Je ne peux te promettre la victoire car je ne suis pas celle qui sépare le grain de l’ivraie. Le fléau de Dieu s’abattra sur vos armées sans pitié aucune. Seuls survivront ceux qui choisissent la lumière, la Lumière des Martyrs. À présent, passe-moi ce qui se trouve sous cette étoffe… Un miroir. Ce miroir montre l’exacte vérité de ce que nous sommes. Ce qu’il y a derrière la peau, derrière le regard. Ce miroir peut capter le visage du Qua’dj derrière les apparences, l’honneur usurpé, la prière hypocrite. Et puis aussi, ce n’est qu’un miroir. Regarde.
Seigneur, aie pitié. L'acier brûle sous le soleil. Les croix saignent. La bataille est perdue. Seigneur, aie pitié du noble vieillard qui succomba sous le voile noir des tempêtes. Il n'a point failli. Sa dépouille mérite les honneurs dus à son rang. Seigneur, aie pitié de Grégoire d'Arcos. Donne-lui le repos éternel, le silence des armes.
L’affrontement eu lieu devant la ville sainte, en un lieu nommé Rios Azujera. Régnait une chaleur accablante. Le ciel était pur de tout nuage. Qui pouvait deviner ? Les cartes ne disent pas tout.
La victoire… Elle en peut nous échapper. Dieu est de notre côté. Dieu sera avec le Juste, celui qui ne condamne pas, celui qui ne juge pas. Je dois apprendre à mieux respecter mes adversaires. Leur foi qui n’est pas la mienne. Surtout, ne jamais me laisser aveugler par la colère ou le ressentiment.
Je vais te donner le moyen d’arrêter cette guerre stupide. Moi, je ne peux pas. Le mal ne peut entrer dans cette enceinte sacrée. Mais toi, tu frapperas le Vénéré X3 au cœur. Tu empêcheras ce cœur de battre… Tu tueras la légende ! Fais de leur dieu un corps qui tombe en poussière… Les chrétiens ne se battront pas pour une poussière… Ils repartiront.
Dieu !!? Vous êtes bien nombreux à l’invoquer… Aussi nombreux que les grains de sable qui seront soulevés par la tempête.
Et Syria d’Arcos repartit le cœur soulagé : le visage du Qua’dj ne s’était pas imprimé à la surface du miroir. À présent, elle se sentait de taille à affronter toute autre malédiction. En quoi, l’orgueil n’abandonne jamais.
Et Osirias s’enroula dans les prières qui permettent au temps de passer sans trop de cruauté. Il attendit. Se détachant des instants qui creusent… Du soleil qui ronge… du sable qui engloutit… De la mémoire qui oublie. La lampe, elle, continue de brûler. Et Sar Mitra patienta également. Jusqu’à ce qu’enfin… Celui qui précède comprit que sa mission était terminée.
-C'est ailleurs qu'il nous faut chercher de nouveaux alliés. Chez les juifs de Samarande.
-Les... les juifs!!? Vous n'y songez pas! Ils sont maudits!
-Mon Dieu est un dieu de charité, Nakash. Pas d'exclusion. Et n'oublie pas que le Christ, lui aussi, était juif.
Ce ne sont pas les hommes qui décideront de la victoire. Mais le Simoun Dja.