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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai beaucoup apprécié ce livre. Il touche à des sujets sensibles : le deuil, la filiation, le destin, la famille, l'identité.
A travers un voyage qu'on pourrait appeler initiatique, un fils va faire connaissance avec la vie et le passé de son père décédé soudainement et trop tôt à Paris.
C'est lui, le fils aîné de la fratrie qui a été choisi par son père pour l'accompagner dans son voyage ultime, au Maroc. D'abord, révolté à l'idée que son père ait souhaité être inhumé au Maroc et non en France où vivront tous ses descendants, ce fils va dénouer, à force de conversations et d'échanges avec les personnes ayant connu son père, les fils d'une vie qu'il n'avait pas vraiment comprise.
Après la douleur, les interrogations, un chemin vers l'acceptation et la compréhension se dessine.
J'ai trouvé l'écriture particulièrement subtile, lumineuse et vivante. Elle éveille les cinq sens. A travers le ressenti du narrateur, le lecteur voyage lui aussi dans un Maroc redécouvert, ses senteurs, ses saveurs, son atmosphère.
Elle éveille aussi l'intériorité et le passé d'une famille ordinaire, où des non-dits et des événements hors du commun sont restés secrets.
Au fil des pages, le narrateur en vient à mieux connaitre ses origines, sa propre identité, à mieux comprendre d'où il vient, ce qu'il est et ce qu'il a envie de devenir.
Ce livre sur la perte d'un être cher est un concentré de vie, d'amour et de lumière.
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Roman touchant sur le deuil d'un fils, Marwan, de ses freres et de toute sa famille suite a la mort du patriarche Tarek. Tarek vivait a clichy mais veut etre entetrré a cadablanca et c'est Marwan qui aura la responsabilité d'accompagner le cerceuil. Ce voyage vers un pays qu'il ne connait pas est alors l'occasion de questionnement sur ses origines et appartenances et de découverte sur sa famille et la vie difficile qu'on pu connaitre ses geands parents.
On a vraiment l'impression de vivre l'aventure et c'est a se demander comment un evrivain franco anglais a pu ecrire une telle histoire qui sent le vecu
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Impressionnant pour un premier roman avec en plus un très beau titre "ceux que je suis". Tous ceux que l'on est et que le narrateur va découvrir, nous sommes bien sûr, la somme de nos ancêtres. Marwan est d'origine marocaine et a toujours vécu en France avec son jumeau, son cadet et ses parents. Une fraterie qui a brillamment réussi leurs études et donc qui est la fierté de la famille. C'est à la mort brutale de son père dont il va devoir convoyé le cercueil, qu'ils vont tous se retrouver au Maroc. Car à la surprise des enfants, le père si attaché à la France, a voulu se faire enterrer là bas. Et c'est bien sûr là que Marwan va connaitre les secrets de famille qui vont soulever la question de l'identité, du poids des secrets. J'ai aimé tous les personnages et surtout Kubic, ce grand père si calme, si tendre, si philosophe qui les a toujours guidé , Tarek bien sûr et puis une vision non simpliste de ce Maroc si marqué par la colonisation française, ceux encore dans la tradition et ceux qui pratiquent la jalousie pour ceux partis en France. Pour moi, ce que je retiens essentiellement, c'est qu'il est important d'interroger nos parents, nos grands parents sur comment ils étaient plus jeunes, leur enfance, leur vie, que cela est indispensable de s'y intéresser pour connaitre la chaîne qui nous a amené jusqu'à aujourd'hui et souvent explique bien des comportements que l'on ne comprenait pas enfant.
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"Nous ne sommes faits que de ceux que nous aimons et de rien d'autre." - Christian Bobin, "L'inespérée"

"La seule certitude que j'ai, c'est que je suis le fils de mon père.
Et c'est la seule qui compte, me rassure Kabic. Tes frères et toi savez d'où vous venez. Ne te pose jamais la question Marwan, tu n'as pas le droit. Ce serait une insulte à la mémoire de ton père, de ton grand-père et de Mi Lalla qui ont tout fait pour que tu aies des ancêtres."

"Ceux que je suis", premier roman d'Olivier Dorchamps, est le récit intime et personnel d'une famille d'origine marocaine venue s'établir à Clichy, en région parisienne. Une famille comme tant d'autres que "les aléas du XXe siècle ont déracinée et replantée de l'autre côté de la Méditerranée."

La mère a été naturalisée. Les enfants, trois garçons d'une presque trentaine d'années aujourd'hui, sont nés en France. le père, propriétaire d'un garage rue de Paris, a gardé sa nationalité.

"Mon père ne s'était jamais fait naturaliser. Il disait qu'à la douane, que ce soit à Paris ou à Casa, il serait toujours un Marocain en exil, jamais un Français en vacances, alors à quoi bon ?"

Quand le père décède prématurément à 54 ans, la famille Mansouri découvre ses dernières volontés : être enterré en terre marocaine, à Casablanca.
Pour les jumeaux Marwan (professeur agrégé d'Histoire-Géo) et Ali (avocat), pour leur frère Foued (brillant étudiant), "dénués de toute fibre patriotique, envers le Maroc comme envers la France d'ailleurs ; paradoxe d'une intégration réussie sans doute", c'est l'incompréhension. Par contre pour leur mère, nulle surprise : "On vit ici, on meurt chez nous."

Vient donc le moment de faire le chemin à rebours, non plus celui de l'exil, du déracinement, mais bien celui du retour à sa terre, de l'enracinement. Marwan, l'aîné de quelques secondes, accompagnera le cercueil en avion avec Kabic, vieux sage ami de leur grand-père, alors que le reste de la famille prendra la route.

"Maintenant que mon père est mort, lui qui voulait tellement nous parler de son pays, j'ai un regret immense de ne jamais l'avoir laissé, parce qu'au fond, en voulant nous faire aimer le Maroc, il voulait surtout que nous l'aimions lui, et que nous sachions qu'il nous aimait."

Entre la France et le Maroc, il n'y a pas qu'une mer, une frontière. Il y a aussi un monde, des barrières, à commencer par celle de la langue, celle des usages, mais aussi celle des secrets et de leurs silences.

"Comme souvent avec les secrets, ça a commencé par un incident effroyable, bien que banal pour l'époque. Et comme souvent avec les secrets, on l'a enveloppé dans plusieurs couches de honte, et des vies entières, jusqu'à la mienne, en ont été tapissées."

C'est un retour au pays, à cette terre étrangère, en même temps qu'une remontée vers la source d'une histoire familiale tue, sur trois générations. Revenir au temps où le père était un fils, où Mi Lalla, petite fille berbère, courait dans le Moyen Atlas avant que ne se produise l'inavouable qui laissera sa trace indélébile.

"— Il y a des secrets qui doivent reposer avec les morts.
— Des secrets ? Mais quels secrets ?
— Laisse le temps les emporter, Marwan.
— Tu veux dire que mes frères et moi ne saurons jamais ? Quand tu m'as demandé tout à l'heure, je t'ai dit que j'étais de la génération qui a besoin de vérité. Pas de celle qui hérite des secrets !"

Pour Marwan, opportunément professeur d'Histoire, voici venu le moment de devenir le dépositaire de celle de sa famille et d'enfin réfléchir aux questions essentielles : qu'hérite-t-on de son père ? Peut-on accepter, comme Kabic le suggère, d'être "l'enfant de deux pays" ? Que transmet-on à défaut d'une langue ? "les gestes, les rires, les couleurs et les saveurs de son pays" ? Qui sont ceux que je suis ?
J'aime ce que la langue française peut avoir ici d'équivoque : "suis" ; l'hésitation, l'oscillation entre "être" et "suivre" et, entre les deux, pourquoi devrait-on choisir ?

"Il y a deux sortes de souvenirs Marwan, ceux que l'on a de quelqu'un et ceux que l'on a avec quelqu'un. Les plus importants sont les deuxièmes."

"Ceux que je suis" aborde des thèmes qui ne sont guère inédits en littérature : le deuil, les racines familiales, la quête d'identité, l'incertain rapprochement de deux cultures pour les fondre en une seule que l'on a tôt fait de qualifier abusivement de "double".
Ce voyage par-delà la Méditerranée est beau, porté par une écriture douce, pudique, émouvante, tendre, pleine d'une humanité et d'un humour qui excluent toute mièvrerie.

"Grandir, c'est perdre des morceaux de soi."
Quelle que soit notre origine, n'est-ce pas le cas ?

1er roman, lu pour la session automne 2019 des #68premieresfois

Lien : https://www.calliope-petrich..
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« Fuir l'Eden » est pour l'instant mon gros coup de coeur de l'année 2023, c'est donc tout naturellement que j'ai souhaité lire le premier livre de l'auteur.
J'adore sa façon d'écrire et l'empathie, la connaissance qu'il a de ses personnages. J'ai cru à Marwan comme j'avais cru à Adam.
J'ai adoré suivre ce tout petit morceau de vie d'un jeune homme d'origine marocaine qui vient de perdre son père, et l'emmène au Maroc pour sa dernière demeure. Il y réapprendra alors son histoire au travers des souvenirs de ses aînés.
J'aurais voulu en savoir plus sur l'après, ce que deviennent les personnages plus en détails : tout est esquissé, mais j'aurais aimé les suivre plus longtemps encore, pour le plaisir.
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Premier roman d'Olivier Dorchamps, français exilé à Londres, ce roman nous parle de l'exil, de la difficulté à s'intégrer pour ces familles venues en France; puis du ressenti de la génération suivante qui se sent plus française que marocaine et qui ne se reconnait pas au Maroc et se sent mal acceptée en France.
Autre thème, plus intime, celui de la filiation, de la place de la femme, de l'importance de la famille.
L'écriture de l'auteur est toute en pudeur, délicatesse. Il a su nous traduire toutes les émotions des différents personnages. La révélation de secrets de famille est toujours bouleversante quel que soit le pays. Un récit sensible, émouvant qui m'a bouleversée et au titre magnifique.

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Magnifique premier roman qui traite de quête d'identité, de deuil, d'exil et de secrets de famille.

Ce fut une très bonne lecture pour moi, c'était doux, drôle, grave et tellement prenant!!!

Et je crois bien que j'aime la plume de Oliver Dorchamps, donc à quand le nouveau roman?
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Roman de lecture facile, mais pas creux.

le personnage principal, Marwan, est un Français issu de l'immigration ; ses frères et lui se sont brillamment intégrés : Ali est avocat, Marwan est professeur agrégé et Foued, leur petit frère, suit une voie prometteuse. Leurs parents, tous deux citoyens marocains, vivent en France depuis une trentaine d'années. C'est grâce à ses dons de mécanicien automobile que le père a permis la promotion sociale de ses enfants.

Soudain Marwan apprend le décès de son père et découvre alors que ce dernier avait souhaité être enterré au Maroc. En respectant sa dernière volonté, Marwan est d'un seul coup confronté à une culture, un pays et une famille qu'il connaît peu.

le sujet de l'identité de la première génération "issue de l'immigration" (pour reprendre un lieu commun) est ici traité non pas sous l'aspect des relations entre des Français nés du droit du sol et leurs compatriotes dits "de souche" (autre lieu commun), mais sous celui des relations entre deux cultures : celle du pays où ils vivent, la France, et celle du pays qu'ont quitté leurs parents, le Maroc, auquel les enfants sont liés malgré eux, ne serait-ce que par la tradition et la langue familiales, même si l'une et l'autre s'effilochent irrémédiablement au fil des années.

Les divers portraits dressés dans ce roman sont attachants. Dans un contexte différent de celui de "L'art de perdre", le ton général facilite une meilleure compréhension de l'histoire de Français dont les parents ont un autre passeport.
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Un roman plein de tendresse sur l'identité, les racines et la perte du père.
Une histoire sur le retour de 3 frères au Maroc pour enterrer leur père et découvrir leurs origines,l'histoire de leurs parents, de l'exil.
L'auteur, Olivier Dorchamps, décrit avec justesse sa vision de la fraternité, la filiation, et des valeurs essentielles.
Ce livre que j'ai lu il y a quelques mois laisse résonner un écho dans ma mémoire par son humanité et la fragrance des images pleines de soleil dans ce cimetière.
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Certains auteurs mettent une centaine de pages avant de nous faire entrer dans l'histoire. Olivier Dorchamps y arrive en quelques mots.
Quelques mots doux et pudiques et nous faisons partie de la famille de Marwan qui vient de perdre son père.
Selon les dernières volontés du défunt, Marwan est celui qui doit accompagner le corps pour être enterré au Maroc, terre natale de ses parents.

Ce voyage, fait à contrecoeur, va permettre à Marwan et ses frères d'apprendre le Maroc de leurs parents, le pourquoi de leur exil et les terribles secrets de famille.
Le voyage d'une vie, le voyage qui changera leurs vies.

Ce roman raconte les racines d'une famille et les ailes que veulent donner les parents à leurs enfants. Leur sacrifice pour que la vie des enfants soit meilleure que la leur.
C'est une histoire sur l'identité, la difficulté de l'exil et de l'intégration, sur le deuil et les traditions.

C'est doux, c'est d'une rare finesse et d'une grande humanité.

Une pépite d'une grande force, un titre parfait, un incroyable premier roman.

Lisez-le mais choisissez l'endroit et le moment avec soin, ne prenez pas le risque d'être dérangé dans votre bulle.
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