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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A vrai dire...j'ai été "dérangée" par cette histoire. Dérangée par ce prof qui n'aime pas particulièrement son métier, qui est désabusé avant l'heure, qui n'aime pas vivre, dirait-on. Dérangée par ces élèves bizarres, qui n'aiment pas vivre non plus et qui, sans aucune morale, n'ont aucun scrupule à éliminer ceux qui n'entrent pas dans leurs vues. Dérangée par ce principal du collège qui est soumis aux parents d'élèves...Bref, c'est un roman assez glauque, bien écrit (Quel art de dresser les portraits en quelques lignes assassines ! Quel sens de la métaphore ! ). Mais duquel je suis sortie, soulagée d'avoir fini.
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Suite au suicide d'un professeur sur son lieu de travail, Pierre devient le remplaçant d'une classe de collège particulièrement étrange.
Tout d'abord, le héros : un homme blasé par sa vie, blasé par son entourage avec qui il tente d'éviter de se lier profondément, une relation incestueuse frère/soeur, L'heure de la sortie n'est pas un roman facile. Sans parler de cette classe, avec son début auréolé de mystère. le récit pourrait basculer dans le fantastique. Il tombe plutôt dans le pamphlet syndicaliste & sociologique. Déroutant, âpre, juste, cette lecture loin de tout repos repose sur un narrateur difficile à percevoir. Ce qui rend certainement le cheminement plus difficile à lire. Pourquoi ce professeur s'est-il suicidé? le héros mène son enquête en se rapprochant de ces élèves aussi matures qu'antisociaux. La fin, redoutable, laisse un goût amer en tête. Les paragraphes s'enchaînent où nos sentiments alternent béatitude, je-men-foutiste & somptuosité.
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Professeur – écrivain, comme Jean-Louis Bailly et bien d'autres, Christophe Dufossé, dès son premier roman, L'heure de la sortie, est couronné de succès. Prix du premier roman, traduit en treize langues, sa première oeuvre est aussi adaptée au cinéma.

Ecrit en 2002, ce texte semi-autobiographique surfe sur un sujet qui est toujours plus d'actualité aujourd'hui, les violences à l'école. L'auteur confie toutefois à la Nouvelle République : "J'écris pour moi. J'écris parce que j'ai quelque chose à exprimer». C'est son propre vécu qui l'inspire, comme son comparse Jean-Louis Bailly, et ça en dit long sur les affres de la profession, même si l'un et l'autre mettent beaucoup de distance et d'humour dans leurs écrits. Il est clair que si le passage à l'éducation nationale peut être traumatisant pour les élèves, il l'est aussi pour les profs...

Pour point de départ, Christophe Dufossé a imaginé le suicide par défenestration d'un prof d'histoire géo, Eric Capadis, au collège de Clerval. le narrateur est Pierre Hoffman, le collègue prof de français qui doit le remplacer. Il se trouve donc face à une classe de 4-ème.

L'auteur traduit très bien les angoisses de l'enseignant, face à des élèves qui font bloc, "une bande", dit-il. Les comportements des adolescents le renvoient à sa propre jeunesse, bien différente, dans les années 70 – 80. La musique punk rock d'alors permettait d'exprimer une rage qui semble toute intériorisée chez les ado silencieux d'aujourd'hui.

La solitude, le narrateur la ressent aussi dans sa vie de célibataire, au coeur d'une cité bétonnée périphérique. Tous les personnages, plus généralement, semblent enfermés dans leur solitude.
L'atmosphère du roman est évidemment plutôt morose. C'est la chronique ordinaire du quotidien d'un prof dépité. Toutefois, Christophe Dufossé distille un humour décalé tendance potache qui contraste avec le niveau d'écriture plutôt soutenu. L'effet est assez désopilant. Les personnages, bien croqués, apparaissent comme burlesques dans un contexte dramatique. L'auteur a particulièrement soigné la figure de la soeur aînée d'Hoffman, qui surgit à l'aéroport d'Orly, "marchant comme une paire de ciseaux en action".

Il y a beaucoup d'ironie et de cynisme dans le texte de Christophe Dufossé. Ce sont sans doute des éléments nécessaires à la distance que l'auteur doit prendre par rapport à son propre vécu et à ses souvenirs personnels. L'auteur apporte de façon plus ou moins subtile beaucoup d'étrangeté à son récit. Il l'inscrit ainsi vraiment dans le registre du roman plus que de la confession ou des mémoires.

Il se dégage une menace sourde du groupe d'élèves. Il faut cependant atteindre une centaine de pages pour voir apparaitre les premiers éléments de suspense. On s'oriente vers le polar avec l'agression dont est victime une élève, Clara Sorman, pendant les vacances de février. On craint de sombrer dans un genre "Chair de poule" avec des ados malveillants et cruels.

Le roman est tragique, et, comme chez les grecs anciens, l'action est soumise à une fatalité qui ne laisse aucune chance quant à l'issue. Christophe Dufossé a pris le parti d'écrire une oeuvre noire, très noire, inquiétante et dérangeante.
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