Pyrotechnique
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Ce tome contient les épisodes 21 de la série Marauders, 21 de la série X-Men, 1 de Planet Size X-Men, et 6 de S.W.O.R.D., initialement parus en 2021. Il fait suite, entre autres, à X-Men by Jonathan Hickman Vol. 3 (épisodes 16 à 20) écrits par
Jonathan Hickman. Il contient les couvertures originales de
Russell Dauterman,
Leinil Yu,
Pepe Larraz et
Valerio Schiti, ainsi que les couvertures variantes de Dauterman (*8),
Phil Jimenez (*2),
Lucas Werneck,
Matteo Lolli, Schiti,
David Finch, Terry &
Rachel Dodson,
Olivier Coipel,
Ron Lim, Larraz. À la fin de l'épisode Marauders, se trouve la séquence supplémentaire incluse dans Classic X-Men 7, réalisée par
Chris Claremont &
John Bolton.
Marauders 21 : écrit par
Gerry Duggan, dessiné et encré par
Matteo Lolli, avec une mise en couleurs d'
Edgar Delgado. Sur l'île de Myklines, un protectorat de Krakoa, Sebastian Shaw en fauteuil roulant félicite Emma Frost sur la tenue d'un gala du Club Hellfire, en présence de Kate Pryde qui fait remarquer qu'elle était trop jeune pour participer aux précédents. Emma lui dit qu'elle n'a rien raté, et que le gala de ce soir aura le plus beau feu d'artifices. Les invités commencent à arriver pas bateau, par aéronef, par navette, par les portes de Krakoa. À New York, Tempo (Heather Tucker) accueille les Avengers devant la porte correspondante qui a été activée pour les humains non-mutants. X-Men 21 : scénario de
Jonathan Hickman, dessins et encrage de
Nick Dragotta,
Russell Dauterman,
Lucas Werneck et
Sara Pichelli. À 20h12 sur l'île de Myklines, Madrox propose un autre verre à Namor. Sur la terrasse, il est rejoint par Charles Xavier, toujours avec son casque de Cerebro sur la tête, et par Erik Lehnsherr. Namor demande à Charles comment se passe la construction de leur empire. Erik indique que les mutants sont prêts à proposer une place à Namor à la table du Concile silencieux : il décline. À 22h15, Cyclops attire l'attention des invités, et Jean Grey communique avec chacun par télépathie.
Planet Size X-Men : scénario de
Gerry Duggan, dessins et encrage de
Pepe Larraz, mise en couleurs de
Marte Gracia. Dans l'espace, Magneto et Vulcan interceptent un astéroïde et ils provoquent sa chute sur une planète. Sur Terre, depuis l'île de Myklines, les invités assistent au feu d'artifices, saisis par son ampleur. S.W.O.R.D. 6 : scénario d'al Ewing, dessins et encrage de
Valerio Schiti, mise en couleurs de
Marte Gracia. Sur Terre, à 01h10, après le spectacle pyrotechnique, Guardian écoute Henry Peter Gyrich qui essaye de le convaincre de rallier son point de vue. Doctor Doom demande à Captain America ce qu'il pense de ce à quoi ils viennent d'assister. La discussion se termine avec Doom assurant à Steve Rogers qu'un jour ce dernier aura besoin de son aide, et que lui, Doom, n'en fera pas un gala. À bord de la station Peak de SWORD, Abigail Brand expose la situation aux représentants des nations extraterrestres qui se tiennent devant elle et Storm.
Ce tome contient le dernier épisode de la série écrit par
Jonathan Hickman, et qui avait donné une nouvelle impulsion aux mutants Marvel avec [[ASIN:1302915703
House of X/Powers of X]] (2019) avec
Pepe Larraz & R.B. Silva. Il a ensuite écrit une minisérie : X-Men: Inferno (2021) avec
Valerio Schiti &
Stefano Caselli. D'un côté, le lecteur peut être un peu agacé de cette façon de regrouper les épisodes par événement, plutôt que par série, ou par scénariste : il n'a pas forcément envie de lire 3 épisodes écrits par d'autres, pour un écrit par Hickman. de l'autre côté, il sait que ce dernier avait pour mission de définir un nouveau statu quo pour les séries avec des mutants, et que c'est une étape dans son plan d'ensemble, à laquelle participent d'autres titres. Il retrouve donc la mise en forme généralisée à toutes les séries du moment, avec une page de crédit très formatée et très originale, une à deux pages de texte en fin ou milieu d'épisode. Ce tome commence avec l'invitation pour participer au gala. Puis dans le premier épisode du recueil, le lecteur voit les invités arriver, Emma Frost les accueillir, puis passer entre les groupes pour échanger quelques mots, en bonne maîtresse de maison. Les dessins sont dans une veine réaliste, avec un bon niveau de détails. le dessinateur investit du temps pour s'assurer que chaque costume est conforme à celui que le superhéros porte dans la série où il apparaît mensuellement, et il a fort à faire avec plus de quatre-vingts personnages, y compris quelques célébrités comme Conan O'Brien, Prince Harry, Seth Meyers, etc. Il est bien secondé par un metteur en couleurs très méticuleux et très soigneux. Il n'y a que la nouvelle forme de la visière de Cyclops qui semble ridicule.
Les responsables éditoriaux ont choisi d'accoler une histoire réalisée en 1987, venant à l'époque compléter l'épisode 99 de la série Uncanny X-Men, initialement paru en 1976. Claremont & Bolton raconte les circonstances du gala au cours duquel Sebastian Shaw a pris la tête du cercle intérieur du Club Hellfire, une histoire tragique et superbement illustrée, qui vient montrer cette tradition sous une autre facette, plus meurtrière. le lecteur passe ensuite à l'épisode écrit par Hickman et découvre qu'il ne s'agit pas du plat de résistance. Certes, il a invité Kevin Feige et George R.
R. Martin à la fête, aisément reconnaissables, mais il raconte un passage délicat : comment Jean Grey parvient à convaincre les inviter de se prêter volontairement à une communion télépathique pour profiter du feu d'artifice. À nouveau, les dessinateurs effectuent un travail colossal en mettant en scène plus de 70 personnages qui doivent être tous identifiables même s'ils n'apparaissent que le temps d'une case. Dans la dernière séquence, Emma Frost a adopté sa forme diamant, avec une robe extraordinaire et elle est magnifique. Un grand épisode qui laisse le lecteur dans l'expectative quant à la nature du feu d'artifice. La réponse se trouve dans l'épisode suivant, écrit par
Gerry Duggan qui donne l'impression d'avoir beaucoup appris de Hickman sur la structure d'un épisode, ou alors qui a bénéficié de son aide.
Pepe Larraz réalise une narration visuelle aussi spectaculaire que pour House of X : un régal de bout en bout car le feu d'artifice prend une ampleur sans commune mesure avec ce qu'attendait le lecteur, digne dudit récit. le lecteur est à la fête, aux premières loges, encore mieux placé que les invités eux-mêmes. Au cours de cet épisode double, il assiste à une nouvelle ouverture de l'intrigue, emmenant les X-Men dans une position où ils ne sont encore jamais allés. Il s'agit de continuer à développer la logique d'une nation qui a retrouvé une population qui se compte en millions du fait de l'arrivée d'Arakko. le lecteur identifie tout de suite cette idée comme émanant de Hickman, et parfaitement exécutée par Duggan & Larraz. La combinaison de ces talents réussit à faire vivre ce bouleversement au lecteur, et à faire exister les personnages qui ne se limitent pas tous à un costume coloré et des superpouvoirs. le lecteur blasé sait bien que cette évolution peut être défaite à tout moment, qu'elle peut devenir ingérable du fait de son ampleur, si la coordination vient à faire défaut au sein des titres mutants. En attendant, cette évolution promet un potentiel de renouvellement des histoires, et constitue une amélioration de la situation de la nation des mutants, avec une facette politiquement incorrecte, puisque d'une certaine manière, ils ont fait mieux que la société des homos sapiens. le tome se termine avec un épisode de la série SWORD, celle consacrée à l'équipe gérant la station spatiale Peak pour une observation des allées et venues d'extraterrestres autour de la Terre. Là aussi, le dessinateur s'avère très fort pour concevoir et réaliser une mise en scène pour de longues séquences de dialogue et de débat, et pour gérer les différentes races extraterrestres représentées. L'évolution apportée par le feu d'artifice place donc la nation des mutants face aux gouvernements des autres planètes.
Le temps est déjà venu pour
Jonathan Hickman de clôturer son passage sur la série X-Men, qui fut frustrant dans la forme, car ne développant pas tout ce qui avait été installé et initié dans HOX/POX. Alors qu'il redoute une histoire en patchwork, avec chacun des quatre titres axés sur une équipe différente, le lecteur trouve une unité narrative qu'il ne pouvait pas soupçonner. La coordination entre les trois scénaristes est sans faille. le premier épisode sert de prologue avec l'arrivée des invités. le second fait fonction de préliminaires pour laisser le temps à chacun de papoter avec les autres. le troisième constitue le spectacle pyrotechnique. Et le dernier sert d'épilogue pour commencer à initier les conséquences de cet événement. du point de vue de la narration visuelle, chaque artiste préserve l'unité esthétique de son épisode, avec l'exception de X-Men 21 au cours duquel le lecteur perçoit la différence entre chacun des quatre dessinateurs. Ce partage a permis à chacun d'entre eux de disposer du temps nécessaire pour fignoler ses pages, ce qui était indispensable au vu de la distribution de personnages, de la nécessité de mettre en scène des moments sans action, et de rendre compte de toute l'ampleur du feu d'artifice. le lecteur en ressort curieux de savoir comment la nation mutante va gérer son nouveau statut, en croisant les doigts pour la coordination entre tous les titres concernés continuent d'être rigoureuse.