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Citations sur Sur la route mandarine (2)

Elle a reconnu le jeune officier en veste blanche qui l’a surprise, comme elle se baignait, pudique, derrière les rochers, et ses joues se sont empourprées, sous leur safran. Maintenant, assis l’un près de l’autre au pied d’un flamboyant en fleurs, ils s’apprennent des mots charmants, en se pressant les mains.
Ils seront heureux, loin du monde, fuyant les fêtes de l’escadre. Le soir, à l’heure où s’éveillent les lourds papillons de velours, elle lui chantera des airs anciens, s’accompagnant sur la cithare. Elle l’embrassera à la manière des filles d’Annam, en approchant son petit nez de son visage et en aspirant très fort, comme si elle respirait une fleur, et elle lui donnera un joli nom pour elle seule, Minh, par exemple, ce qui veut dire Mon mien, Ma chose... Rien ne marquerait la marche du temps, que parfois la chute d’une mangue trop mûre...
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« Le chef souverain ce n’est déjà plus le Gouverneur général dans son palais trop neuf d’Hanoi, ni l’empereur d’Annam (…) Le seul chef, c’est l’Argent.. Le symbole, ce n’est plus le Pinceau du lettré, c’est le fronton des banques. (…)
Est ce un bien, est ce un mal ? Mon jugement dépend souvent de la couleur du jour (…)
« Un bien, sans doute, puisque la brousse inculte va produire, que la montagne va livrer des richesses, que des canaux et des routes vont s’ouvrir. Un bien, puisque le monde entier a besoin de matières premières et que c’est l’unique excuse de la colonisation d’aller les chercher partout où elles se trouvent. Un bien, puisque ces capitaux, s’ils ne se plaçaient pas là fuiraient à l’étranger. Un bien, puisque sans cet argent on ne pourrait rien entreprendre et que le Chetty ou le prêteur chinois régneraient plus durement.
Mais c’est un mal aussi, un mal mortel, car ces accaparements, ces monopoles de fait vont augmenter autour de nous la somme des haines ; un mal parce que la France n’est pas allée conquérir ces terres lointaines pour le seul profit de cent gros porteurs de titres ; un mal parce que beaucoup de ces affaires, gonflées par les spéculateurs, sombreront dans un Krach ; un mal parce que l’indigène libéré par la France de la tyrannie des mandarins , tombe maintenant au pouvoir de ces tyrans nouveaux ; un mal parce que les petites misères font les grandes révoltes ; un mal, enfin, parce qu’il y a , de l’autre côté de la Muraille de Chine, quatre cent millions de Jaunes qui s’éveillent(…)
Si nos hommes d’Etat, nos Gouverneurs, cédant à la pression des profiteurs de la colonie, appliquent en Indochine une politique de force, s’ils refusent d’accorder à l’indigène des droits plus étendus, s’ils ne font rien pour augmenter son bien-être et le considèrent plus longtemps comme l’outil vivant uniquement chargé de les enrichir, la France, avant trente ans, aura perdu son plus bel empire. »
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