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Citations sur Les Croix de bois (93)

- L'égalité, c'est un mot, l'égalité...Qu'est-ce que c'est l'égalité ?
Sulphart réfléchit un instant. Puis il répond sans vouloir rire :
- L'égalité, c'est de pouvoir dire m... à tout le monde.
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On s'était battu en septembre dans ce pays, et, tout le long de la route, les croix au garde-à-vous s'alignaient, pour nous voir défiler.
Près d'un ruisseau, tout un cimetière était groupé ; sur chaque croix flottait un petit drapeau, de ces drapeaux d'enfant qu'on achète au bazar, et cela tout claquant donnait à ce champ de morts un air joyeux d'escadre en fête.
Sur le bord des fossés, leur file s'allongeait, croix de hasard, faites avec deux planches ou deux bâtons croisés. Parfois toute une section de morts sans nom, avec une seule croix pour les garder tous. "Soldats français tués au champ d'honneur", épelait le régiment. Autour des fermes, au milieu des champs, on en voyait partout : un régiment entier avait dû tomber là. Du haut du talus encore vert, ils nous regardaient passer, et l'on eût dit que leurs croix se penchaient, pour choisir dans nos rangs ceux qui, demain, les rejoindraient.
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Maintenant, nous savourons la moindre joie, ainsi qu'un dessert dont on est privé. Le bonheur est partout : c'est le gourbi où il ne pleut pas, une soupe bien chaude, la litière de paille sale où l'on se couche, l'histoire drôle qu'un copain raconte, une nuit sans corvée...Le bonheur? mais cela tient dans les deux pages d'un lettre de chez soi, dans un fond de quart de rhum. Pareil aux enfants pauvres, qui se construisent des palais avec des bouts de planche, le soldat fait du bonheur avec tout ce qui traine.
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J'ai retrouvé la ferme telle que nous l'avions laissée dimanche, avant l'attaque. On croirait que les quatre compagnies viennent à peine de franchir l'herbage, montant aux tranchées, et le gros chien qui gambade semble courir après un traînard. Rien n'a bougé.
C'est là, par ce chemin de boue gercée, que nous sommes partis. Combien sont revenus? Oh! non, ne comptons pas...
Je rentre dans la grande salle, tout embaumée de soupe, et m'assieds près de la fenêtre, sur ma chaise. Voici mon bol, mes sabots, mon petit flacon d'encre. Cela semble si bon de retrouver ces choses à soi, ces riens amis qu'on aurait pu ne jamais revoir.
Mon bonheur m'attendait; la vie continue, avec de nouveaux délais d'espoir. Une sorte d'âpre joie sourd en mon coeur. Je vois le soleil, moi, j'entends l'eau qui chante, moi; et mon coeur est tranquille, lui qui a tant battu.
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Il en faut de la force pour tuer un homme ; il en faut de la souffrance pour abattre un homme.
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Il a fallu la guerre pour nous apprendre que nous étions heureux
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Devant moi, un homme blessé laissa tomber son fusil. Je le vis vaciller un instant sur place puis, lourdement, il repartit les bras ballants, et courut avec nous, sans comprendre qu'il était déjà mort. Il fit quelques mètres en titubant et roula
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Faire la guerre n'est plus que cela : attendre. Attendre. la relève, attendre les lettres, attendre la soupe, attendre le jour, attendre la mort... Et tout cela arrive, à son heure : il suffit d'attendre...
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- Quoi ? La parade maintenant ? Ils ne se foutent pas de nous ? On n'est pas assez crevés comme ça ?
- Non, le général veut compter ceux qu'il n'a pas fait tuer...
[...]
- Faire une revue après ce qu'on vient de se tasser, il faut avoir du crime approuvait posément Lemoine.
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- Oui, il fallu connaître la misère, approuve Gilbert. Avant nous ne savions pas, nous étions des ingrats...
Maintenant, nous savourons la moindre joie, ainsi qu'un dessert dont on est privé. Le bonheur est partout : c'est le gourbi où il ne pleut pas, une soupe bien chaude, la litière de paille sale où l'on se couche, l'histoire drôle qu'un copain raconte, une nuit sans corvée... Le bonheur ? mais cela tient dans les deux pages d'une lettre de chez soi, dans un fond de quart de rhum. Pareil aux enfants pauvres, qui se construisent des palais avec des bouts de planche, le soldat fait du bonheur avec tout ce qui traîne.
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