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3,29

sur 346 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre s'ouvre sur un coup bas. le compagnon d'Enaid attend qu'elle soit en interview en Pologne pour la quitter par téléphone. Très classe… Mais voilà, toute la vie d'Enaid n'est qu'une succession de coups du sort.

Diane Ducret se livre dans cet ouvrage, une autobiographie romancée. Enaid est l'exact reflet de Diane. Ce récit est magistral de sincérité, et pour cause, Diane (comme Enaid) (Enaid = Diane) a vécu tout ce qui est narré.

Le moins que l'on peut dire, c'est que les tragédies de sa vie sont racontées avec beaucoup d'humour. Sans doute ce qui lui permet de garder un certain recul narratif. Enaid se construit sur du vide, elle n'a aucune réponse quant à ses racines. Sa mère a été déchue de ses droits parentaux, son père est parti vivre sa vie ailleurs. Un couple de personnes âgées, Yvette et André, la recueillent et l'adoptent. Elle se rendra compte bien plus tard qu'ils sont ses grands-parents. Cela semblait tellement évident que personne n'avait jamais pensé à le lui dire. Des grands-parents envers qui elle ressent une profonde gratitude, qui l'ont élevée et lui ont donné tout ce qu'ils pouvaient.

Mais Enaid a du tempérament. Elle devient une ado rebelle et elle n'épargnera rien ni à ses grands-parents ni, surtout, à elle-même. Elle brule sa jeune vie, fait les 400 coups, s'étourdit dans les fêtes et se perd dans les drogues, sans doute dans un besoin éperdu de se sentir exister. Peut être une réaction à cette histoire familiale chaotique et douloureuse.

Ce roman est lourd d'empathie pour elle-même; elle fait la paix avec ce qu'elle est et avec les siens. Un seul mot d'ordre: Ne jamais accepter l'impossible. Elle aborde des thèmes difficiles, comme l'abandon, l'adoption, la filiation, le handicap, l'homosexualité, la maladie, le manque, les rancoeurs et le pardon, les diktats, la difficulté d'être soi envers et contre tous, mais aussi la résilience et l'espoir. Diane Ducret montre ici que quel que soit le drame, quelle que soit la hauteur de la chute, il est toujours possible de se relever. Par volonté, par conviction. Jamais elle n'accepte l'impossible qu'on lui impose. Elle refuse de mettre des barrières à sa vie, surtout si ces barrières sont érigées par d'autres. Elle choisit d'être maîtresse de sa vie.

La métaphore du flamant rose? C'est là toute son histoire. La fragilité, la délicatesse, la grâce du flamant rose. Sa vaillance. Ne pas être une victime, se relever toujours, avoir la conviction que rien n'est impossible et qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire.

Un beau roman, une très belle sensibilité, une belle écriture aussi.

Un grand merci à Babelio et aux Editions Flammarion pour cette étonnante mais très belle découverte.
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Comment s'aimer quand on n'a jamais été aimé ou qu'on n'a jamais eu un père ou une mère pour nous le dire ou nous le montrer ?
En apprenant à le faire soi-même...nous dit l'auteur !
C'est le terrible sujet de ce roman autobiographique qui se dévore d'une traite.

Enaid est journaliste...
Elle est en Pologne, dans le taxi qui la conduit à une conférence sur les Droits des femmes et c'est ce moment-là précisément, que son ami qu'elle fréquente depuis plusieurs mois, choisit pour rompre, par téléphone !
La conférence se passe non sans difficultés pour elle...la réalité la rattrape : encore une fois la loi de Murphy a frappé.
Vous savez c'est cette loi qui fait que lorsqu'on tombe la tartine de confiture, c'est toujours du côté de la confiture qu'elle atterrit ! C'est la malchance donc que l'on appelle aussi dans le langage populaire "la loi de l'emmerdement maximum".
Lorsqu'Enaid rentre à l'hôtel, le téléphone sonne...cette fois c'est sa mère qui lui annonce qu'elle est en soins palliatifs. Elle ne l'a pas vu depuis près de 30 ans et elle la réclame à son chevet.
Les souvenirs remontent à la surface...

Avec beaucoup de justesse et de réalisme, sans mots superflus, l'auteur nous conte alors son histoire (Enaid est l'anagramme de Diane).
Vous lecteurs, êtes pris au piège et vous n'aurez qu'une seule hâte, celui de poursuivre votre lecture, pour savoir pourquoi le sort s'acharne ainsi sur Enaid...
C'est pourtant une jeune trentenaire charmante et qui a tout pour être heureuse : elle est intelligente, jolie, drôle. Elle est très connue dans les médias ainsi qu'auprès des femmes qui boivent ses paroles et suivent ses conférences. Elle n'a pas peur de l'autocritique et sait faire preuve d'empathie. En plus elle nous amuse par ses réflexions emplies d'humour mais finement observées, à propos des hommes en général, et de son incapacité à les garder.
L'histoire devient plus grave quand elle nous décrit son enfance d'enfant abandonnée par ses deux parents. Jean est un père aventurier et volage, qui voyagera beaucoup et disparaîtra de la circulation assez vite. Léna est une mère considérée comme incapable de s'occuper de sa petite fille. Elle sera déchue de ses droits parentaux, car travaillant la nuit comme hôtesse et se prostituant à l'occasion...
Recueillie par des grands-parents distants (elle apprendra plus tard qu'eux-même n'ont pas connu leurs propres parents), Enaid vit complètement "cloîtrée", sans amis, tant ils sont inquiets de ce qui pourrait lui arriver. Ils ont surtout peur qu'elle suive l'exemple de sa mère.
Dans leur quête incessante pour la protéger, ses grands-parents décident de lui faire faire de l'équitation et la toute jeune fille va vivre-là ses meilleures années, entourée par des gens aimants et différents, car gays, dont la présence bienveillante rassure la grand-mère...
Mais Enaid subit un grave accident lors d'une compétition. Sa vie bascule alors, car sa simple fracture de la cheville devient pour elle un véritable parcours du combattant quand des années après, les spécialistes découvriront qu'une infection interne s'est propagée et a détérioré l'articulation, infection passée inaperçue car la douleur occasionnée était bien moindre que celle liée à la vie quotidienne de la jeune fille...
Sera-t-elle condamnée à se tenir à jamais sur un pied comme un flamant rose ?
(...)
Comment est-ce possible que la loi de Murphy s'acharne ainsi contre elle ?

Voilà un récit romancé raconté tout en pudeur et de façon totalement linéaire (sauf le début qui plante le décor de l'histoire et situe la jeune femme dans sa vie adulte d'aujourd'hui).
"Les événements du livre sont vrais, mais mon regard est romanesque" confie l'auteur lors d'un interview accordé au Journal Grazia.
L'histoire est émouvante, révoltante, drôle selon les moments. On sent que l'auteur parle avec sincérité et ne cache rien de ses faiblesses, de ses manques, de ses ressentis...
On se demande tout de même comment autant de malchance, peut se concentrer sur une seule et même personne.
Enaid n'a pas peur des épreuves qu'elle traverse même si certaines sont traumatisantes et si au cours du roman on la sent souvent fragilisée, voire dépressive. Elle lutte, elle se bat, elle ne baisse pas les bras...c'est sa force !
L'auteur sait employer les mots justes pour nous faire passer du rire aux larmes. La fin est tout à fait poignante et les mots qui se libèrent enfin, laissent espérer pour elle, un parcours de vie plus apaisé et empli d'optimisme, car cette jeune femme malgré sa fragilité apparente a tout d'une guerrière.
Le parallèle avec le flamant rose si fragile sur ses jambes et qui pourtant malgré tout se déplace avec beaucoup de grâce et une certaine dextérité, est tout à fait remarquable.
Ce roman à la couverture si douce et poétique, n'a rien d'un roman feel-good comme certains pourraient le croire. S'il est empli d'humour, il est aussi très profond et constitue une réflexion remarquable sur les relations humaines modernes, comme par exemple la difficulté à s'engager de certains jeunes couples. Il donne envie de lutter, de changer le cours du destin, de ne jamais baisser les bras.
De ces propos emplis d'humanité se dégagent une grande force et une sincérité qui ne pourra que vous toucher. Les accidents de la vie sont inévitables, mais ils peuvent devenir notre force et nous permettre d'avancer si on les accepte et qu'on décide de continuer malgré tout à vivre. Tout est en fait question de regard...

Merci à Babelio de m'avoir proposé cet ouvrage dans le cadre d'une Masse Critique exceptionnelle...

Chronique complète sur mon blog

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j'ai énormément aimé ce livre. Au départ, vu le titre, la couverture (pas la 4ème de couverture, que je lis rarement, en ayant trop croisé qui spoilaient), je pensais avoir dans les mains un roman léger, et le début rigolo m'a plutôt confortée dans ce sens. Sauf que rapidement, la légèreté et l'humour, tout comme les anecdotes amusantes, servent de paravent à des blessures plus profondes, des failles terribles, des mésaventures tragiques. J'ai trouvé des accents de vérité que je connais bien dans cet humour-là, celui qui permet de tenir le coup face aux coups du sort, d'une sincérité brute (et en effet, il semble bien qu'il y ait de vrais morceaux d'autobiographie dans ce roman...). On passe, avec une plume rapide et un sens aigu de la formule, par un peu toutes les couleurs des émotions ; le récit est à la fois drôle, poignant, tragique, presque documentaire parfois, un soupçon de naïveté candide, de la créativité, de vraies tendresse et gentillesse sincères, un régal ! Beaucoup moins léger qu'il n'en a l'air, et du coup plus intéressant.
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La vie est parfois compliquée, même très compliquée, surtout lorsque l'on a des parents irresponsables et absents, qu'on est adoptée par ceux qui sont en fait des grands-parents, que l'on fait de mauvaises rencontres, que l'on fait des bêtises lourdes de conséquences. On grandit, on s'en sort, ce n'est pas évident, mais on ne se morfond pas. On redresse l'échine, on tire la patte folle, celle qui est mal rafistolée, qui handicape et on avance.
E.N.A.I.D est D.I.A.N.E
Une jeunesse tumultueuse, des manques, des douleurs. L'abandon d'une mère, la démission d'un père, des adoptants âgés, qui font ce qu'ils peuvent, des déceptions, des erreurs. Des évènements qui vont façonner la femme qu'elle devient, sans pathos, sans atermoiement. Elle nous livre les faits.
Diane Ducret a une très jolie plume, sensible et efficace.  On sourit, on rit, on est ému.  Son roman est prenant et s'est révélé une belle surprise.
Ce sont les mots d'une reconstruction camouflée sous l'humour et la dérision.
Une lecture émouvante qui m'a touchée.
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Je ne sais pas vous mais j'aime beaucoup la première de couverture avec ce beau flamant-rose fluo qui est majestueux et beau sur une seule patte.



Je n'avais pas remarqué qu'Enaid était l'anagramme de Diane. Je remercie ma copinaute qui me l'a fait remarqué avant ma lecture. du coup, je me suis demandée si ce livre n'était finalement pas un peu autobiographique...



Enaid est un écrivain trentenaire qui vit une rupture amoureuse alors qu'elle se trouve à Gdarsk, en Pologne pour faire la promotion de son nouveau livre. Après nous avoir décrit cette douloureuse rupture et le sentiment d'abandon qu'elle a ressenti, Diane Enaid fait un bon dans le temps et nous envoie dans le passé...



On retrouve une jeune Enaid, une jeune fille qui a eut beaucoup de difficultés à se sentir aimée, elle a toujours ressenti une forme d'abandon affective dont elle dépendrait jusqu'à l'âge adulte. Sa mère était danseuse de nuit ; elle a été déchu de son autorité parental. Quand à son père, il est absent, fantomatique, inexistant. de ce fait, ce sont ses grands-parents qui l'ont élevé, adopté. En effet, ce sont ses grands-parents qui sont devenus ses parents. Sa vie va basculer à tout jamais, à l'âge de ses trois ans...



Enaid nous parlera de ses différents drames, de ses blessures et de sa reconstruction. Au moment de ce récit, j'ai acquis la certitude que c'est un récit autobiographique que nous livre Diane avec son alter ego, elle nous fait confiance en se livrant à nous. Elle nous raconte des moments douloureux et des fêlures qui ont fait d'elle la personne qu'elle est devenue.



Enaid a été élevé par des grands-parents bienveillants, qui ont toujours été présente pour elle. Yvette, cette grand-mère pieuse et soucieuse de donner une bonne éducation à sa petite fille surveillait tous les faits et gestes d'Enaid. Mais Enaid a vécu son adolescence dans la plus grande souffrance car son corps a grandi bien trop vite, elle est devenue une belle jeune fille et il fallait la tenir éloignés des garçons ! Pour se faire, on lui a trouvé de l'occupation pour qu'elle ne s'ennuie pas et qu'elle soit constamment occupée ; entre le piano, la danse classique ou encore l'équitation, Enaid avait de quoi faire ! Une vilaine blessure qu'elle s'est faite à la cheville n'a jamais été soigné, depuis lors, elle boite.



Entre les bêtises faites à l'adolescence, les mauvaises rencontres, les obstacles à surmonter, Enaid a toujours su se relever et tenir sur une seule patte tel un flamant rose fluo.



Ce récit lourd et difficile nous est conté avec beaucoup de sensibilité et avec une pointe humoristique pour nous alléger un peu le tout. Les évènements dramatiques qui ont marqué la vie de Diane, ce sentiment d'abandon qu'elle ressent depuis toute petite, cette adoption qui n'aurait pas eu lieu d'être pour moi... Sont autant de choses qui l'ont construite, qui ont fait d'elle la femme qu'elle est maintenant.



Sous couvert de légèreté, Diane Ducret nous offre un conte des temps modernes fort en émotions et qui n'a qu'une seule certitude à nous offrir : malgré les aléas de la vie, il ne faut pas baisser les bras.



En conclusion, j'ai dans l'ensemble apprécié ma lecture, apprécié d'en apprendre davantage sur cet auteur qui nous a fait confiance en nous confiant un pan de sa vie. C'est un roman agréable à lire, qui m'a fait voir la vie sous un autre jour...


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Ce livre est une véritable surprise. Au vu de la couverture et de son titre à rallonge je m'attendais vraiment à un roman léger dans la mouvance feel good. Ce n'est pas du tout ça. Enfin si un peu, parce que ce roman fait vraiment du bien, mais pas comme on l'imagine lorsque l'on parle de feel good. Ce roman est à la fois drôle et profond. C'est une véritable ode à l'anti-apitoiement. Il dresse le portrait d'une femme inspirante, de celles qui sont si fortes qu'elles vous rendent vous-même un peu plus forte.
Commencer ce livre, c'est prendre le risque de vouloir le rejoindre dès que possible, de se retenir de ne pas l'emporter partout avec soi « au cas où j'aurai un petit peu de temps aujourd'hui pour l'avancer ».
Pourtant ce n'était pas gagné. Lorsque je l'ai commencé j'étais au début d'une panne de lecture. Je ne lisais qu'une page ou deux par jour sans grande envie... Mais petit à petit, le style m'a happé. L'écriture de Diane Ducret m'a rappelée celle de Delphine de Vigan, une de mes auteures préférées, et les pages se sont alors tournées les unes après les autres, jusqu'au tant regretté point final.
C'était pour moi le premier livre de Diane Ducret, mais je me promets de lire les autres au plus vite.
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La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose de Diane Ducret est un véritable coup de coeur. Vibrant d'une intensité incroyable, ce récit m'a coupé le souffle.

Enaid est une jeune femme d'une trentaine d'années. En tant que journaliste française, elle est invitée à intervenir dans une émission télévisée à Gdansk. Alors qu'elle se trouve dans le taxi la menant sur le plateau télévisé, l'homme qu'elle fréquente ne trouve rien de mieux que de la plaquer au téléphone. Complètement chamboulée, elle parvient tant bien que mal et malgré les coulées de mascara sillonant son visage à participer à l'émission. Une fois revenue à l'hôtel, un autre coup de téléphone va finir de la mettre KO, le coup de fil mi-attendu mi-redouté d'une personne qui lui a toujours manqué, un coup de fil qui va faire ressurgir toute une enfance, tout un parcours de vie jusqu'à cet instant fatidique dans cette chambre d'hôtel à Gdansk.

Les trente premières pages du roman m'ont laissée un peu perplexe face à cette jeune femme aux faux airs de Bridget Jones parachutée à Gdansk, quittée au téléphone par un goujat et en crise de larmes devant les caméras de la télévision polonaise. C'est un vrai tourbillon qui nous emporte dès les premières pages et j'avoue m'être sentie un peu désorientée par ce début de roman. Puis vient le moment de l'uppercut, les trente premières pages passées, l'auteure nous file un bon coup dans l'estomac et c'est comme un choc. Pour moi, ce moment précis a été le plongeoir depuis lequel j'ai sauté dans l'histoire, une histoire que je n'arrivais plus à lâcher. Diane Ducret nous embarque dans ce récit de vie avec une sincérité désarmante et un humour à toute épreuve, même celles dont on ne croit jamais se relever. Ce roman c'est le récit de l'absence, d'un mal d'amour qui devrait être inconditionnel et qui ébrèche la narratrice dès le départ. La fillette abandonnée par ses parents aux bons soins de grands-parents peu démonstratifs et très stricts grandira avec un vide au fond d'elle qui ne cessera de se creuser. Elle va se chercher, tester ses limites, elle se retrouvera brisée, au propre comme au figuré, mais elle se relèvera tant bien que mal, avec la majesté du flamant rose, quand une jambe cédera, elle tiendra bon sur l'autre. Son esprit de revanche aura raison de tout ce qui pouvait l'affaiblir. Enaid est une jeune femme qui ne renonce pas. Cette hargne et ce mordant se retrouvent complètement dans le ton du texte. C'est une plume piquante qui nous porte à sourire autant qu'elle nous jette à terre. le mot « roman » étant inscrit en petits caractères sur la couverture, je me suis demandée où s'insinuait la fiction dans ce récit aux fortes tonalités autobiographiques. Rien que le prénom de la narratrice Enaid (Diane à l'envers) laisse supposer un roman autobiographique avec une forme de distance pudique, comme un effet miroir qui serait déformant à loisir.

En terminant La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose, je ne sais pas si j'ai lu une autobiographie de l'auteure ou un roman, tout ce que je sais c'est que cette histoire m'a époustouflée. C'est une véritable pochette surprise émotionnelle. Sous un abord un peu bleuette avec un titre et une couverture pop et acidulés, se cache un texte éclatant d'une profondeur immense qui m'a donné des frissons et m'a terriblement émue.
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J'ai eu l'occasion de rencontrer Diane Ducret et surtout de l'écouter dans une intervention avec d'autres auteurs, intitulée "Construire sur ses failles". Et évidemment, elle parlait de ce livre qu'elle vient de publier chez Flammarion. Elle admet avoir intégré de nombreux éléments autobiographiques dans cet ouvrage qui est juste magnifique.
J'ai adoré l'humour omniprésent mais probablement aussi une manière pour elle de ne pas s'écrouler quand la vie l'a placée face à de nombreuses épreuves. Et quelles épreuves !
Une jeune femme au parcours remarquable, intelligente et si apte à l'autodérision. Mais je crois que c'est aussi une manière bien à elle d'avoir accepté ses failles et d'avoir trouvé la force de toujours continuer à avancer, à grandir, à se construire justement sur ces manques.
On sent l'amour qu'elle a porté à ses grands-parents qui l'ont élevée. On sent son côté un peu "barrée" pour oublier la réalité et probablement ses dérives adolescentes pour exister, juste exister.

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« La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose » est mon gros coup de coeur, j'ai littéralement adoré ce roman et je ne m'attendais pas du tout à cette histoire en lisant la première page du roman. Lors de cette lecture de cette fameuse première page, j'ai beaucoup souri et je m'attendais à ce que cela soit de même durant toute ma lecture… J'ai été bouleversée par l'enfance, l'adolescence, le début de la vie d'adulte d'Enaid. J'avoue que je pensais que Diane Ducret nous livrait un roman dans la même veine que « L'homme idéal existe, il est québécois », c'est-à-dire très humoristique mais ce roman ci est plus que ça!!! le personnage de Enaid se livre avec humour, auto-dérision alors que sa vie a toujours été synonyme de manque: manque d'amour, manque d'une mère…

Enaid est extrêmement touchante: sa fragilité, son besoin d'être aimée, sa détermination à affronter ce que lui réserve la vie me semblent si familier, j'ai retrouvé un peu de moi!!Enaid ne se laisse jamais aller, elle avance malgré tout mais tout a ses limites et sa limite est sa cheville
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Quand j'ai commencé ce roman, je m'attendais à un feel good léger et ça commence de cette façon. J'ai tout de suite été embarquée par la plume virevoltante de Diane Ducret qui a des formules vraiment drôles face à des situations qui paraissent dans un premier temps cocasses.
Pourtant, assez rapidement, le roman change de ton et nous embarque dans une histoire personnelle percutante, riche en rebondissements qui sont loin d'être heureux. Enaid est une jeune femme qui raconte son enfance, son adolescence et son entrée dans la vie d'adulte. Petite fille incomplète, incomprise, aimée mais pas de manière claire et pas de toutes les personnes nécessaires, elle devient une jeune femme rebelle, fragile en quête d'amour à tout prix, au point de se perdre elle-même dans cette quête, physiquement et psychologiquement, une adulte avec un handicap, prête à tout pour redevenir comme tout le monde. Nous la suivons, sans jamais nous lasser, de Paris à Biarritz, en passant par Rome, l'Espagne, Ibiza, la Suisse, car elle est toujours en fuite, en fuite de son carcan de vie, en fuite d'elle-même, en quête d'un amour qu'elle ne parvient pas à retrouver, puisqu'il s'agit de l'amour maternel.
Comment, en effet, vivre normalement quand on est séparé de sa mère, qui n'a plus le droit d'approcher son enfant, quand on vit avec ses grands-parents, dont on ne comprend qu'assez tard qu'ils sont ses grands-parents, quand on ne voit son père que par intermittence ? Comment croire que l'on peut être aimé quand les principales personnes qui sont censées nous aimer depuis le premier jour ne le font pas...ou si mal ?
Ce que j'aitrouvé profondément émouvant dans ce roman autobiographique, c'est que, ayant à peu de choses près l'âge d'Enaid, je n'ai pu que me reconnaître dans certains de ses déboires (pas tous, rassurez-vous !) et surtout dans les conséquences qu'ils ont pu engendrer sur la confiance que l'adolescente que j'étais pouvait avoir en elle. On ne ressort pas indemne de cette lecture : la vie de notre héroïne est parsemée d'aventures, d'embûches mais le message reste toujours positif. On peut être un flamant rose, donner l'impression qu'on tient mal sur ses pattes mais tenir quand même, avancer malgré tout, voler même !
Enaid a cela d'héroïque qu'elle ne cesse jamais de se battre et qu'elle ressort toujours plus forte de ce qu'elle traverse. Par curiosité, j'ai été regarder quelques interviews de Diane Ducret après ma découverte de son roman et j'ai été d'autant plus admirative du personnage principal de son récit après l'avoir vue aujourd'hui. C'est une femme souriante, dynamique et vraiment très jolie, dont on voit immédiatement qu'elle s'est reconstruite, avec succès.
C'est donc, malgré des épreuves douloureuses, un roman essentiellement positif qui a cette originalité de ne pas être un feel good du début à la fin mais à la lecture duquel on finit par se sentir bien, vraiment !
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