ancêtres. Ici prendre l'exemple d'un foyer maghrébine venu s'installer en France et dont les enfants honorent à la fois leur famille et le pays qui les a accueilli est révélateur surtout à une époque où un tel contexte se décline souvent en incompréhensions et violences.
Ça aurait pu être un roman classique sur l'intégration des migrants. C'est un récit émouvant et poétique qui commence par un deuil se termine avec des relents de « happy end » quelque peu idylliques ou chacun retrouve sa place après cette saga longue et douloureuse.
Certes l''auteur a lui aussi une double culture, britannique et française mais on peut s'étonner qu'il ait choisi de mettre ses personnages fictifs dans un cadre aussi difficile que celui d'une famille maghrébine transplantée en France, et qu'il l'ait fait avec autant de justesse et d'émotion.
Je me suis laissé embarqué dans cette histoire, j'ai aimé ce premier roman, peut-être davantage que le suivant « Fuir d'Eden » pourtant primé.

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Très beau roman sur la double culture, ici franco-marocaine, écrit par un auteur suisse vivant en Angleterre. Par-delà sa mort, un père immigré marocain, confronte ses trois fils français à leur histoire familiale. Les protagonistes sont touchants dans leur réticence et le chemin jusqu'à Casablanca ne sera pas pavé de roses. de très belles lignes sur la mort et le deuil, sur les liens familiaux, sans pathos, ni sentimentalisme. Un roman positif, servi par une écriture sensible.
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Voilà un livre à déguster lentement, comme un nectar d'orange, comme une douceur ensoleillée, suave comme un baklava, mais parfois amer ou acide comme un citron. La thématique de la filiation, de l'émigration, première ou deuxième génération n'est pas nouvelle, mais Olivier Dorchamps a un réel talent pour décrire l'humain dans ces contradictions et ses silences, débusquer la lumière dans l'ombre, qu'il enchante de tendresse cette lecture. Remonter avec lui le fil de ses racines, se confronter aux secrets de famille, accepter les différences, les dualités, comprendre l'histoire particulière des protectorats méditerranéens, est une aventure fructueuse de tolérance, d'amour, de respect, de fraternité. La vie fait souvent de nous des déracinés, cette quête vers nos origines peut faire de nous de meilleure personne. Ce livre n'est pas un vrai coup de coeur, un peu trop doux peut-être, pourtant c'est au coeur qu'il s'adresse, avec pudeur et une humanité aussi rare qu'un trésor oublié. Ravie d'avoir fait la connaissance de ce nouvel auteur prometteur, délicieux, sensible. Merci.
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Dans ce récit, Marwan, fils d'immigré marocain est professeur d'Histoire-Géographie à Clichy, vient de perdre son père. A travers ce roman on apprend à apprécier Marwan et sa famille. On s'émeut de plus en plus au fur et a mesure du livre à partir du moment ou Marwan arrive au Maroc avec le cercueil de son père. En effet, on découvre l'histoire de sa famille en même temps que lui. de plus son passé est énormément touchant, bouleversant et renversant. Il découvre son histoire si tard à cause du lourd secret que garde sa grand-mère...
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Livre reçu lors de la masse critique d'octobre 2020. Merci à Babelio de nous offrir régulièrement de belles lecture.

Les cinq premiers mots du résumé sur le quatrième de couverture interpellent le lecteur. C'est comme une impression de déjà lu. "Cette nuit, Papa est mort" fait remonter les souvenirs d'une autre lecture, celle de l'étranger d'Albert Camus qui commence ainsi : "Aujourd'hui, Maman est morte".

Olivier Dorchamps retrace la vie d'un couple d'immigrés marocains qui ont débarqué en France comme tant d'autres. Ils ont fondé une famille, se sont inquiétés de l'éducation et de l'intégration de leurs 3 fils sur cette terre d'exil qu'ils avaient choisie. Ils étaient fiers du parcours scolaire de leurs enfants... mais au moment de faire le deuil d'un père les souvenirs, les secrets de famille, la raison de l'exil refait surface. La véritable histoire doit-elle être révélée, doit-on protéger ces secrets si lourds à porter ? C'est en écoutant les voix de Marwan (le fils) et de Kabic (l'ami de toujours) que le récit prend toute son ampleur et que le lecteur prendra connaissance des traditions marocaines et du destin particulier de Warda (la grand-mère), de Tarek (le père) et de Kabic (l'ami de toujours)... Bonne lecture à tous.
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Lu dans le cadre des 68 premières fois.
Olivier Dorchamps, dans ce premier roman, aborde la question du rapport aux origines, de la famille, de son histoire et ses secrets.
C'est l'histoire de trois frères qui grandissent à Clichy dans une famille originaire du Maroc.
Ali, avocat, refuse de commencer sa vie avec des stigmates sociaux, devient Alexandre et par honte de ce qu'il est, efface ses origines du mieux qu'il peut.
Foued est le petit frère dont avait Besoin Marwan, le jumeau d'Ali, professeur d'Histoire-géo.
Marwan se voit affubler d'un rôle : il va accompagner le cercueil de son père au Maroc, à l'ombre des orangers. Pour cela il va prendre l'avion, Kabic, son grand-père d'adoption, à ses côtés.
Ce dernier va lui raconter son histoire, les liens du sang mais également ceux du coeur.
L'auteur avec délicatesse, pudeur et humanité, raconte ce beau pays qui est le Maroc et toute la complexité de la construction identitaire, du déracinement et des générations.
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