Livre qui commence un peu à dater mais qui est encore d'actualité.
Les propos sont parfois redondants. Pour autant il y a des chapitres très intéressants, particulièrement celui sur l'Éthiopie. L'auteur tient un discours très humaniste. Il permet aux bénévoles de témoigner de leur travail mais également des horreurs du monde et des silences qui les entourent.
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Lubet pense aux ombres qui peuplent le camp, civils ballottés par des évènements qui les dépassent, innocents que l'on sauve du massacre quand on en a le temps, et que l'on concentre entre des barbelés pour qu'ils cessent d'encombrer les routes et les abords des villes, quémandeurs agaçants de nourriture, de feu, de vêtements.
Emmerdeurs planétaires.
[p129]
Dubos s'apprête à entendre les mille et une doléances de ses patients. Cela va de l'insomnie à la dépression profonde en passant par les cancers au stade terminal – étrange désir de ceux-là de finir leur vie entre des barbelés, et dont le rêve d'une réinstallation dans un pays libre ne se réalisera jamais – les tuberculeux, très jeunes et nombreux dont personne n'avait le temps de s'occuper au Vietnam, les femmes violées par les pirates et dont le ventre gonfle d'enfants par avance rejetés, et les autres enrhumés ou quasi grabataires, toute une pauvre humanité déchue débarquée par paquets de cinquante ou cent sur mille kilomètres de littoral.
[p13]
Les survivants se terrent dans le camp, visités de temps à autre par un journaliste ou par quelques touristes qui découvrent le morne enfer enclos de grillages hostiles et poussent des cris ou se mettent à sangloter.
Dubos a vu tout cela, ces flots d'incrédulité devant la misérable condition des réfugiés, et ce contraste loufoque autant que tragique entre l'étalage de l'insouciance occidentale sur les plages de Songkhla et l'existence larvaire des Vietnamiens dans les camps.
[p14]
Le courage consistait à résister à la haine.
[p32]
Emission : Un jour,un livre #27
Le dernier combat du Docteur Cassagne livre d'Alain Dubos.