Il faut juste savoir comment le prendre, le pauvre Lucien. Quand on lui parle, il n’écoute pas vraiment, on sent qu’il est ailleurs (probablement sur la planète où il est né) et, quand il nous parle, suivre le fil de sa pensée peut facilement nous mener à la psychose.
On s’aime bien. Elle rêve de devenir comédienne, elle passe d’innombrables auditions, sans succès. Elle a un don plus évident pour dramatiser que pour l’art dramatique.
Rien ne sert de courir, il faut être à l’heure. Et je ne le suis pas. Aussi bien être en retard comme un professionnel et non en amateur.
On pourrait penser qu’à force de donner sans jamais recevoir en retour, je vais finir par être révolté contre le genre humain et arrêter les actes de bonté en série. C’est bien mal me connaître. C’est dans mon sang, mes gènes, mes tripes. Il y a bien longtemps que j’ai accepté mon état. Alors, au lieu de les utiliser pour devenir ce que je ne suis pas, je canalise mes forces pour faire le bien. Même si je me heurte à la bêtise humaine.
Que ce soit les enfants africains, les itinérants, les gens dans le besoin autour de moi ou tous ceux à qui je prête de l’argent sans jamais en revoir la couleur. Si j’avais gardé pour moi tous ces dollars éparpillés par excès de gentillesse, je serais l’heureux propriétaire d’une voiture, je voyagerais tous les ans et je posséderais une trentaine de cafetières pour pallier les bris éventuels.