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Citations sur Les Rois maudits, tome 3 : Les poisons de la couronne (94)

Il est généralement mauvais de détourner les gens de leur nature. Mieux vaut laisser un méchant à sa méchanceté que de le transformer en mouton; la bonté n'étant pas son affaire, il en usera de façon déplorable.
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L'histoire est toujours une science conjecturale.
Daniel-Rops
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Son père, Philippe le Bel, l'avait dominé par l'autorité souveraine ; son frère, le comte de Poitiers, le dominait par l'intelligence ; et voici que sa nouvelle épouse le dominait par la foi.
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Toscan et donc capable, pour briller aux yeux d’une femme, de toutes les prouesses, il n’en demeurait pas moins banquier dans l’âme et le sang, et il jouait sur le destin comme on joue sur les changes. « Le péril est l’occasion parfaite de devenir l’intime des grands, se disait-il. Si nous devons tous affonder et périr, ce n’est point de s’écrouler en lamentations, comme le fait le cher Bouville, qui changera notre sort. Mais, si nous en réchappons, alors j’aurai conquis l’estime de la reine de France. » Pouvoir penser de la sorte, en un pareil moment, était déjà le signe d’un beau courage. Mais Guccio, cet été là, se sentait invincible ; il aimait et se savait aimé.
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«Je t'avais averti, mon garçon ; je pensais bien que cela ne serait pas si facile, et que tu avais tort d'aller t'enticher d'une fille de noblesse. Ces gens-là n'ont pas leur chemise à eux ; ils nous doivent jusqu'au lit dans lequel ils dorment, mais ils nous crachent au nez si nos garçons veulent y coucher. [...]»
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Louis, plein de stupeur, la regardait s'avancer. Ainsi, il existait une troisième personne pour ne pas s'émouvoir de ses emportements, briser ses fureurs et prendre le pas sur lui. Son père, Philippe le Bel, l'avait dominé par l'autorité souveraine ; son frère, le comte de Poitiers, le dominait par l'intelligence ; et voici que sa nouvelle épouse le dominait par la foi. Jamais il n'aurait pu s'imaginer que son justicier se présenterait à lui, dans la chambre nuptiale, et sous les apparences de cette femme si belle, dont les cheveux frémissaient pareils à une blonde comète.
Le visage de Louis se fripa ; il ressembla à un enfant qui va pleurer.
«Et que voulez-vous que je fasse, maintenant ? demanda-t-il d'une voix aiguë. Je ne puis ressusciter les morts. Vous ne savez pas ce que c'est que d'être roi ! Rien ne s'est fait absolument par mon vouloir, et c'est moi que vous rendez coupable de tout. Que voulez-vous obtenir ? À quoi sert de me reprocher ce qui ne se peut réparer ? Séparez-vous donc de moi, retournez à Naples, si vous ne pouvez plus tolérer ma vue. Et attendez qu'il y ait un pape pour lui demander de défaire notre lien !... Ah ! ce pape ! ce pape ! ajouta-t-il en serrant les poings. Rien de cela ne serait arrivé s'il y avait eu un pape.»
Clémence lui posa les mains sur les épaules. Elle était un peu plus grande que lui.
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Durant le souper, il avait trouvé la reine étrangement morose, distante, presque absente, ne suivant les propos échangés qu'avec retard, et répondant à peine aux paroles qu'on lui adressait ; mais il ne s'en était pas autrement inquiété.
«Les femmes sont sujettes aux sautes d'humeur, se disait-il, et ce présent que je lui apporte saura bien lui rendre la gaieté.» Car le Hutin était de ces maris sans imagination, qui ont petite opinion des femmes et pensent que toutes choses s'arrangent par un cadeau. Si bien qu'il arrivait, se faisant aussi gracieux que possible, et tenant un petit écrin de forme allongée.
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«Cette grande ardeur ne m'étonne pas, frère Simon, c'est l'effet de la chaleur. Nos seigneurs aussi sont ardents et épris de la guerre... Et vraiment, sachez que le royaume de France ne se laisse pas dépecer par paroles ; il faut autres œuvres.»
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De toutes les fonctions bumaines, celle qui consiste à gouverner ses semblables, encore que la plus enviée, est la plus décevante, car elle n'a jamais de fin, et ne permet a l'esprit aucun repos. Le boulanger qui a sorti sa fournée, le bûcheron devant son chêne abattu, le juge qui vient de rendre un arret, l’architecte qui voit poser le faîte d'un édifice, le peintre une fois terminé son tableau, peuvent, pour un soir au moins, connaître cet apaisement relatif que procure un effort mené à son terme. L’homme de gouvernement, jamais. À peine une difficulté politique paraît -elle aplanie qu'une autre, qui se formait justement pendant qu’on réglait la première, exige une attention immédiate.

p.87
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Le roi se trouvait à la chasse au faucon, un des derniers jours de mai, lorsqu’on vint annoncer à la reine Clémence la comtesse de Poitiers. Les deux bellessœurs se voyaient assez souvent, et Jeanne ne manquait jamais de témoigner à Clémence la reconnaissance qu𠆞lle lui devait pour avoir obtenu sa grâce. Clémence, de son côté, se sentait liée à la comtesse de Poitiers par cette tendresse que l’on ressent si volontiers envers les gens auxquels on a fait du bien.
Si la reine avait éprouvé un peu de jalousie, ou plus exactement le sentiment d’une injustice du destin, lorsqu𠆞lle avait appris que Jeanne était enceinte, ce mouvement d’âme s’était vite dissipé quand ellemême s’était trouvée dans un semblable état. Mieux encore, leur grossesse paraissait avoir rapproché les deux belles-sœurs. Elles s𠆞ntretenaient longuement de leur santé, du régime qu𠆞lles observaient, des soins à prendre, et Jeanne qui, avant sa réclusion, avait donné le jour à trois filles, faisait profiter Clémence de son expérience.

Troisième partie
Chapitre VIII. En l'absence du roi
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