Ils disent : je vois ici une statue. Pourquoi ce verbe actif ? Quel acte font-ils subir à la statue ? Pensent-ils la modifier en la regardant ? Si quelqu’un dans l'acte de voir pâtit, ce n'est pas la statue, c'est l'homme qui la voit. Ils ignorent ce que c'est que de voir ; s'ils parlaient convenablement, ils diraient : "Il y a ici une statue dont je suis envué"
Sous telle ou telle influence, si je perdais toute raison d’avoir une forme quelconque, je deviendrais sphérique. La sphère est la plus modeste des formes, et la plus révoltée, la moins humaine.
L’arbre n’est pas un homme et pourtant il ne s’efforce pas de lui ressembler. Où puise-t-il donc le désir d’avoir cette forme insolite ?
On dirait qu’il est sûr qu’il faut être un arbre.